Chapitre 59 : Petit doigt n'était rien

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Demain soir j'ai encore un concert à donner. Ensuite je vais changer de pays. J'ai hâte de découvrir le Japon.

"Monsieur Jackson ?" Me demande le Docteur Murray.

"Oui." Dis-je en reprenant mes esprits.

"Vous êtes avec moi ? Vous m'avez l'air ailleurs." Me demande-t-il.

"Oui, excusez-moi j'étais dans mes pensées." Répondis-je gêné.

"Je vois, ce n'est pas grave, ça vous aidera peut-être à oublier la douleur de la piqûre." Me sourit-il.

"Sûrement."

Il me pique le bras, et injecte son produit. Après avoir retiré l'aiguille, je m'allonge sur mon lit, et attends que le produit me vide l'esprit, comme d'habitude.

13 h 00 :

"Michael !" Me crie la voix d'Emma.

Je me réveille, la tête lourde. Pourquoi crie-t-elle ? Ça fait mal à la tête. Je me redresse difficilement sur le lit, pour me mettre en position assise.

"Emma pourquoi tu cries ?" Lui demandai-je.

"Parce que tu étais inconscient." Me dit Emma.

"Je n'étais pas inconscient, je dormais."

"Être sous anesthésie local, par un simple médecin, alors que c'est un produit que l'on utilise dans les hôpitaux, j'appelle ça être inconscient."

"Quoi, comment ça ? Qu'est-ce que tu racontes ?" Demandai-je confus.

"Le propofol est un anesthésiant, je te signale que j'ai passé cinq mois dans un hôpital, et que je sais tout."

Je reste silencieux quelques secondes, ressentant un violent frisson dans la colonne vertébrale. Un anesthésiant ?

"Mais, c'est dangereux ?" Dis-je en question rhétorique un peu sous le choque.

"Évidement, une dose mal effectuée est tu es mort Michael." Me dit-elle.

J'écarquille les yeux, avant de sentir une sorte de colère monter dans mes veines. Je me lève malgré les quelques douleurs de mon lit, et sors de ma chambre.

"Michael, attends, tu n'as même pas mangé en plus, tu es faible !" Me crie-t-elle.

Faible ? On va voir !
Je marche dans le couloir, à la recherche du Docteur Murray. J'entre dans le bureau de Bill, et le vois, dos à moi.

Il se lève pour venir me saluer, seulement je m'approche rapidement de lui, et lui mets une droite, avec toute la force que je possède.

Je secoue un peu mon poing par douleur, alors que le Docteur est à terre, en saignant du nez. Personne ne s'amuse avec ma vie.

"Michael mais qu'est-ce qui te prends !!!" Me hurle Bill en s'approchant rapidement de moi énervé.

Seulement une main féminine et ferme le repousse rapidement. Emma s'est placée face à moi, de manière protectrice.

"Calmez-vous Bill, c'est un conseil." Lui dit Emma méchamment.

"Alors explique-moi ce geste Michael ! Qu'est-ce qui t'as pris bon sang !"

"Tu savais que ton super Docteur m'injecte un anesthésiant qui n'a rien à faire en moi trouvable en hôpitaux tous les jours." Crachai-je.

Bill écarquille les yeux, et se tourne lentement vers le Docteur Murray qui nous observe, le sang toujours en train de couler abondamment de son visage.

"Et sais-tu également, qu'une seule petite dose trop forte aurait pu me tuer." Dis-je sarcastiquement à Bill.

"Je l'ignorais." Souffle-t-il.

"JE NE VEUX PLUS LE REVOIR !!!" Hurlai-je avant de sortir de la pièce.

Je finis par m'adosser au mur, en glissant le long de celui-ci, pour finir recroquevillé sur moi-même.

"Michael." Me dit une petite voix rassurante.

Je relève le visage, et vois celui d'Emma, orné d'un faible sourire. Elle caresse doucement mes cheveux, et m'observe quelques instants.

"Ne restes pas là, rentrons à la chambre." Dit-elle.

Elle m'aide à me relever, et nous partons tous deux en direction de la chambre.

22 h 00 :

Emma et moi sommes dans la pénombre, assit en tailleur sur mon lit. Ma main blessée est dans les siennes, et une lumière s'échappe de celles-ci.

"C'est que tu as frappé fort." Me dit calmement Emma. Elle est vêtue d'une sorte de longue veste fine, ainsi que d'un short court.

"Faible hein ?" Souris-je.

"Tu seras toujours mon petit protégé, mon petit être fragile, petit être magnifique." Me dit-elle alors que je me mets à rougir fortement dans la pénombre

"Inutile de rougir Michael, c'est la vérité." Me dit-elle alors que je perçois un sourire sur son visage.

La lumière entre ses mains se dissipe, avant qu'elle ne libère la mienne. Je l'observe et ouvre grand mes yeux pour tenter de mieux voir.

"Woah, y a plus rien, trop forte la Emma." Dis-je avec un franc sourire.

Emma ricane un peu face à mon enthousiasme. Avant de m'observer, avec une sorte de regard attendrit.

Elle se lève du lit, et s'assoit sur un fauteuil placé à côté. En se replaçant dessus, pour trouver un point confortable.

"Viens dormir avec moi Emma s'il te plait." Lui demandai-je d'une petite voix.

"Tu es sûr ?"

"Ce n'est pas comme si c'était la première fois." Lui rappelai-je.

"C'est vrai." Ricane-t-elle.

Elle se lève de son fauteuil, et vient se mettre sous la couverture à mes côtes. Je la prends contre moi, caressant ses fines plumes blanches.

"Qu'est-ce que la vie au fond ?" Demandai-je à Emma.

Elle éclate soudainement de rire, alors qu'un sourire incontrôlable s'accroche à mes lèvres, tentant tout de même de garder un air sérieux.

"Tu nous fais quoi là ? De la philosophie ?" Rigole Emma.

"Peut-être bien, mais tu n'as quand même pas répondu à ma question, c'est très frustrant."

"Ow, eh bien la vie, est un test, un long teste, ou bien une sorte d'épreuve, la plus importante d'ailleurs.

"Et à quoi mène cette épreuve ?"

"Au choix final, le paradis, ou l'enfer, mais la vie, ce n'est pas juste ça, la vie c'est aussi la beauté, la souffrance comme la bonté, normalement, il est censé y avoir un équilibre. Pour le malheur, du bonheur, pour la douleur, le réconfort, mais cette époque confond tous les équilibres."

"Je vois." Dis-je en resserrant ma prise autour de la taille d'Emma, sans cesser de la regarder dans les yeux.

"Quelque chose t'inquiètes ?" Me demande-t-elle en caressant mes boucles pendantes près de ma tempe.

"Je crois que non, je ne suis pas sûr."

"Dis-moi." Me dit-elle d'une tendre voix.

"Non, seulement, j'espère ne jamais te perdre."

An Angel For My SmileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant