14 h 00 :
C'est le dernier jour avant que les enfants rentrent chez eux.
On s'est amusé toute la matinée comme des fous, batailles d'eau, cache-cache, chasse aux œufs. Mais maintenant, je leur ai demandé d'aller préparer leurs affaires pour demain, comme ça c'est déjà fait et on est tranquille.
En attendant je lis un magazine, bien sûr il y a des rumeurs sur moi, ça me fait forcément mal, mais je ne peux pas les empêcher de rependre leurs mensonges.
Je tourne une page et vois une photo qui me blesse. Une photo de moi dans l'époque Thriller, et moi maintenant, avec en gros titre "Un reniement plus qu'évident".
Ça me met les larmes aux yeux, comment peuvent-ils dire ça ?! C'est injuste ! Je n'ai pas demandé à avoir le vitiligo ! Si je ne l'avais pas eu, je serais resté comme j'étais. Je suis afro-américain et j'en suis fière !
Quelques larmes coulent lentement sur mes joues, tandis que je regarde cette page de magazine.
"Ils ont presque tous finis." Dit la voix d'Emma enthousiaste.
Je ne réponds pas, et la regarde s'avancer près de moi. Elle plisse les yeux en me regardant, avant de les écarquiller en fronçant les sourcils.
"Michael, qu'est-ce qu'il t'arrive ?!" Me demande Emma inquiète.
Je replonge mon visage sur la photo, et serre les dents. Emma attrape le magazine violemment et le regarde avec attention et énervement.
"Michael ne regarde pas ça." Dit-elle avant de déchirer la page en question.
Elle s'assoit à côté de moi, et me prend dans ses bras. Je ne peux pas m'empêcher de pleurer, parce que je ne serais jamais tranquille, jusqu'à la fin de ma vie voire même après, ils rependront des rumeurs, toutes aussi absurdes, les unes que les autres.
Je mets mon visage dans le cou d'Emma et sanglote doucement. Elle caresse mes cheveux avec douceur, ce qui se veut être réconfortant.
"Michael, regarde-moi." Me demande-t-elle.
Je relève la tête vers elle, séchant mes quelques larmes, et baisse la tête, honteux d'être si émotif.
"Michael n'écoute pas ce qu'ils disent." Dit-elle en relevant mon visage.
Je hoche la tête, et viens la serrer fort dans mes bras. Si tout le monde était comme Emma, chaque larme, serait séchée par quelqu'un.
"Bon, aller ! N'y pense plus." Il faut profiter de cette superbe, mais dernière journée !"
"Oui, tu as raison, merci."
"Mais je suis là pour ça." Me dit-elle avec un sourire plein de tendresse.
"On a fini Michael !" Me crient les enfants.
"Venez !" Dis-je en leur faisant des signes.
Ils s'approchent de moi et m'encerclent, je réfléchis un petit moment, et trouve une petite idée.
"Les enfants, vous aimez les films ?"
"Oh oui !" Répondent-ils.
"Super, alors venez, on va dans le cinéma, on va voir ce qu'on peut mettre." Dis-je en me levant.
Je marche rapidement jusqu'au cinéma, et entre dans la pièce de rangement des films. Certains enfants entrent avec moi, et observent attentivement les étagères.
"Michael ? C'est quoi " La belle est la bête" ? Me demande Emma.
"C'est un Disney fantastique, très beau, on pourrait peut-être le regarder... LES ENFANTS, VOUS AIMEZ LA BELLE ET LA BÊTE ?!" Criai-je pour que tout le monde m'entende.
"OUI !!!"
Emma prend donc le dessin animé et me le donne.
"Je ne sais pas comment on le met, alors tiens."
Je lui prends, et sors de la pièce, pour aller mettre le CD dans le lecteur.
Je cours m'assoir à côté de mes amis, et me concentre sur le film.
Aww, c'est tellement mignon quand la belle et la bête dansent tous les deux, ou quand il veut trouver un moyen de lui faire plaisir. Ça ! C'est un véritable amour.
Le film se termine, j'ai une nouvelle fois beaucoup aimé, et je pense que les enfants aussi.
"C'est trop bien !" S'exclame Emma.
J'avais presque oublié, que ce n'était que ce sont deuxième film.
"Content que tu aies aimé, on en verra plein d'autre que tu aimeras aussi, tu verras."
21 h 36 :
Quel moment paisible... Tous les enfants et moi, sommes allongés dans le lit de ma chambre, dans la pénombre, et on mange des cookies en discutant.
"Ah donc c'est pour ça que tu ne parles jamais de ta famille." Dit Léo à Inès.
"Oui, c'est pas super marrant d'en parler." Lui répond-elle tout de suite après, la voix triste.
"Et toi Emma... Ils sont comment tes parents." Lui demande Léo.
Enfaite, depuis tout à l'heure, chacun d'entre nous, nous racontons notre histoire. Ça nous permet, autant de nous libérer, que d'en apprendre sur les autres.
"Ils m'ont abandonnés." Dit-elle neutre.
"Ah, désolé, et donc tu étais où ?"
"Dans l'armée."
"Sérieux ! Wow, raconte comment c'est." Lui dit-il administratif, avant qu'un petit silence ne suive.
"Eh bien, quasiment tous les jours, on est réveillé à six heures du matin, on s'habille, on déjeune et on part courir. Après toute la journée on s'entraîne au combat, les arts martiaux, ou d'autres sports de combats.
Quand je suis montée en grade, mes supérieurs devenaient de plus en plus durs avec moi, pour me tester, mais je n'ai pas flanché. Ils me giflaient quand je faisais mal une chose, mais avec le temps, on oublie la douleur, des coups de ses camarades partout dans le corps."
Une petite larme coule lentement sur ma pommette. Je n'ose même pas imaginer les scènes qu'elle raconte.
"Une fois, lorsque j'avais 12 ans, et Dieu, seul, sait à quel point à cette époque j'étais dur avec moi-même. Nos supérieurs, nous ont fait passer un test, manger une sardine crue, et ne rien recracher. C'est un classique. J'ai passé le test avec succès, mais c'était véritable, horrible."
"Pourquoi tu l'as fait ? Demandai-je curieux. Je veux savoir ce qui se serait passé si le contraire avait eu lieu.
"Si je ne le faisais pas, ils m'auraient enfermés dans une cave pleine de sable toute la nuit, c'était le deal." Dit-elle la voix tremblante.
"Je suis désolé." Dis-je simplement, ne trouvant pas d'autre mot.
"Ce n'est rien, et toi, Michael, racontes-moi, ce que tu aimes dans ta vie, ce que tu regrettes." Me demande-t-elle, en se mettant sur son flanc pour me regarder.
"J'ai aimé, tous vous rencontrer." Dis-je avec un sourire très heureux.
"Merci Michael." Dirent-ils en chœur.
Je ricane un peu, et prépare la deuxième partie de ma réponse.
"Je regrette juste, d'avoir fait certain changement, on aurait peut-être évité de me juger."
"Qu'est-ce que tu regrettes avoir changé ?" Me demande Emma, apparemment voulant en savoir plus.
"Pfff, avec ce vitiligo qui m'a pourri la vie, j'ai dû unifier mon teint, n'importe qui aurait pu faire comme moi, pour que ce soit plus simple, si seulement je n'avais pas eu cette maladie, je n'aurais quasiment rien changé, et les gens ne me traiteraient pas ainsi." Dis-je les yeux trop larmoyant.
"Tu voudrais revenir en arrière ?" Me demande-t-elle.
"Oh oui, j'aimerais tant, arranger mes erreurs."
Elle ne répond pas, et je me tourne sur mon flanc pour la regarder.
Elle m'observe attentivement, avant de poser trois doigts sur ma joue, et de la caresser ainsi.
Je ferme les yeux, et elle aussi. Ses doigts stoppent leurs caresses, et restent paisiblement à leurs places.
Étant donné que je suis concentré sur le moment, je perçois une chaleur plus vive, à l'exact endroit, où Emma a posé ses doigts. Une vive chaleur, mais, ni douloureuse, ni dérangeante, une simple chaleur plus importante.
J'ouvre un peu les yeux, pour voir le visage d'Emma. Une légère lumière blanche, s'échappe du peu d'espace entre ses paupières. Whaaaat ?! Emma ?
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An Angel For My Smile
FanfictionQue la vie peut être cruelle avec les enfants, et pas n'importe quels enfants. Les enfants qui ont une vie dure, souffrent davantage comme une punition qu'ils ne méritent pas, comme Michael, jusqu'à ce que Dieu voit sa bonté et son courage. Il env...