"Emma ?" Dis-je dans un souffle de peur.
Mais elle ne bouge pas, et moi je ne peux plus bouger non plus. Qu'est-ce qu'elle me fait !? Je sens mon visage s'oppresser. J'ai peur, Emma qu'est-ce qu'il t'arrive ?
La lumière dans ses yeux se dissipe, en même temps que la chaleur puissante, de ses doigts sur ma peau. Je peux bouger à nouveau, mais j'ai peur de faire le moindre mouvement.
Emma ouvre les yeux et me regarde, je ne peux pas lui sourire, pas temps que je ne comprends pas. Mais pourtant elle, elle me sourit.
"N'es plus peur de rien." Dit-elle en chuchotant lentement. "Je suis là maintenant, rien ne m'arrêtera."
Sans vraiment comprendre le sens de ses paroles, je me lève du lit précipitamment, et cours allumer la lumière.
Tous les enfants se redressent, et me regardent, mais dans leurs yeux, je ne vois que de la surprise.
Je ne comprends pas pourquoi ils me regardent ainsi, c'est pour ça que je les regarde dans l'incompréhension.
"Michael ? Pourquoi t'es comme ça ?" Me demande Inès.
Mais de quoi parle-t-elle ? Je panique un peu et essaye de voir ce qui cloche sur moi, mes yeux se posent sur mes mains. Et là, un frisson violent, me parcours totalement le dos. Mes mains, sont foncées.
Automatiquement, je me tourne face au miroir de ma chambre, un grand miroir qui permet de se voir de la tête aux pieds.
Et quasi instantanément, je tombe à la renverse à terre sous le choc, et recule rapidement.
Je n'arrive pas à y croire, mon visage, mes cheveux, mon corps, ma peau, tout est comme avant, comme dans l'époque Thriller, quand j'avais entre vingt-deux et vingt-cinq ans. MON DIEU MAIS COMMENT M'A T'ELLE FAIT ÇA !?
Je me relève lentement, sans détacher mes yeux de mon reflet. Je m'approche du miroir et y pose mes doigts. Non pas que je ne sois pas heureux, je ne sais même pas ce que je ressens, je ne sais pas quoi penser.
J'arrive enfin à détacher mes yeux du miroir, et les pose sur Emma. Elle me regarde avec un sourire en coin très discret, mais tout de même visualisable.
"Emma, comment as-tu fait ça ?" Dis-je presque en chuchotant.
Elle se lève du lit et s'approche de moi.
Arrivée à mes côtés, elle se penche à mon oreille.
"Tu as le droit à toutes les réponses Michael, mais, pas temps que les enfants seront là, quand ils seront partis, je te dirai tous." Me chuchote-t-elle.
Même si je veux savoir ce qu'elle m'a fait, je la connais, elle ne dira rien. Alors je hoche la tête.
J'essaie donc de paraître le plus détendu possible, et couche les enfants un par un.
À vingt-deux heures, tous les enfants sont au lit, moi je suis dans ma chambre, assis par terre, en tailleur face à mon miroir.
Qu'est-ce que les gens vont dire ? Je n'en sais rien. Et je ne préfère même pas imaginer.
En attendant, je suis assez perplexe, ma peau et tout mon corps sont comme avant, à une exception près. À l'époque où j'avais ce physique, je maquillais mes traces de vitiligo, mais là, il n'y a aucune tâche. J'en parlerais à Emma.
Mon esprit est bousculé par tellement de questions sans réponses. Qu'elle force surnaturelle m'a fait ça ? Qu'est-ce qu'Emma est ? Est-elle humaine pour faire des choses pareilles ? Que suis-je devenu ?
Toutes ses questions se bousculent dans ma tête, et je n'en peux plus de les contenir.
Pendant ma pleine réflexion, je sens deux mains se poser sur mes épaules, et je comprends en regardant dans le miroir, qu'Emma est assise en tailleur derrière moi.
"À quoi penses-tu ?" Me demande-t-elle.
"À tout cet inconnu, auquel tu me fais faire face."
"Hmm, je vois." Dit-elle en expirant longuement.
"Est-ce que je suis en danger au moins ?"
"Non, bien au contraire, demain, tu auras absolument toutes les réponses que tu désires, ne t'en fait pas."
Puis-je vraiment espérer des réponses ? Ça me paraît tellement inespéré.
"Toutes les réponses ?" Demandai-je d'une petite voix.
"Oui, toutes les réponses, mais en attendant tu dois dormir."
"Je ne pense pas réussir à dormir." Dis-je sincèrement.
"On verra ça." Dit-elle en se levant.
Je me lève alors face au miroir, et me tourne vers Emma. Je la regarde quelques instants hésitant, puis me dirige vers mon lit.
Je m'installe sous les couvertures, tandis qu'Emma éteint la lumière.
Mes yeux restent scotchés au plafond, Emma est restée dans ma chambre, et pour une fois, je dois avouer que ça me perturbe. Bien sûr, sa présence est toujours rassurante, mais avec ce qui est arrivé, je suis un peu suspicieux.
J'entends ses pas dans la pièce, se diriger vers moi. Je retiens ma respiration, et attends, je ne sais même pas ce que j'attends.
Une de ses mains se pose sur mon front, et il est vrai que c'est une sensation agréable.
Mes paupières deviennent soudainement lourdes, et se ferment lentement jusqu'à ce qu'il n'y est plus d'espace entre elles.
En seulement quelques secondes de détente, je cède au sommeil, et me laisse guider par les bras de Morphée.
7 h 27 :
Une douleur étrange aux omoplates, me réveille de mon sommeil. Je m'assois sur mon lit et m'étire. Mais une fois encore cette douleur me fait gémir.
Difficilement je mets une main dans mon dos, pour comprendre pourquoi j'ai mal, mais je ne comprends pas.
Tant pis, ça arrive.
Je sors de ma chambre et me rends dans la cuisine, Sophie prépare déjà le petit déjeuner pour les enfants, alors je me dirige vers le frigo et...
"Monsieur ?!" S'exclame Sophie.
Ah oui, j'avais presque oublié.
"Ne vous affolez pas, ce n'est rien." Dis-je pour la rassurer.
Elle s'approche de moi lentement et m'examine avec minutie.
"Wow, que vous êtes beau." Dit-elle admirative.
J'arque un sourcil à sa phrase, alors qu'elle rougit en se rendant compte de ses dires.
Elle toussote et cherche ses mots.
"Euhm, excusez-moi, c'était déplacé, pardonnez-moi." Dit-elle en secouant la tête, avant de se remettre à ses fourneaux.
Alors elle n'a pas peur ?! Au contraire ? Elle me trouvait, beau ?
Cette idée me rassure, mais je ne connais pas l'avis de tous, je ne préfère pas me fier à une première impression.
Je reprends mes esprits et aperçois Emma, non loin de là, qui m'observe.
"Coucou Michael." Me salue-t-elle d'un sourire.
Je lui rends son sourire et lui fait un coucou de la main, finalement son idée n'était peut-être pas si idiote et apeurante. Dans un sens bien sûr.
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An Angel For My Smile
Hayran KurguQue la vie peut être cruelle avec les enfants, et pas n'importe quels enfants. Les enfants qui ont une vie dure, souffrent davantage comme une punition qu'ils ne méritent pas, comme Michael, jusqu'à ce que Dieu voit sa bonté et son courage. Il env...