Chapitre 48 : Elle est là pour moi

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"Ne me force pas à me rendormir s'il te plaît." Lui demandai-je.

"Tu devrais pourtant dormir, tu as besoin de repos." Me conseille-t-elle.

"Peu importe, je te le demande comme un service."

"Comme tu veux, je ne vais pas t'obliger."

"Merci."

Un long silence précède, alors que nous sommes tous deux dans le noir le plus profond, mais, une question me brûle les lèvres.

"Emma ?" L'interpellai-je.

"Oui."

"Tu savais depuis combien de temps, qu'elle allait mourir ?"

"Hum, depuis que vous vous êtes embrassé pour la première fois."

Les larmes viennent tout de suite humidifier mes yeux, à l'évocation de ce moment. Mon premier baiser avec elle, ses lèvres, plus jamais je ne les embrasserai.

"Michael, je n'avais pas le choix, je ne peux pas désobéir à Dieu." Se défend-elle.

"Je sais." Dis-je simplement, laissant couler quelques larmes.

Sa main vient essuyer mes joues délicatement, d'une tendresse maternelle.

"J'aurais tant voulu faire quelque chose, je m'en veux, mais je ne pouvais rien faire."

"Est-ce que tu la vois là maintenant ?" Demandai-je espérant.

"Oui, je la vois."

"Comment est-elle ?" Demandai-je en fermant les yeux.

"Elle est toujours aussi rayonnante, elle te regarde en permanence, toujours avec ce sourire qui bordait ses lèvres." Me raconte-t-elle.

Je ne l'avais pas remarqué mais pendant qu'elle me parlait, des dizaines de larmes en avaient déjà suivis d'autres avant elles sur de naissantes routes.

J'aimerai tellement l'avoir près de moi, dans mes bras, j'aimerai tellement lui dire à quel point je l'aimais, mais je ne peux même pas.

"Emma, qu'est-ce que je dois faire ?" Lui demandai-je perdu.

"Suis ton instinct, fais ce qui te semble juste."

"C'est-à-dire que je suis un peu perdu, c'est pour ça que je te demande à toi."

"Offre à Sophie de belles funérailles, c'est sûrement déjà la base à faire pour elle."

"Hmm, tu as raison."

6 h 45 :

Je décide de me lever, sachant que je ne me suis pas rendormi après m'être réveillé cette nuit, la journée promet d'être longue, très longue.

Je me rends en cuisine, pour prendre mon petit déjeuner, mais en sors rapidement. Je ne supporte même plus d'être à cet endroit, et puis, je n'ai pas faim.

Je m'affale dans le canapé et allume la télé.

[Hier, la star internationale, Michael Jackson, sort en larmes de l'hôpital suite à la prise en charge de sa petite amie, encore inconnue jusqu'à hier. Malheureusement la jeune femme âgée de 25 ans est décédée dans la soirée.

Les fans soutiennent leur idole, du mieux qu'ils peuvent sachant que la star ne s'est pas montrée depuis sa sortie de l'hôpital hier.]

Et alors ? Ils ont un problème ? Je les emmerde, si j'ai envie de rester chez moi, je reste chez moi, ils n'ont rien à dire.

"Michael, pourquoi tu ne déjeunes pas ?" M'interpelle une douce voix.

"Je n'ai pas faim." Répondis-je seulement.

"D'accord."

Le téléphone se met à sonner bruyamment. Je me lève alors telle une larve, vers l'objet de mon mépris.

-"Allô." Dis-je las.
-"Allô Michael ? Je te dérange ?" Me demande Bill.
-"Disons que non." Lui répondis-je, laissant un sourire en coin sur les lèvres d'Emma.
-"Oh ok, hum, il faudrait que l'on organise une réunion, pour ta tournée mondiale."
-"Hmm, oui d'accord, quand ?"
-"Demain onze heures ça serait bien, je sais que tu viens de perdre Sophie mais il va falloir passer à autre chose pour la tournée."

Je raccroche immédiatement, non mais JE RÊVE ? Tu dois oublier Sophie ? Mais c'est mort, il a cru quoi lui ?
Bref, il m'a énervé.

Le téléphone se remet à sonner, bon je décroche et je l'envoie balader, ou je lui mets un vent ?
Je finis par décrocher.

-"Quoi ?" Dis-je énervé.
-"Oh Michael, je te dérange ?" Demande la voix de ma mère.
-"Oh c'est toi Maman, pardon je m'attendais à quelqu'un d'autre."
-"Hmm je vois, euh je t'appelle pour savoir si tu serais d'accord pour que l'on vienne te rendre visite, tu dois te sentir seul."
-"Oui merci, c'est gentil, mais tu sais que je ne suis pas seul, j'ai Emma avec moi."
-"Oui je sais, mais je ne faisais pas allusion à ça." Répond-elle craintive.
-"Oh je vois, eh bien vous n'avez qu'à venir, disons après-demain, parce que demain j'ai un rendez-vous."
-"D'accord, eh bien à dans deux jours alors."
-"À plus." Répondis-je avant de raccrocher.

Des dizaines de larmes se mettent soudainement à parcourir mes joues. Avant qu'Emma se précipite vers moi, alors que mes jambes ne me tiennent plus debout.

"Michael qu'est-ce qui t'arrive ?" Me demande-t-elle inquiète.

"J'en ai assez, qu'ils ne fassent allusion qu'à ça, ils veulent que j'oublie, mais ils ne parlent que de ça." Dis-je en pleurant.

"Je suis désolée Michael, tellement désolée, bon, tu sais quoi, va t'habiller, on va faire un tour." Me demande-t-elle.

"Un tour, je ne crois pas que ce soit le moment rêvé pour aller faire une balade." Lui fis-je remarquer

"Mais si tu verras." Me dit-elle en me conduisant jusqu'à ma chambre.

Elle m'assoit sur mon lit, et ouvre mon placard, prenant un pantalon noir, une chemise violette, et tout le reste.

"Bon enfile ça, et je t'attends à la porte ok ?"

"Ok."

Elle sort de ma chambre, et me laisse seul. J'attrape mon pantalon, ma chemise violette, et me vête du tout.
Je sors de ma chambre, où Emma m'attend les bras croisés.

"Ravissant." Commente-t-elle avec un sourire.

"Raidissant plutôt." La contredis-je.

"Ne dis pas de bêtise." Me dit-elle en prenant mon bras, pour m'emmener vers la sortie de la maison.

Nous sortons rapidement, et commençons à marcher calmement. Chose qui se veut apaisante, certes.

J'essaye d'observer autour de moi, sans penser à toute cette douleur, mais je n'y arrive pas, c'est impossible.
Mais j'observe quand même, le soleil qui brille, qui brûle. Les fleurs qui fleurissent, qui fanent. Le vent qui rafraîchit, qui raidit. Les nuages qui décorent, qui annonce une pluie.

Je m'exaspère moi-même à tout rapporter au malheur, mais je n'arrive pas à faire autrement, je ne pourrais jamais oublier Sophie, sa douceur, son sourire, sa joie de vivre, sa bonté, sa générosité, sa beauté, sa gentillesse, on n'oublie jamais.

An Angel For My SmileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant