Chapitre 18

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Il était 3h00 du matin. Lucie n'arrivait pas à dormir et était assise en tailleur sur son lit. La soirée avait été sympathique dans l'ensemble, si l'on mettait de côté l'incident entre David et Mathieu. Elle se leva de son lit et enfila ses chaussures. Elle prit sa grosse couverture qu'elle enroula autour de ses épaules puis sorti sur la terrasse.
Elle s'assit sur une marche et regarda dans le vide. Elle se sentait affreusement seule. La jeune fille avait beau avoir plusieurs vrais bons amis qui l'aimaient et étaient toujours là quand elle en avait besoin, elle se sentait seule.
Elle resta un petit moment ainsi puis sentit une présence à côté d'elle. Olivier était là.
- Toi non plus t'arrives pas à dormir ? Demanda t-il.
- Non...
- T'as quoi ?
- Je sais pas.
- Ah. Tu me prêtes un bout de ta couverture ??
Elle acquiesça et il vint sous la couette à côté d'elle. Ils regardèrent dans le vide pendant un long moment. Tous les deux en avaient marre du quotidien. La petite bulle de tranquillité, ces petites vacances avaient permit de s'évader quelques jours, mais demain chacun allait retourner à ses occupations de tous les jours, à la monotonie de leurs vies.
- C'est marrant Lu. J'ai jamais réussis à te comprendre. Dit-il.
- Comment ça ?
- Tu sais il y a des personnes, quand tu les vois, t'arrives à les lire, ils sont expressifs et ils ne sont pas difficiles à interpréter.
Lucie rigola doucement.
- Et moi tu "m'interprète" pas ?
- Non, toi je n'arrive pas. T'es assez mystérieuse comme fille.
- Ah.
Olivier entra dans la maison et revint avec un joint.
- Tu veux t'évader avec moi ? Demanda le garçon tandis qu'il entreprenait d'allumer son pétard.
- J'ai jamais fumé ça, répondît Lucie avec indifférence.
- Ca sera une première !
Lucie saisit le mystérieux objet et en tira une bouffée. Elle avait déjà fumé de la cigarette, mais jamais ce genre de cigarettes. Elle sentit la fumée pénétrer ses poumons, se balader.

Ils discutèrent pendant au moins 2h de la vie, des amis, de leur futur inconnu et effrayant. Lucie était complètement défoncée et cette sensation ne lui déplaisait pas. Elle était calme et voyait tout pleins de couleurs.
- Bon lulu je vais te laisser. Je commence à m'endormir moi. Dit Olivier en se relevant maladroitement.
- Moi aussi... mais les marches elles sont magiques... j'ai peur de tomber.
Ils montèrent les escaliers ensemble et Lucie pénétra dans sa chambre. Olivier dans la sienne. Elle se déshabilla et s'allongea sur dos. Elle avait peur.
Que ferait-elle après son bac ? Si elle réussit à l'avoir du moins... Devenir ingénieur ? Non merci. Médecin ? Trop difficile. Faire une école de commerce ? Pourquoi pas. De l'hôtellerie ? Oh non pitié. Et vétérinaire alors ? Encore moins.
Elle était perdue et avait l'impression que tout autour d'elle allait s'effondrer et ne tenait qu'à un fil. Elle irait sûrement faire une prépa en attendant de trouver une voie qui lui corresponde. Elle était fatiguée. Elle n'arrêtait pas de penser à des choses néfastes, à des questions sans réponse qui lui mélangeaient la tête encore et encore.
Et son père alors... qu'est ce qu'il devenait ? La dernière fois qu'elle lui avait parlé au téléphone remontait à au moins 6 mois. Elle le détestait pour ce qu'il avait fait, de l'avoir abandonné et laissé avec une mère tel que la sienne. Même si elle essayait de se le cacher, elle lui en voulait atrocement.
Lucie ferma les yeux et s'endormit aussitôt, laissant les doutes planer encore un peu dans le vaste monde de la rêverie.

Tagada (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant