Chapitre 21

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- À la semaine pro Lu ! Crièrent en choeur Louis et Morgane à Lucie et Mathieu qui venaient de descendre.
Ils étaient planté devant l'immeuble de Lucie, leurs valises à la main. Mathieu avait proposé à Lucie de l'accompagner et elle avait accepté.
Dans le hall de l'immeuble régnait une odeur épouvantable qui prenait à la gorge.
- Ah mais qu'est ce qui pue comme ça putain ! S'exclama Mathieu.
- J'en sais rien ! C'est épouvantable ! Répondît Lucie en se bouchant le nez. C'est probablement les voisins qui ont cuisiné du chat. On sait jamais avec eux.
Mathieu éclata de rire et dit en souriant :
- Ils sont peut être chinois mais c'est pas dit qu'ils mangent du chien.
- J'ai pas dis du chien, j'ai dis du chat.
Ils continuèrent leur petit débat tout en montant l'escalier. Dans son immeuble Lucie n'avait pas d'ascenseur et devait monter les 6 étages à pied. L'odeur était de plus en plus forte, cela devenait insupportable.
- Je crois que je vais vomir sérieux ! Déclara Lucie.
- On y est bientôt. Plus qu'un étage ma poule.
Mathieu portait la valise, en grand gentleman qu'il était et souffrait en silence tandis que Lucie râlait.
Ils arrivèrent enfin devant la porte de la jeune fille qui se dépêcha d'ouvrir la porte. En entrant dans la salle, elle couru au toilettes et abandonna Mathieu qui ne tarda pas à entrer. Lorsqu'il pénétra dans la salle, Lucie était debout et regardait avec horreur en direction de la télévision. Elle était paralysée et n'arrivait pas à articuler. Mathieu lui demanda ce qui se passait puis Lu désigna du doigt le tapis. Il regarda dans la direction de son amie : le corps de sa mère était étendu par terre.
Lucie ne disait rien. Elle était figée et n'arrivait pas à exprimer quoi que ce soit. Ils restèrent 5 minutes sans bouger, regardant le corps qui commençait à pourrir sur le sol. C'était donc cela l'odeur épouvantable qui empestait tout l'immeuble.
Dans la tête de la jeune fille tout était mélanger. Elle ne comprenait plus rien. Pourquoi ? Quand ? Un énorme sentiment de culpabilité vint en elle : si seulement elle était restée auprès de sa mère, si seulement elle avait été là pour elle... Elle voulait hurler mais n'arrivait pas, aucun son ne sortait de sa bouche.
Mathieu saisit son portable et se retira. Il téléphonait aux pompiers.

                                 ***

- Occupez vous bien de mademoiselle, nous régleront tout cela plus tard. Déclara un des pompiers avant de se retirer.
- Ne vous en faites pas, c'est comme ma petite soeur.
Lucie n'avait pas dit un mot depuis qu'elle avait vu le corps. Elle se sentait dévastée. Elle n'avait plus rien. Son père l'avait abandonné et sa mère aussi quelque part.
Mathieu se rapprocha de l'adolescente plus fragile que jamais et la prit dans ses bras.
- Je suis là, souffla t-il en caressant ses doux cheveux. Je vais m'occuper de toi d'accord ? Tu vas venir chez moi autant de temps que tu voudras et on va combattre ça ensemble. Je te promets que je serais toujours là quoi qu'il arrive. Il avait les larmes aux yeux et l'embrassa sur la tête.

En quittant l'appartement, Lucie glissa une enveloppe dans la poche de sa veste. Ils prirent le bus et la jeune fille regardait les gens. Elle avait un regard vide et triste. Lorsqu'ils arrivèrent chez Mathieu, elle se réfugia dans la chambre du garçon.

Tagada (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant