Jeux du sort : play with life

Chapitre 42

Point de vue Irina Honenhart.

Enfin. Kato était enfermé dans le garage de chez Peter, attaché et bâillonné. Cette fois-ci, aucun de ses petits chiens de garde ne débarquerait ici, ou du moins pas avant un très long moment, puisque personne hormis nous ne connaissait l'endroit exact ou habitait Peter. Cette fois, on allait le faire avouer. Je le sentais au fond de moi, tout commençait à se mettre en place, lentement. Je ne lâcherai pas. Et personne ne résistait à Glenn, de toute façon. Tandis qu'après m'être changée et avoir mangé un morceau, je me dirigeai vers le garage pour commencer l'interrogatoire, je captai une conversation entre Riley et Castiel.

- Ce n'était pas une proposition, disait Castiel.

- Je ne crois pas que tu sois prêt, lui répondit Riley.

- Ça va, j'ai déjà tué des gens et je l'ai déjà vu se faire torturer une fois.

- Oui, sauf qu'Irina est une petite joueuse comparée à Glenn. Crois-moi.

- Écoute, c'est cool de ta part de vouloir me préserver, mais...

- Il a raison, intervins-je en m'avançant pour qu'ils me remarquent. Glenn et moi n'avons pas les mêmes techniques.

Castiel soupira en levant les yeux au ciel. Je détestais quand il faisait ça, mais en même temps je trouvais ça très mignon. Mais je n'avais pas le temps pour ce genre de tergiversions, et je n'avais surtout pas l'humeur pour les supporter.

- Bon tu fais comme tu veux, je me fiche que tu sois là ou pas.

Il me lança un regard peiné et vexé. Désolée Castiel, j'ai pas le temps de me soucier de toi. Sans ajouter un mot, je sortis dehors et j'entendis les deux autres me suivre. Une fois à l'arrière de la maison, je soulevai la lourde porte en fer du garage de Peter. Kato était solidement ficelé à une chaise en bois et toujours bâillonné. Glenn était déjà là, à aiguiser ses outils. Quant aux autres, ils étaient dispersés tout autour de la pièce, assis par terre ou adossés au mur. Maintenant que Riley et Castiel les avaient rejoints, ils semblaient tous être là. La torture c'est un peu comme un film chez nous. Surtout quand c'est sur quelqu'un d'aussi détesté que Kato. En me voyant arriver, Glenn m'adressa un sourire et il retroussa les manches de sa chemise. C'était digne d'une scène de film d'horreur... Quant à moi, j'enlevai mon gilet et le jetai dans un coin de la pièce. Je m'approchai ensuite de Kato et lui enlevai le linge qu'il avait dans la bouche.

- Mes hommes vont se poser des questions en ne me voyant pas revenir, dit-il immédiatement d'une voix sèche. Ils iront chez Kahoff et en voyant les corps ils sauront que vous m'avez enlevé.

- Voyons, mon chou, dis-je d'une voix mielleuse. Nous ne sommes pas si idiots que ça. Premièrement, on a caché les corps. Deuxièmement, aucun d'entre eux ne sait où habite Peter. Tu es seul, lui susurrai-je à l'oreille.

Il me lança un regard mi-effrayé, mi-provocateur. Ah... Il n'est définitivement pas fait pour le terrain. C'est un homme de bureau. A la limite, je crois qu'il aurait été très bon en tant qu'homme d'affaire.

- Bien, on va pouvoir passer aux choses sérieuses, sourit Glenn.

Il se saisit d'une pince, mais il s'inclina légèrement devant moi.

- A toi l'honneur, mon cœur.

J'esquissai un sourire. Je ne pouvais pas le voir, mais j'étais sûre que le visage de Castiel s'était tordu dans un rictus de rage. Glenn était dans son élément et il en profitait, il savait que Castiel n'oserait jamais s'opposer à lui alors qu'il avait un tas d'instruments de torture à proximité. Castiel était loin d'être fou. Il ne s'en prendrait jamais directement à Glenn. Je ramassai un des nombreux couteaux qui avaient été soigneusement alignés sur le sol par Peter et Rao et je m'approchai de Kato. Je vis ses pupilles se dilater sous l'effet de la peur. En prenant un instant le couteau entre les dents, je me penchai sur lui pour déchirer son T-shirt. Après avoir jeté les lambeaux du tissu loin de lui, je repris le couteau en main et en posait la pointe sur sa peau, sur son torse.