Jeux du sort : play with life

Chapitre 41

Point de vue Castiel Johnson.

C'était le grand jour. Collin avait appelé Riley pour l'informer que ce serait aujourd'hui que Kato se rendrait au manoir Kahoff. Je ne savais pas exactement ce que préparait Irina - capturer Kato ou non - mais en tout cas elle semblait très angoissée, ce qui était inhabituel, je le savais. J'avais bien essayé de savoir ce qui n'allait pas, mais à chaque fois que je l'interrogeai à ce sujet, elle se contentait de me regarder tendrement - ce qui ça aussi était assez inhabituel - et de m'embrasser en me disant de ne pas m'en faire. Et je n'étais pas le seul à me poser des questions, mais comme d'habitude personne n'osait rien dire. Enfin bref, quoi qu'il en soit, cette mission allait certainement être assez dangereuse. On avait aucune idée sur ce qui pouvait bien se passer. Cela pouvait très bien être un guet-apens parce que Kato savait qu'on avait un informateur. Mais Irina semblait penser qu'on avait toutes nos chances, alors on y allait. J'étais allé faire un repérage avec Matt un peu plus tôt dans l'après-midi. Personne ne gardait l'endroit, c'était totalement désert. Mais j'avais comme une mauvaise impression. J'avais le pressentiment que quoi qu'il se passe, cela ne mènerait pas à du bon pour nous. Irina avait décidé que nous irions tous, histoire d'avoir toutes les chances de notre côté, même si c'était loin d'être un plan discret. Je commençai à comprendre les rouages des stratégies des tueurs, et je crois pouvoir dire que je m'en sors pas trop mal sur tous les plans... sinon Irina ne m'aurait pas laissé venir avec elle.

- Tu es prêt ? me demanda Rao en me frappant amicalement l'épaule tandis que nous nous préparions à partir.

- On ne peut plus.

Ces derniers jours, je m'étais beaucoup entraîné avec Glenn. Même si je ne l'appréciais pas et que c'était réciproque - après tout, nous étions amoureux de la même fille - je devais bien avouer qu'il était sacrément doué. Autant qu'Irina, pour être honnête, mais il était également beaucoup plus violent, et c'était peu dire. Plus j'apprenais le connaître, plus je le trouvais totalement flippant : ce mec n'avait absolument aucune limite. Il n'aurait pas hésiter à tous nous massacrer pour sauver sa propre peau. Je crois que la seule personne au monde à qui il ne ferait pas de mal, c'était Irina.

- Allez, on y va, dit d'ailleurs cette dernière quand nous fûmes tous réunis.

Nous nous mîmes donc en route, mais cette fois-ci, nous nous arrêtâmes un peu avant d'arriver devant le manoir pour ne pas se faire repérer.

- On se sépare, faut qu'on quadrille le périmètre pour qu'ils soient cernés. Rao, Glenn, Jacob, Caleb et Castiel vous restez avec moi. Les autres, dispersez vous.

Nous suivîmes donc Irina, sur nos gardes et armes à la main. Nous étions baissés pour être couverts par les hautes broussailles du champ qui entourait le manoir. Au bout de quelques minutes, nous nous retrouvâmes près de la grande porte d'entrée, tous cachés derrière d'épais buissons. Personne n'était dehors, pourtant j'avais aperçu plusieurs autres voitures un peu plus loin sur le terrain. Ils étaient donc bien ici. Qui plus est, les barrières installées par la police avaient été ouvertes. Il ne restait plus qu'à savoir ce qu'on allait faire : attendre ou attaquer. Je savais qu'attendre n'était pas trop le genre de la maison, mais attaquer sans savoir combien ils étaient, c'était jouer nos vie à pile ou face. Mais heureusement, ils réapparurent avant que quiconque n'ait pu pu prendre une décision stupide. Kato ressortit du bâtiment, accompagné par cinq autres hommes, et ils s'immobilisèrent devant l'entrée. Ils n'étaient qu'à quelques mètres de nous. Je vis Irina se raidir, tout comme Glenn. Je ne savais pas ce que Kato lui avait fait, mais dans tous les cas il semblait le détester autant qu'Irina.

- C'est un coup de Honenhart, à ton avis ? dit soudainement un des hommes.

- Sans aucun doute, répondit Kato. Elle vient de revenir, et elle ne pouvait pas être prise au sérieuse si elle n'attaquait pas Kahoff après ce qui s'était passé à sa soirée. Je ne sais pas ce qu'elle lui a fait, mais vu la tâche de sang sur le sol, je suis prêt à parier qu'elle l'a égorgé.