chapitre 21b: prémice de la fin

180 6 26
                                    

Lena

J'ouvris lentement les yeux alors que ma vue s'habituait peu à peu à la lumière presque inexistante de la pièce, seulement éclairée par une unique fenêtre en hauteur. Le contact de mon corps avec le sol dur et froid me glaça le sang et me provoqua des frissons. Je voulus me relever, mais une violente douleur émanant de mon crâne me stoppa dans mes mouvements. Je gémissais de souffrance, plaquant ma main sur la zone douloureuse. Je sentis un liquide chaud dans ma paume et, quand je la portais à mes yeux, elle s'était teintée de rouge. Du sang. J'avais mal partout et mes cicatrices me tiraillaient sur toute ma surface corporelle. J'étais un peu étourdis, mais je me souvenais parfaitement de la raison pour laquelle je me trouvais ici, et ce n'était pas pour me rassurer. La fatigue s'emparait de moi alors que le soleil venait sûrement de tout juste se lever. Je savais que ce serait probablement la dernière fois que la lumière du jour atteindrait mes yeux, mais je n'avais presque pas de force pour pouvoir me battre plus, même si je le voulais. Après de multiples efforts, je réussis enfin à me lever et je me dirigeais directement vers la porte, dans l'espoir que je puisse sortir de cette pièce. Bien entendu, elle était fermée à clef et je me glissais le long de celle-ci, repliant mes genoux contre mon torse dans un geste de protection. Il savait que je détestais le noir, et encore plus quand je suis enfermée. Depuis cette nuit là, ma phobie de l'obscurité n'avait de cesse d'augmenter, me rappelant trop de souvenirs passés. Ma respiration et mon cœur s'accéléraient à l'unisson, témoignant de mon angoisse grandissante. Je tentais de concentrer mon esprit sur autre chose, essayant tant bien que mal d'oublier où je me trouvais. C'est la que je m'aperçus que j'avais changé de vêtement. Je ne portais plus la belle robe de soirée que j'avais la veille, mais un vieux pantalon noir et un tee-shirt bien trop grand. La simple pensée qu'il ait pu toucher mon corps pour me changer me donnait envie de vomir et ravivait la douleur de mes vieilles cicatrices. Je fermais les yeux, tentant de penser à autre chose et l'image de Jin m'apparut automatiquement. Ses beaux yeux, son visage parfait et la sensation de son doux toucher sur mon corps calma rapidement ma peur. Est-ce qu'il s'inquiète de ne pas m'avoir vu rentrer ? Se demande-t-il si je suis toujours en vie ? Ces questions me taraudaient l'esprit quand je me souvins d'un détail. J'avais presque oublié qu'il n'en avait plus rien à faire que j'aille bien ou pas et de l'endroit où je me trouvais. Je ne pouvais maintenant compter sur personne pour espérer sortir d'ici, si un jour je pouvais en sortir. A cette simple pensée, ma terreur se raviva et je commençais à trembler, comme si on m'avait jeter dans une eau glacée des pôles. La main sur mon cœur, je respirais profondément. Il fallait que j'accepte ce qu'il allait m'arriver, je savais au fond de moi que tôt ou tard je devrais y faire face. Notre vie est une histoire écrite page par page à l'avance. Notre destin est prédéterminé, personne ne peut échapper à la fin que l'auteur à écrite pour nous. S'il est écrit dans mon livre que je devrais mourir, il faut simplement que je m'y résigne puisque rien ne pourra être réécrit. Ma respiration redevenait peu à peu normale tendis que je me posais de plus en plus de questions. Je me demandais pourquoi il ne m'avais pas simplement tué tout de suite, cela aurait évité bien des souffrances.

Après un long moment, ma tête se releva d'entre mes genoux et mon regard se posa sur un objet au fond de la pièce que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent. Lentement, je m'approchais pour pouvoir mieux le distinguer et mes yeux s'agrandirent lorsque je reconnus le coffret que m'avait laissé ma mère à sa mort, le bracelet de Jin posé à ses côtés. Je le pris et l'accrochais autour de mon poignet, le serrant contre ma poitrine avant de venir poser mes doigts sur la boite, caressant le bois finement taillé. Bien que je le gardais comme un trésors depuis que je l'avais récupéré, je n'avais jamais osé l'ouvrir, par peur de ce que j'allais y trouver à l'intérieur et même, par envie de fuir mes souvenirs. Sentant que ce serait probablement la dernière fois que je pourrais voir les derniers souvenirs de ma mère, je me décidais enfin, après plus de dix ans, à ouvrir ce satané coffre. J'appréhendais ce que j'allais pouvoir y trouver, cependant, il n'y avait dedans qu'une simple feuille de papier, pliée et posée au fond de la boite. Les doigts tremblants, je me saisis délicatement du papier et l'ouvris tout aussi lentement. Je vis s'aligner devant mes yeux, des lignes de mots écris à la main à l'encre noire. Une lettre. Hésitante, je commençais la lecture. Au fur et à mesure que mes yeux suivaient les ligne de l'écriture parfaite de ma mère, plusieurs émotions s'emparèrent de moi. Un poids énorme venait de tomber de mes épaules, vite remplacé par celui d'avoir découvert la vérité, celle que j'ai toujours voulu savoir. Des larmes avaient commencées à dévaler mes joues salies par le mélange de la poussière et du sang, les lavant de son eau salée. Je réussis enfin à atteindre le dernier mot de la lettre, quand la porte devant moi s'ouvrit violemment, laissant entrer l'homme de mes pires cauchemars.

Miracle (BTS fanfiction) {Jin}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant