Les converses de Félix jonchaient la moquette bleue nuit, parsemée de grandes étoiles jaunes de la salle d'arcade de la petite ville américaine. Son torse scintillant flottait sous son tee-shirt trop grand et ses mains veineuses étaient fourrées au fond des poches de sa veste en jeans. Quelques pièces de monnaie résonnaient dans la poche de son pantalon de survêtement et sa gourmette lui caressait la poitrine.
– Ah le vieux cliché des asiates accros aux jeux-vidéos. Soupire Félix, un rictus au coin des lèvres.
– Ah le vieux cliché du gars qui porte un tee-shirt Andy Warhol. Fredonne June, en détachant les yeux de l'écran et pointant du doigt la banane sur le tee-shirt blanc de Félix.
June fit une poignée de main à Kun, avant de tapoter à nouveau sur les touches de son jeu d'arcade, Mario Bros. Son dos était couvert par le large k-way bleu marine de son père, le docteur Hansen et ses cuisses étaient protégées par un pantancourt en jeans, coupé et déchiré au dessus du genou. Ses grandes chaussettes blanches dépassaient de ses vans rouges bordeaux et couvraient ses endurantes chevilles.
Derrière ses grandes lunettes rondes, prenant beaucoup de place sur son visage, Kun Liang, l'adolescent asiatique souriait à Félix, ses yeux bridés étaient plissés et le rouge de ses pommettes scintillait. Ses fines lèvres courbées se détachaient, laissant entrevoir ses petits dents cassées, une de ses deux dents de devant était manquante et ses gencives laissaient peu de place à ses quelques dents de lait. Ses cheveux noires lui tombaient sur le front, son cou était fin et son nez, retroussé. Kun portait une chemise bleue claire, boutonnée jusqu'au ras de son cou et une cravate à rayures penchées jaunes et vertes. Une veste de costume grise recouvrait son dos et ses courtes épaules, tandis que sa chemise était à moitié sortie de son short de costume noir. Une large chemise à carreaux rouges, nouée autour de sa taille cassait le côté stricte que reflétait son uniforme imposé par ses parents.
– Forcé par ses parents de rendre visite à sa vielle grand-mère, Kun ? Pouffe Félix, les mains à présent dans les poches de son jogging.
– Hmm, marmonne Kun, les épaules engourdies et la tête rivée sur ses baskets. J'ai dix minutes pour souffler avant que ma mère n'arrive pour me tirer par la cravate vers la sortie. Souffle-t-il, en tournant le dos à Félix, les mains posées sur les commandes de la machine.
Le gamin tire le tabouret de bois de l'une des machines à côté de son meilleur ami, vers lui et grimpe à califourchon sur le coussinet en velours rembourré. Il plonge sa main au fond de la poche de son bas de survêtement bleu marine et attrape ses pièces de monnaie, les déposant sur le comptoir de la machine.
François sautillait sur le canapé du salon, ses bottines bordeaux aux pieds et chantonnait, essoufflé : « Papa, papa, écoute-moi jouer. » son ukulélé dans les mains. La frange humide de sa coupe au bol brune volait et venait se coller sur son front brillant de transpiration.
Jean-Charles retenait son visage dans sa main gauche, lassé par les cris de son fils et les neurones embourbées. Il ronchonnait et remuait sa moustache brune, une canette de bière à la main et les pieds prélassés sur la table basse.
– Tes chaussures sur le canapé, fiston. Soupire Jeans-Charles, la voix roque et les rides du front plissées.
– Enlève-les moi. Bredouille le petit garçon, en fléchissant les jambes et s'écroulant, les fesses dans le fond du canapé douillé, son ukulélé glissant à ses côtés.
Jean-Charles soupire et courbe le dos, en reposant sa canette de bière sur la table ovale et blanche. Il plie ses jambes au sol et s'incline vers son plus jeune fils, un rictus au coin des lèvres et ses fossettes angéliques au bord des joues. Le père de famille à la brioche bedonnante, attrape de ses gros doigts, les lacets noirs du petit et défait la boucle de sa chaussure gauche. Il hisse sa cheville recouverte par ses chaussettes blanches et tire la bottine bordeaux, en la lançant un peu plus loin dans la pièce. François laisse échapper un petit rire aigu de ses cordes vocales et pose ses deux mains l'une contre l'autre sur son ventre qui remuait rapidement. L'homme à la moustache, dénoue la deuxième boucle de la bottine droite de son fils et tire sur la semelle de la chaussure, avant de la lancer au dessus de la table basse.
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Félix
Teen Fiction❝Félix t'es pas un chat, mais putain ce que tu lui y ressembles.❞ Tes longs doigts sur les 6 cordes de ta guitare et sur la bible. Ta veste en jeans sur le dos et tes baskets aux pieds. Ton casque jaune sur les oreilles et du rock dans les tym...