Félix enfilait ses dr. Martens, assis sur son matelas assez plat, dans son tee-shirt de marathon, alors que la lampe torche de Pierre rampait sur le sol, pour l'éclairer un minimum. Il ne prend pas le temps de boucler ses lacets noirs et les laisse pendre sur le sol en béton, en soupirant de toutes ses forces. Il passe la paume de sa main sur son front, en sentant quelque chose lui picoter le visage et décolle un petit bout de carton, accroché avec un morceau de scotch. Son dos se penche pour attraper la lampe torche et la placer au dessus du bout de carton, qui était en réalité l'une des invitations du concert des Deep Purple de cet après-midi. Ses yeux se plissent et Félix agrippe le blouson jaune pâle de son père, dans ses bras, avant de quitter l'oreiller et le sac de couchage rouge de son matelas. Le gamin écrabouille les trois matelas bleus sur le sol, avec ses grosses chaussures, sans aucune gêne, la lampe à la main et le blouson sous le bras, alors qu'il arrache une canette de soda du pack de Coca-Cola sur la table pliante. Il ouvre sa boisson, en pressant son pouce et son index autour de la capsule en métal et rapporte la canette à ses lèvres, pour laisser couler une bonne partie du liquide gazeux le long de sa gorge. Félix claque son soda à moitié consommé et sa lampe de poche grise sur la table en plastique, pour enfiler son grand blouson jaune, qu'il ne ferme pas pour le protéger du vent, qui secouait toujours les buissons dans la rue de June.
L'adolescent fait un dernier tour de la pièce vide avec sa lampe torche, en bloquant quelques secondes sur le matelas de June et attrape la place de concert sur son propre oreiller blanc. Il contourne les matelas du docteur Hansen et grimpe les 8 marches de l'escalier en bois du sous-sol, après avoir glissé la place de concert d'un de ses groupes favoris, dans la poche de sa veste. Il plante sa lampe sur l'interrupteur de la pièce et le frappe avec son autre poing, pour vérifier si l'électricité était revenue pendant la nuit. L'ampoule grésille et finit par s'allumer, ce qui étonne le jeune garçon, qui pousse la porte, pour se jeter dans le couloir de la maison de son meilleur ami.
La radio blablatait depuis la cuisine rouge, proprement rangée et dressée, mais surtout vide, alors que la porte claquait dans le dos de Félix, qui poussait le bouton poussoir de sa lampe de poche. Il s'avançait dans la cuisine, où des toasts brulaient dans le grille-pain marron, poussé contre le coin du plan de travail en bois. Ses yeux cherchaient la moindre trace d'un individu de type humain, mais personne ne se pointait pour récupérer les toasts carbonisés et s'asseoir sur une chaise de la table ronde, au milieu de la pièce principale du foyer. Le métal de sa canette touchait ses lèvres gercées et le brun aspirait quelques gorgées de son soda, en se demandant où pouvaient bien être ses autres amis et pourquoi personne ne l'avait réveillé. Des gouttes de sa boisson claquaient contre le liquide fait de gaz et de sucre dans sa canette qui pendait dans la main d'un Félix peu réactif et encore rouge de honte pour l'indicent de la veille. Le visage dégouté de June, qui semblait être si écœuré, qu'il avait envie de vomir, après que son meilleur lui ait caressé la jambe; tournait dans son esprit, comme si une alarme rouge clignotait dans son cerveau.
Ses cils plus ou moins courts papillonnaient face à l'horloge orange accrochée sur le mur à côté des placards en hauteur, où la mère de June cachait donc de la nourriture grasse et de la fumée sortait du grille-pain, sans que personne ne prenne le temps de s'en occuper. Félix pris quelques minutes à comprendre qu'il était 10h27 et qu'il devait se dépêcher s'il ne voulait pas rater ne serait-ce qu'une seule seconde du concert de rock dans l'Illinois, de l'état du Midwest. Le brun tourne les talons en trombe et percute le torse assez costaud d'une personne non-identifiée, en manquant de peu de renverser son soda sur la chemise rose de l'homme, qu'il reconnaît en levant ses yeux au ciel.
– Euh bonjour m'sieur Hansen. Bafouille-t-il, en passant une main dans ses cheveux mi-longs.
– Félix, je pensais que tout le monde était parti. Grogne le guitariste, fan inconditionnel de musique country.

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Félix
Ficção Adolescente❝Félix t'es pas un chat, mais putain ce que tu lui y ressembles.❞ Tes longs doigts sur les 6 cordes de ta guitare et sur la bible. Ta veste en jeans sur le dos et tes baskets aux pieds. Ton casque jaune sur les oreilles et du rock dans les tym...