16 : Méthoprène

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Félix enfilait le blouson jaune pâle de son père, qu'il avait déjà porté hier, alors que son père klaxonnait comme un fou et hurlait à pleins poumons. Il débarque dans le garage, en ouvrant la porte en acier rouge, où Jean-Charles stationnait avec sa citroën CX verte, dans laquelle étaient déjà installé Nelson, Pierre et son petit frère. Nelson Huff avait été rejeté sur la banquette avant, car il était le seul à s'entendre avec Jean-Charles et à pouvoir le supporter pendant plus d'une heure non-stop, tandis que Pierre était attaché à l'arrière, une moue blasée sur le visage. François était placé au milieu de la banquette arrière et roupillait déjà sur l'épaule de l'afro-américain, qui soupirait et tentait de le repousser en apercevant de la bave couler sur sa chemise à rayures rouges et bleues.

Le brun contournait le tacot de son père, après avoir enlevé le tee-shirt de marathon de Jean-Charles, pour enfiler un tee-shirt des Deep Purple, comme tous les passagers de la voiture dans le garage des Olson. Félix avait également troqué ses dr. Martens pour des converses noires pour être plus à l'aise lors du trajet du Missouri vers l'Illinois, qui devait durer 4 heures de route et aussi lors du concert en extérieur, puisqu'il devrait sûrement rester de bout pendant des heures. Il ouvre sa portière et s'écroule sur la banquette arrière à côté de son frangin, qui portait un pantalon bouffant de couleur crème, avec des petits dessins verts dessus et que Jean-Charles avait spécialement choisi pour lui et cela se voyait bien par ses goûts vestimentaires qui laissent à désirer. François était couvert par le long tee-shirt de Jean-Charles, sous sa veste en jeans et les lacets blancs de ses baskets vertes n'étaient même pas bouclés.

Ton jeans est plein de terre. Fait remarquer Pierre, en fixant les genoux de Félix.

Merde, j'avais pas fait attention, il faut que je me change. Marmonne Félix, en se penchant sur sa portière, pour sortir.

Bouge pas, je vais aller te chercher un autre pantalon. Crache Jean-Charles, en posant ses deux mains sur le volant, après avoir enlevé le frein à mains. Je vais reculer et l'un de vous ira fermer le garage.

La voiture française fit une marche arrière dans l'allée du garage, jusqu'à rentrer dans une poubelle en métal, qui s'écroule sur le sol en pierre. Le couvercle roulait un peu plus loin sur le trottoir et les feux arrières de la voiture s'allumaient, en ralentissant, alors que les sacs poubelles remplis de déchets sortaient de la poubelle que le père de famille venait de renverser, sans regarder dans son rétroviseur.

Et merde, mais qui a mis cette foutue poubelle dans l'allée ? Aboie Jean-Charles, en ouvrant sa portière, pour sortir du tacot.

Le chauffeur qui avait obtenu son permis de conduire au bout de la septième fois, déguerpit de son siège, sans même fermer sa portière et courut comme un idiot jusqu'à la porte en acier du garage, les mains sur les hanches.

Nelson se tourne vers la banquette arrière, pour jeter un coup d'œil à Pierre et Félix, ainsi qu'au cadavre plein de bave entre les deux jeunes garçons. Il tentait de croiser un regard, tandis que Pierre poussait la tête de François, pour quelle tombe sur l'épaule de son grand frère à l'autre bout de la voiture, qui lui, fixait la maison voisine à la leur, sans prêter attention au rouquin qui gigotait sur son siège.

On dirait que cette mission est pour moi. Chahute Nelson, en débouclant sa ceinture de sécurité.

Le bout en métal de sa ceinture claque contre la portière, qu'il ouvre, en posant ses tennis sur le sol et fonce à l'entrée du garage, après avoir refermé sa portière. Il sautillait pour attraper la corde jaune qui pendait sur la grande porte du garage et qui servait à la refermer avec plus de facilité. Bien que Nelson était assez grand, il prenait du temps à l'atteindre avec sa main gauche, parce que oui, Nelson Huff était gaucher. Après l'avoir enfin attrapée, il tirait sur le bout de la corde, sans comprendre pourquoi rien ne se passait. Il se retourne vers la voiture de Jean-Charles, en paniquant, mais malheureusement pour lui, personne ne se bougeait pour l'aider, bien qu'ils l'entendaient crier à quelques mètres d'eux.

FélixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant