Chapitre 1

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" C'est tout ce que vous avez trouvés Mr Mac Bernick ? "

Ça y est. C'est la fin.
Mon pied se met à trembler. On pourrait mettre ma transpiration en bouteille et la vendre tellement je transpire.
Monsieur le directeur. C'est Monsieur le directeur.
Ça fait deux minutes qu'il s'amuse à jongler avec mes documents officiels sur le bureau de ma salle. Son air blasé se finit sur son gros sourcil épais qu'il a du mal à épiler.
Je sais pas combien de temps va durer son cinéma imbécile.

Derrière lui , il y a Bakari, mon adjoint.

Alors lui, il est  complètement à l'Ouest !
Il s'amuse à faire des signes derrière la tête du directeur. J'arrive même à lire ce qui me mime avec ses lèvres :

"Bakari : François ! Libère le coup ! COGNE  !"

Il mime maintenant des gifles sur le crâne brillant du directeur.
Je pince mes lèvres.

Bon sang ! Bakari ! Ce n'est tellement pas le moment de me faire rire.

Le directeur quitte alors ses lunettes qu'il a remonté jusqu'en Chine pour joindre ses deux mains secs. Je crois que cette fois, on va prendre cher.

Je me rasseois sur le bord de la chaise. Un silence s'installe entre nous pendant de longues secondes.
Puis alors, il le brise.

" Le directeur : Dans un mois, vous fermez. "

Le " quoi " reste bloqué dans mon oesophage. Je préfère jouer la carte de l'homme sérieux, même si Bakari mime un pistolet  derrière. Je le toise.

" Moi : Pourquoi donc ?

Le directeur : Vous vous moquez de moi j'espère ?

Moi :....

Le directeur :  Quand on fait un chiffre d'affaire aussi bas, il faut s'attendre à plier bagage. Et comme je vois qu'ameliorer les choses n'est pas dans votre projet, il vaut mieux plier valise tout de suite.

Bakari : Yeuch.. Tchiiip...

Le directeur : Un problème Monsieur derrière ?

Bakari : Hmm... Un problème, un problème... Tu as la chance ! Si c'était moi, Hmm... La qualité de coups  !

Moi : Bakari !

Le directeur : Si c'était vous, quoi Monsieur ?

Bakari : Pff, J'allais te montrer...

Moi : Bakari ! Calme toi ! S'il te plait !

Bakari : Ah bon ?? C'est avec moi tu ouvres tes  oreilles ? Tu n'entends pas ce que dit le vieu ICI ?

Moi : Même ! Calme toi ce n'est pas grand chose pour s'énerver, voyons..

Bakari : Voyons t'est bête ouais !!

Moi : Bakari ! Calme !

Bakari : Me calmer pourquoi ? Tu veux que je me calme POURQUOI ? Et puis d'abord, Il va plier les bagages la SEUL ! Dis lui ! C'est lui qui va partir d'ici !!! Voilà ! J'AI PARLÉ !!

Moi : BAKARI !

Le directeur : J'espère que vous avez une explication a ce cinéma Mr Mac Bernick !

Moi : Euh.... "

Je reste bloqué sur le euh tandis que Bakari derrière me murmure de le gifler. Honnêtement, si j'avais son courage, je l'aurai fait. Mais l'homme qui est devant moi, me petrifie totalement. C'est le directeur régionale de la chaîne du fast food que je tiens depuis 2 mois.

Je suis tout neuf dans la ville de Grigny . J'ai demenagé il y a quelques mois.
Je n'y connais absolument rien.
A part Bakari, mon ami d'enfance. Ici, je cherchais désespérément une place de cadre en restauration.

Ce fast food est le seul que j'ai trouvé.

C'est cool. Enfin pas vraiment...

On risque de fermer.
On ne fait pas assez de chiffres depuis qu'on a ouvert. J'ai pratiquement les poche troués ce mois-ci.

Néanmoins, je continue à garder espoir. Pourquoi ? Parce que j'ai une nouvelle idée.
Le directeur se leve soudain pour prendre la sortie :

" Le directeur : Mr Mac Bernick, si vous n'avez pas de meilleure idée que celle-ci, vous fermerez à la fin du mois.

Bakari: Mon sang monte...

Le directeur : Pfff...Prendre des jeunes étrangers pour rafraîchir le restaurant ! Mais qu'est ce que vous avez mangés ce matin ? Des délinquants, ses fainéants, ses africains, des étrangers... Prenez du repos Monsieur Mac Bernick. Travaillez votre image. "

Il sort de la pièce. Bakari qui a les poings fermés depuis tout à l'heure se lâche enfin.

" Bakari : Prenez repos, prenez repos... ! ALLEZ DÉGAGE ! MAQUEREAUX !! 

Moi : Bakari...

Bakari : Avec ta grosse tête on dirait une cloche !  Si tu Reviens je vais pendre ta machoire  ! Compris ? Tu est petit dans la matière, je te dis que tu est PETIT !!

Moi : Mon ami...

Bakari : D'abord c'est à cause de  François. Si c'était moi ,  J'allais te souffler ici ! Un bon coup de poing, tu dors !

Moi : Oh Bakari ! C'est bon !! Il est parti !!

Bakari : OH TOI TU LA FERMES ! C'est maintenant tu parles ! Ta langue était ou ?  Tu pouvais pas l'enchainer tout à l'heure ?

Moi : Tu voulais que je lui dises quoi ? C'est le directeur !

Bakari : Directeur ou pas, la gifle s'adresse à tout type de joues ! Il fallait le Cogner , Ouvrir sa lèvre et puis on en parle plus ! "

Bakari se rasseoit sur sa chaise plus enflammé que jamais. J'etouffe dans ma gorge avec des rires. C'est un phénomène celui-la. À peine assis, il croise ses bras et me fussile du regard.

" Bakari : Bon maintenant que le vieu a quitté , on fait quoi ? "

Je hausse les épaules. Franchement, je n'en sais trop rien. Je m'etale moi même sur ma chaise. Ce rendez-vous m'a donné presque la migraine.

" Bakari : Tu veux toujours garder ton idée la ? "

Hmmm ? Je lève soudainement mes yeux sur Bakari. Il a l'air inquiet mais en même temps je le comprends. Il sait que j'ai deux enfants à nourrir et une femme à gâter. Bakari n'est pas du genre à rigoler avec ça. Il a le vrai sens de la famille. Un sens que je remarque beaucoup chez les africains. Un trait que j'aime particulièrement beaucoup.

C'est pour cela que j'ai envie de mettre en oeuvre mon idée. Je sais qui seront les seuls a pouvoir sauver ce restaurant. Bakari me fait un sourire qui me contamine. On s'est compris. Il me tend le poing.

" Bakari : Ton pied, mon pied mon ami. Je marche.

Moi : On risque de détruire tout nos efforts. Tu est sur ? Et si sa marche pas ?

Bakari : Si sa marche pas, on va mendier !!

Moi : Quoi ?

Bakari : C'est ça qu'on a jamais vu ?

Moi : Je n'ai pas très envie de faire la Manche alors sa à intérêt à marcher.

Bakari : Ca va marcher. Si tu crois en toi, ça va marcher. "

Je tends alors mon poings pour cogner le sien. Je suis prêt. Cette fois, je suis prêt.

Je vais sauver ce restaurant.... Avec de jeunes étrangers !

RACISTERACISTERACISTERACISTE

TOME 2

• RACISTE • TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant