Chapitre 21 : d'une suspicion et d'un drame

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    C'est la rentrée, déjà. Je dois me lever, je n'ai pas envie putain ! Revoir tous ces profs ne m'enchante guère. Ma belle-mère rentre dans ma chambre pour me réveiller, comme pour toutes les rentrées. Je m'habille chaudement, me « coiffe » et me brosse les dents. Je descends et je vois que mon père n'est toujours pas parti, super...

— Ha enfin réveillé ! me fit ma belle-mère en m'embrassant.
— Bon aller je vais être en retard, bisou à ce soir.
— Tu ne manges pas ?
— Bah non comme d'hab'.
— Mouais, une de tes mauvaises habitudes encore.
— T'en fais pas.
— Prends au moins un croissant !

    Je cède, pour lui faire plaisir.

— Bah voilà ! Aller va !

    Je l'embrasse et pars vers la porte d'entrée, mais mon père intervient.

— Et moi je n'ai pas le droit à un petit bisou ?

    Je soupire d'énervement, mais je n'ai pas le temps de me soucier de son foutage de gueules.

    Je sors de la maison et je reste un moment stoppé à regarder qui se tenait devant moi, adossé sur mon portail. Ça faisait vraiment longtemps...

    En me voyant il me sourit et je me dirige vers lui en ouvrant le portail.

— Hey ça faisait longtemps...
— Trop à mon goût.

    Je souris.

— On y va ?
— Yes.

    Nous partîmes vers l'arrêt de bus. Le car arriva et nous nous installons, comme au premier jour, j'espère juste que ce n'est pas le début de la fin, encore une fois.

    Nous nous dirigeons vers l'endroit où l'on se retrouve d'habitude. Nous parlons le temps que la sonnerie retentisse.

   Une fois dans la salle de cour, je commence déjà à m'endormir... Maths... m'en fous des maths ! Abraham écoute le cour sans trop écouter, il me regarde quelques fois et rigole. Je n'y prête pas trop d'attention. Ces chiffres, mélangés à des lettres, me dépassent au plus haut point, je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi, mes yeux se ferment tous seuls. Quelqu'un me tape la tête derrière moi, ce qui me réveilla d'un coup. Je regarde... Mélody.

— Arrête ça Melo...
— Non, suis le cour !
— Pourquoi je devrais suivre quelque chose qui ne me servira à rien plus tard ?
— Parce que c'est important les maths !
— Mélody ! Travaillez dans votre coin ! cria la prof.
— Oui madame.

    Pour commencer, qui est Mélody ? C'est une amie qui fait du basket dans l'équipe féminine du lycée. Elle reste des fois avec nous, elle est drôle et folle (du bon sens je dirais). Elle me fait souvent rire et elle veut aussi que je réussisse ma vie, allez comprendre pourquoi. Elle est bienveillante sûrement. Un peu « l'élève-modèle », la déléguée qui s'occupe du journal du lycée. Elle m'a parlé de son projet pour rentrer dans l'armée, l'armée de l'air, il me semble. Elle me donne des cours de maths, je n'y comprends toujours rien, mais ça m'aide on va dire... En tout cas, je ne sais pas comment elle fait pour ne pas perdre patience. Généralement, elle s'entend bien avec tout le monde, d'où son rôle de déléguée. Elle connaît un peu ma vie, enfin, ce que je veux bien lui dévoiler. Et je connais un peu la sienne, sûrement ce qu'elle veut bien me dire, aussi Elle aime regarder les yeux des gens, surtout quand ils ne sont pas marrons. Car oui, elle n'aime pas ses yeux marrons. Brune, très grande et toute fine, on s'amuse à l'appeler « corps de foetus », elle aime bien, alors c'est drôle... Bref, j'aime bien cette fille !

    Après les nombreux cours aussi déprimants qu'ennuyants, notre bus arriva. Je me mets à la place de Sean et l'attends un petit moment. Je lui envoie un message pour savoir s'il arrive bientôt, car le bus va pas tarder à partir.

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