Chapitre 20 : d'un dernier jour et d'une ballerine

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Baptiste :
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— Il t'a quoi !? cria Abraham.
— Chut !
— Bravo Phills...
— Bordel Abraham, qu'est-ce qu'il y a ?
— Mais absolument rien. Levant les yeux au ciel.
— Ça va, j'ai déjà assez honte comme ça.

    Il rigole.

— Dans la mezzanine en plus !

    Abraham est toujours abasourdi.

— ...
— C'est sûr que je ne regarderais plus cet endroit de la même façon...
— C'est bon, ta gueule.
— Bah quoi ?

    Je lui fais un regard noir.

— Attends après tout ce que tu m'as expliqué, j'ai le droit de trouver ça assez...
— Ne dis rien, c'est bon !
— Insensé ?

    Je soupir.

— Bon, au moins je n'ai rien eu à faire pour tout arranger, c'est un bon début.
— Ouais...

    Il me regarde et soupir.

— Bon ça va, sois pas aussi dépité ! Je suis content pour vous.

    Je lui balance un coussin à la gueule.

— Et toi avec Emma ?
— Ho...
— Quoi ?
— Elle t'aime bien, ça c'est sûr...
— Comment ça elle m'aime bien !?
— Bah... Votre petite prestation d'hier, chant-guitare, lui a particulièrement plu...

    Je reste ahuri...

— Désolé Abraham...
— Quoi désolé ? C'est pas ta faute.
— ...
— C'est bon Baptiste, t'inquiète pas.

    Je lui fais un sourire en coin.

— Alors comme ça avec Abbi vous... enfin elle ne te tourne plus autour ?
— Non.
— Bah tu es plus débrouillard comme je ne le pensais. Je m'attendais à tout régler moi-même.
— Ferme-la.

    Il rigole.

    Joshua rentre dans la chambre.

— Vous venez ? Faut profiter de notre dernière journée de ski !
— On arrive Joshua. dit Abraham.

Nous passons notre dernière journée à descendre les pistes. Ressentir une dernière fois le vent glacial parcourir mon visage, ressentir une dernière fois cette sensation de vitesse, de voler. Sentir les flocons se faire balayer par ma propre trajectoire, sentir, encore une fois, la neige s'aplatir sous mon snowboard. Tout ça, je ne l'aurais qu'une fois cette année, alors j'en profite au maximum.

    Regarder une dernière fois les montagnes enneigées, les pins blancs, ces horizons froids, légers, divins. Respirer encore une fois l'air pur, le sentir anesthésier mes poumons. Toucher la neige, en faire des boules et les balancer sur la tête des autres, et en recevoir une en retour. Tout ça, j'en profite.

    Enfin rentrés, nous nous reposons tous autour du feu pour nous réchauffer. On se raconte encore des histoires que l'on s'est raconté des centaines de fois, mais qui sont toujours aussi drôles. On joue à des jeux, dans la salle d'arcade, mais aussi des jeux de société. On retourne à nos 6 ans, tout simplement. Après avoir mangé, on refait un tour dans le jacuzzi, histoire de bien se rappeler la sensation des bulles. Et puis, viens la dernière nuit, après m'avoir tous remercié, encore une fois.

    Le lendemain, on se lève à huit heures. On prépare nos affaires, on se prépare nous, on range la maison et on part après que le bus nous avoir embarqué. Arrivés à l'aéroport, on dit une dernière fois au revoir à ce paysage en prenant une dernière fois une photo de groupe devant le panneau « Welcome to Maroon Bells ! ». Nous embarquons dans l'avion et passons le trajet, légèrement déçus de rentrer à Los Angles pour supporter encore deux mois d'école.

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