Un mois et demi plus tard...
Point de vue de CamilleJe me relève de la cuvette des toilettes et pose le bâtonnet sur le rebord du lavabo d'un geste rapide. Ça fait au moins trois minutes. Ce doit être bon maintenant. Je me fais violence pour poser mes yeux sur le petit objet, mais je les ferme aussitôt de peur de découvrir le résultat. Ceci dit, qui me dit que c'est vraiment ça? Mais pourtant... retard, nausées, vomissements... J'ai tous les symptômes, non? A contre-coeur, j'inspire un grand coup puis ose enfin regarder le résultat...deux petites barres rouges. Ce n'est pas possible...non... Sous le choc, je suis secouée par de violents sanglots et me couvre le visage de ma main gauche. Soudain, mon téléphone portable vibre. Je m'essuie violemment le nez d'un revers de manche, puis le consulte.
De: Rox
A: Cam
Date: 01/04/2017 à 9h58
Cam, tu fous quoi bordel?! Les cours commencent à 10h!!
Toujours en pleurs, j'appuie tout de même sur la fonction "répondre". A peine je commence à taper mon SMS que des larmes tombent sur l'écran de mon portable. Putain!! Je m'essuie rageusement les yeux et tape tant bien que mal ma réponse.
De:Cam
A:Rox
Date: 01/04/2017 à 9h59
Panne de réveil. J'arrive dès que je peux.
Je clique sur "envoyer" puis me mords la lèvre inférieure, un peu honteuse de mon invention. A contre-coeur, je sors de ma salle de bain où je me terre depuis une heure et rejoins ma chambre afin de finir de me préparer. Le temps que je sois prête et que j'aille à la FAC, la matinée sera presque terminée. Tant pis, j'aurais raté tous les cours de la matinée...
Vers 17h45...
Je rejoins le métro, perdue dans mes pensées, sans attendre Roxane. Vexée, cette dernière ne manque pas de me le faire remarquer.
-Roxane: Hé oh, l'artiste! Tu pourrais m'attendre au moins!
-Moi (montant dans le métro, toujours songeuse): Ah oui, pardon...
Elle abaisse le strapontin et s'installe à côté de moi en soupirant. J'appuie ma tête contre la vitre et des larmes que je ne peux contrôler commence à couler sur mes joues.
-Roxane (posant une main sur mon épaule): Cam? T'es sûre que ça va?
-Moi (me retournant, les yeux embués de larmes): Je suis enceinte, Roxane.
-Roxane: Et c'est ça qui te mets dans cet état?! Mais c'est formidable, Camille!! Oh, Côme doit être tellement content!
-Moi: Si seulement c'était son enfant...
-Roxane (manquant de s'étrangler): Comment?
-Moi: Tu te rappelles du soir où j'ai dîné avec Louis?
Elle hoche vivement la tête.
-Moi: Lorsque je suis rentrée le lendemain, il y a une chose que je ne t'ai pas dite.
-Roxane: Dis-moi, Camille! Tu me fais peur là!!
-Moi: Après le restaurant, j'ai ramené Louis chez lui. J'allais repartir lorsqu'il m'a embrassé. Je l'ai d'abord repoussé, puis je lui ai rendu son baiser. Quant à la suite, tu peux aisément l'imaginer...
Contre toute attente, mon amie s'abstient de tout commentaire du style "Oh!" ou encore "T'as pas fait ça quand même?!" et se montre très compréhensive.
-Roxane (posant une main compatissante sur mon épaule): Tu penses que c'est le père?
-Moi (de nouveau au bord des larmes): J'en ai aucune idée, Roxane! Ce qui est sûr, c'est que je ne veux pas le garder.
-Roxane: Même s'il est de Côme?
-Moi: Oui, même s'il est de Côme. Je ne supporterai pas de porter un enfant dont j'ignore l'identité du père. Et je ne me vois pas non plus mentir à Côme en lui affirmant que c'est son enfant.
-Roxane: Comme tu voudras, Camille. En tout cas, saches que quoi que tu décides, je te soutiendrai toujours.
-Moi (appuyant ma tête contre son épaule): Merci, Roxane.
Quelques heures plus tard...
Roxane et moi avons rejoint le Zénith quelques heures après avoir prit le métro. Nous avons ensuite retrouvé nos collègues dans le réfectoire pour le dîner et chacun a rejoint son poste. Actuellement, je profite de l'entracte pour flâner quelques minutes dans les couloirs des loges lorsque Louis m'interpelle. Il s'approche de moi et nous nous regardons sans trop savoir quoi faire pendant quelques secondes qui me semblent être des heures. Puis, d'un air hésitant, Louis finit par se pencher vers moi afin de m'embrasser. Je me laisse prendre au jeu durant quelques instants mais me ressaisi vitement.
-Moi: Arrêtes Louis. On peut pas continuer comme ça.
-Louis: Mais je croyais que...
-Moi: Ecoutes, c'est pas possible toi et moi. Je suis désolée si je t'ai laissé entendre le contraire mais...
-Louis: Quoi "mais"?! Y a pas de "mais"!! Tu t'es juste foutu de ma gueule, c'est tout!
Il tourne les talons et repart, furax.
-Moi: Louis! Attends!
Je le saisi par le bras puis l'entraîne dans le local ménage afin que nous soyons plus tranquilles.
-Moi: Contrairement à ce que tu penses, je ne regrette pas cette nuit passée avec toi. C'était magique, Louis. Mais ce n'était qu'une nuit! On ne pourra jamais être ensemble toi et moi pour des raisons que je t'ai répétées maintes fois.
-Louis (me regardant droit dans les yeux, d'un air on ne peut plus sérieux): Alors pourquoi tu as couché avec moi, Camille?
-Moi (baissant les yeux, un peu honteuse): Je ne peux pas te le dire. Je ne veux pas te faire encore du mal...
Il me regarde, puis me s'apprête à quitter la pièce sans rien dire. Tout se mélange dans ma tête ; je ne veux pas qu'il parte.
-Moi: Attends! Je suis enceinte!
A peine ai-je prononcé ces mots que je les regrette déjà. Je me mords la lèvre inférieure. Mais qu'est-ce-qu'il m'a prit de lui dire ça?! Mon mec ne le sait pas et je le dévoile à mon amant d'un soir. Comment se mettre dans la merde en cinq secondes... Interpellé par cette annonce quelque peu choquante, Louis se retourne et me regarde, interdit.
-Louis: Quoi?
-Moi: Je suis enceinte, Louis.
-Louis: De...de moi?
-Moi (éclatant en sanglots): Je...je sais pas.
-Louis (me prenant dans ses bras et me berçant doucement): Chut, Camille, chut... Calme-toi. (après une petite pause) Je serai tellement content si tu le gardais...
-Moi: Mais tu t'entends une seconde?! C'est complètement utopique, Louis!
-Louis: Excuse-moi... tu as raison. (prenant mon visage entre ses mains) Ecoutes moi bien Camille: quoi que tu décides, je serai toujours de ton côté.
Il dépose un baiser sur mon front et nous restons dans les bras l'un de l'autre jusqu'à ce que l'entracte se termine.
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Camille Lou: De l'ombre à la lumière
Fanfiction"Je m'appelle Camille Houssière. Orpheline depuis l'âge de 4 ans, j'ai aujourd'hui 19 ans. A la mort de mes parents, j'ai été recueillie par mon grand-père, qui m'a élevé dans son haras comme sa propre fille. J'ai grandi au milieu des chevaux. Souve...