Un mois plus tard...
Point de vue de Camille
-Moi: Allô?
-Roxane: Cam, c'est Rox! On peut se voir cet aprem?-Moi: Ah non, désolée! J'ai rendez-vous à l'hosto pour ma visite de contrôle. Tu sais, ils veulent me voir tous les mois depuis mon accident...
-Roxane: Je sais que ça t'embête mais c'est important qu'ils contrôlent régulièrement que tout va bien. Après le traumatisme que tu as subi, il faut qu'ils s'assurent que tout rentre dans l'ordre et ce même si tu te sens en pleine forme.-Moi: Tu as raison, Rox. Merci d'être toujours là pour moi. Allez, je t'envoie un message quand je sors. Bisous.-Roxane: Bisous, Cam. A demain.
Je range mon téléphone dans mon sac à main et m'installe sur un strapontin. Je regarde par la vitre les sombres murs des bouches de métro, songeuse. Un mois s'est écoulé depuis mon anniversaire ; depuis ce jour qui a changé ma vie. Outre les présents de valeur matérielle que m'ont offert mes proches, j'ai reçu le plus beau des cadeaux. Cette demande en mariage est pour moi la plus belle des déclarations d'amour. Et ce qui s'est passé après fut tout aussi magique. Après la représentation, nous avons assisté à l'after du spectacle, où nous avons été félicités par de nombreuses personnes, dont des spectateurs. Mais mon plus beau souvenir reste la nuit qu'il m'a offerte à l'appartement. Lorsque nous sommes rentrés, il m'a couchée sur le lit. Puis, il m'a déshabillée et embrassé avec une telle sensualité que j'en ai frissonné de plaisir. Nous avons fait l'amour toute la nuit. C'était splendide.Cependant, le lendemain, un petit malaise s'est immiscé entre nous. Lorsque nous nous sommes réveillés, et après nous être embrassés longuement, il m'a glissé : "Tu veux pas qu'on fasse un enfant ?".Mon corps entier s'est crispé. Je ne savais pas quoi lui dire. Soit je faisais comme si de rien était et je lui répondait, d'un air ravi : "Oh oui mon amour! Fais-moi l'amour jusqu'à ce que je tombe enceinte!". Soit je jouais la carte de la franchise, chose que j'aurais dû faire depuis bien longtemps déjà : "Mon amour, il faut que je te dise... toi et moi, on pourra jamais avoir d'enfants. Je suis stérile, Côme". Résultat des courses, je n'ai opté pour aucune de ces options. Pourtant prête à lui avouer la vérité, mais complètement muette au moment de lui parler, j'ai inventé le mensonge le plus immonde de la Terre : "Tu sais mon coeur, on est très bien sans enfants. Les gosses ça pleurent, ça crient, ça t'empêchent de dormir et puis ça bouffent tout le temps. J'ai pas envie de m'emmerder avec ça. Tu préfères pas qu'on commence par profiter de notre jeunesse?" Il m'a lancé un regard interrogateur. Incapable de le soutenir, j'ai baissé les yeux. Il s'est rallongé de l'autre côté du lit. Puis il s'est levé, sans un mot. Je l'ai blessé, c'est certain. Je m'en veux énormément. Mais je n'ai pas trouvé la force de faire autrement. De la lâcheté. Rien que de la lâcheté.Le reste de la journée fut un peu compliqué. On s'est très peu adressé la parole. J'étais très mal. Le soir, j'ai essayé de rattraper le coup. Je l'ai prit dans mes bras et je lui ai répété doucement le même mensonge que le matin-même. J'ai fait comme si l'idée d'avoir des enfants me faisait peur ; comme si je n'en avais pas envie. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il m'a cru et pardonné. C'est un mec super. Il est très compréhensif et il m'aime énormément. On va même se marier! Alors pourquoi je n'arrive pas à lui parler de ma fausse-couche?Perdue dans mes pensées, je monte dans l'ascenseur et me rends au troisième étage. Les portes s'ouvrent et je vais m'asseoir dans le couloir, à côté de la porte du cabinet du docteur Leclerc. Plusieurs personnes attendent à côté de moi. J'espère que ce ne sera pas trop long. Quelque peu angoissée par cette ambiance trop aseptisée, je sors mon téléphone et me lance dans un jeu afin de m'occuper l'esprit. Environ un quart d'heure plus tard, le médecin m'invite à entrer.
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Camille Lou: De l'ombre à la lumière
Fanfiction"Je m'appelle Camille Houssière. Orpheline depuis l'âge de 4 ans, j'ai aujourd'hui 19 ans. A la mort de mes parents, j'ai été recueillie par mon grand-père, qui m'a élevé dans son haras comme sa propre fille. J'ai grandi au milieu des chevaux. Souve...