Chapitre 6: "Et tu ressurgis du passé, comme ça, sans crier gare"

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Point de vue de Camille



Il est 19h00 et je viens d'arriver au Zénith. J'entre dans le bâtiment et me diriges vers les loges filles, où j'entre afin d'enfiler ma tenue. Mais alors que je suis en train de refermer mon casier, quelqu'un me frappe violemment le torse et me propulse contre le mur. Je pousse un gémissement, puis un cri de colère lorsque je découvre le visage de mon agresseuse.


-Moi (me redressant): Non mais t'es complètement malade?!?! On t'a jamais appris à respecter les gens?!?!
-Ruby: Tu veux la guerre, tu vas l'avoir Camille Houssière!!
-Moi: Mais t'es dérangée ou quoi?! J'ai rien fait!!
-Ruby: Ah ouais? Parce que pour toi, passer l'après-midi avec Louis c'est ne rien faire?!
-Moi: Quoi? Mais qu'est-ce-que...?
-Ruby (me coupant la parole): N'essaye pas de nier Camille. Je vous ai vu sur la place du Louvre. Bien confortablement blottis l'un contre l'autre!
-Moi: Non mais ça alors, c'est la meilleure! Tu nous espionnes maintenant?!
-Ruby: Et je peux faire bien plus que ça lorsqu'il s'agit de MON Louis!
-Moi: Ton Louis? Alors là, t'as rêvé ma vieille! Vous ne sortez pas ensemble. Ce n'est pas TA propriété privée! Et en plus de ça, si tu veux tout savoir, il en a rien à foutre de toi!
-Ruby (se jetant sur moi): Espèce de sal***!!!

Alors qu'elle commence à me frapper, trois filles arrivent et s'interposent entre nous.

-Jessica (prenant Ruby par les épaules): Oh, Ruby, calme-toi!!
-Ruby (hurlant): On en reparlera Camille!! On en reparlera!!!
-Jessica (entraînant Ruby hors des vestiaires): Arrête Ruby, ça suffit! Laisse-la tranquille!
-Roxane: Ça va Cam? Elle ne t'as pas fait mal?
-Moi: Non non, je vais bien merci. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris. Elle a commencé à m'agresser verbalement et après elle s'est jetée sur moi, furax.
-Zaho: Hum... Et elle t'a dit ce qui la mettait tant en colère?
-Moi: Oui. Elle n'a pas supporté que je passe l'après-midi avec Louis. D'ailleurs, je tiens à préciser qu'elle nous a espionné.
-Zaho: Hum hum... Et, sans vouloir être indiscrète, vous avez fait quoi au juste cette après-midi?
-Moi: Euh... il m'a amené boire un café sur la place du Louvre et on a pas mal discuté. Ensuite, on s'est assis sur un banc pendant plusieurs minutes, puis on s'est séparé car c'était l'heure de rentrer chez nous. Et on ne s'est pas embrassé si c'est ta question. Nous nous en sommes tenu à des gestes amicaux.
-Zaho: OK. Quoi qu'il en soit Cam, saches que je serais très heureuse pour toi si tu sors avec Louis car c'est vraiment quelqu'un de bien. Et dans tous les cas, ne laisse jamais Ruby ni qui que ce soit s'interposer entre vous. Tout le monde a le droit d'être heureux.
-Moi (lui souriant): Merci Zaho. Mais tu sais, nous n'avons pas l'intention de sortir ensemble...
-Zaho: Bon bon, si tu le dis... Allez, allons dîner!


Nous sortons de la loge des filles et nous dirigeons vers le réfectoire. Lorsque nous arrivons au milieu du couloir, Roxane me prend par le bras et me fais signe de ralentir afin d'arriver à son niveau.


-Roxane (me chuchotant à l'oreille): Alors comme ça, t'as passé l'après-midi avec le fils du directeur?
-Moi: Oh, s'il te plaît, arrête Roxane. On est amis, c'est tout!
-Roxane: Hum hum... En tout cas, d'après ce que j'ai entendu, ce n'est pas donné à toutes les filles d'avoir ce privilège car il est assez...inaccessible. Ceci dit, il a tellement de minettes qui lui tournent autour que ça ne m'étonne pas qu'il soit difficile. C'est ça quand on a trop de choix...
-Moi: Mais Louis n'est pas difficile! C'est une personne très sympathique et il n'a pas du tout la grosse tête! Il est même plutôt timide.
-Roxane: Oh! C'est trop mignon quand tu le défends!
-Moi: Mais je ne le défend pas!
-Roxane: Camille...
-Moi: Bon, OK, t'as gagné! C'est vrai qu'il est très mignon. En plus de ça, il est très gentil et très romantique...
-Roxane: Mais?
-Moi: Mais je préfère apprendre encore à mieux le connaître avant d'envisager quoi que ce soit avec lui.
-Roxane: Mais, vous avez évoqué l'idée de vous mettre en couple?!
-Moi: Non non, pas du tout! Nous n'avons pas parlé de ça! Mais j'ai l'impression qu'on est comme attiré l'un par l'autre mais qu'aucun de nous deux n'ose aborder le sujet...
-Roxane: Oui, je vois ce que tu veux dire. Tu sais Cam, je pense que tu prends la bonne décision. Laissez-vous du temps et puis quand vous vous sentirez prêt, tout se fera naturellement.
-Moi: Tu crois?
-Roxane: J'en suis certaine!
-Moi: Merci Rox. Tu sais, tu es ma première vraie amie. J'ai toujours été quelqu'un de très solitaire et du coup, j'ai toujours eu beaucoup de mal à me lier avec les autres. Mais à présent, je sens que j'ai enfin trouvé la bonne personne et cette bonne personne, c'est toi.
-Roxane (me prenant dans ses bras): Merci Cam. Moi aussi j'ai ce sentiment: je crois qu'on s'est bien trouvées!


Nous riions, puis partons clopin-clopant vers le réfectoire. Après avoir pris nos plateaux-repas, nous rejoignons Zaho et Jessica, qui nous ont gardé deux places à leur table.


-Zaho: Eh ben dis-donc, vous en avez mis du temps!
-Roxane (s'asseyant à la table): Oui désolée, c'est ma faute. J'ai retenue Camille dans le couloir.
-Jessica (se tournant vers moi): Au fait Cam, tu vas bien? Ruby ne t'as pas fait mal?
-Moi: Non, je vais bien merci. En fait, elle n'a pas eu le temps de me frapper car vous êtes arrivées. Merci les filles.
-Zaho: Avec plaisir, Cam, c'est normal. On était dans la salle de repos et puis on a entendu des cris. Alors on a fait le tour des loges et puis on vous a vu dans les vestiaires. Et là, on a toutes compris que Ruby avait encore frappée!
-Moi: "avait encore frappée"?! Parce qu'en plus de ça, elle l'a déjà fait?!
-Jessica: Eh bien malheureusement... oui. Elle a toujours été plus ou moins agressive et violente, physiquement comme verbalement.
-Moi: Quoi?! Mais c'est un danger public! Il faut faire en sorte qu'elle soit virée!
-Jessica: C'est ce qu'on a déjà essayé de faire mais ce n'est pas si simple Cam! Il y a quelques mois, on est déjà allées voir le supérieur avec plusieurs filles du service lorsqu'elle a harcelé Manon. On était sur le point de gagner sauf qu'elle a débarqué dans le bureau avec son père, qui est un homme d'affaires, et bien entendu, la petite fille à papa a gagné la partie! Alors à partir de ce jour, on a plus jamais osé rien dire.
-Moi: Mais elle vous a déjà harcelé?
-Zaho: Non, mais parler de façon agressive, oui. Heureusement qu'elle ne s'est jamais avisé de me toucher car sinon, je n'aurais pas hésité à mettre en pratique mes dix années de boxe!
-Moi: Quoi? T'as fait de la boxe?
-Zaho: Eh oui! J'en ai fait de 8 à 18 ans car j'ai arrêté lorsque je suis partie faire mes études.
-Roxane: Eh ben... Et cette Manon, comme vous dites, elle n'est plus ici, non?
-Jessica: Non. Elle a préféré partir après que Ruby ait gagné la partie car c'était devenu invivable pour elle. A la base, elle adorait ce métier. Mais venir travailler en étant harcelée était devenue un véritable calvaire pour elle.
-Moi: Oui, ça se comprend. Je pense que j'aurais fait pareil à sa place.
-Zaho: En tout cas Cam, si ça se reproduit ou même si tu estime qu'une fois était de trop, n'hésite pas à en parler à ton ou ta référent/e. Ce n'est pas parce que c'est la "fille à papa" et que la dernière fois elle a gagné la partie qu'on doit tout accepter d'elle!
-Moi: OK, j'y penserai. Enfin, ça dépendra de si j'ai l'occasion d'en parler à Louis. Sinon, tant pis pour cette fois car je n'aime pas trop faire d'histoires... (regardant l'heure sur mon téléphone) Bon, eh ben je crois qu'on peut y aller.


A 20h20, dans la salle de spectacles...


Ça y est, je suis à nouveau à mon poste attitré car maintenant que Jess est revenue, ils n'ont plus besoin de moi à la sécu. Ce soir, c'est donc ma première soirée en compagnie de Roxane. Je suis vraiment contente car nous nous occupons toutes les deux du carré or (avec d'autres hôtesses, bien sûr! nous ne sommes pas les deux seules!), ce qui nous permettra de profiter du concert ensemble lorsque tout le monde sera placé. En ce moment, nous accueillons les spectateurs depuis déjà vingt bonnes minutes. Tiens, à ce propos! Voilà une petite famille qui se dirige vers moi!


-Moi (regardant leurs billets): Bonsoir messieurs dames. Alors, vous êtes à la quatrième rangée, aux places 119, 120, 121 et 122. (leur redonnant les billets) Passez un agréable spectacle!
-La dame (me répondant avec un grand sourire): Merci mademoiselle!
-Leur petit garçon (imitant sa mère): Merzi mademoizelle!
-Moi (riant face aux paroles du petit bonhomme et lui caressant la tête): Avec plaisir mon bonhomme!


Je suis tellement amusée par ce petit garçon que je n'ai même pas remarqué que Roxane vient de me rejoindre.


-Roxane: Eh ben! T'as du succès avec les petits bouts toi!
-Moi (sursautant): Ouh t'es là! Tu m'as fait peur! Eh oui, on dirait! Mais en général, les petits m'aime bien. Bon alors dis-moi, qu'est-ce-qu'on va voir ce soir?
-Roxane: Le show-case de la nouvelle comédie musicale "Le Rouge et Le Noir". Mais, t'avais pas regardé le programme?
-Moi: Eh non, je n'ai pas eu le temps aujourd'hui.
-Roxane (se moquant de moi): Ah oui c'est vrai, excuse-moi. Tu étais bien trop occupée à flanner au Louvre avec le fils du patron!
-Moi (la foudroyant du regard): Roxane! Tu fais vraiment chi** avec ça!!


Elle n'a pas le temps de rétorquer car les lumières s'éteignent, le rideau se lève et les premières notes retentissent.



Une heure plus tard...


Le concert est déjà bien entamé. Les chansons sont pas mal, j'avoue que j'aime bien. En plus, entre chaque chanson, un chanteur raconte une partie du roman de Stendhal afin que nous puissions nous projeter plus facilement dans ce qui sera dans quelques mois une comédie musicale (enfin plus précisément, ce sera un opéra rock). Soudain, après la fin d'une énième chanson, le chanteur "conteur" de l'histoire annonce dans son micro, quelque chose d'une voix grave.


-Yoann Launay: Mesdames et messieurs (il marque un temps d'arrêt). Maintenant, voici le moment que vous attendez tous: le moment de découvrir... notre Julien Sorel. Alors, (énumérant les qualités avec ses doigts) il est jeune!...il est beau!... et il chante divinement bien! Mesdames et messieurs, je vous demande de faire un triomphe pour Côme!!


A l'entente de ce nom, tout mon corps se crispe. Mais non enfin, c'est idiot! Ça ne peut pas être lui! Ceci dit, des Côme, il en existe pas des masses... Oh, et puis non, non, non et non!! Ce n'est pas lui, j'en suis persuadée! Il fait partie de mon passé et c'est impossible qu'il revienne à nouveau me hanter! C'est alors que le jeune homme commence à chanter. En voyant qu'il est dans le noir, je me détends. Puis vient le refrain. La scène s'éclaire soudain, le chanteur avance et puis tout à coup...horreur! Je pousse un petit cri d'effroi et pose une main sur ma bouche. Je suis tétanisée et totalement incapable de faire le moindre mouvement. Je sais que je devrais baisser la tête afin qu'il ne me reconnaisse pas, mais je n'y arrive pas. Je le fixe avec insistance, les yeux ronds comme des billes. Ça ne fait aucun doute: c'est lui. Et puis soudain, ce qui devait arriver arriva. Ses yeux, qui balayaient la salle comme le fond tous les artistes, finissent par se poser sur moi. Sa voix perd alors en puissance et son visage se crispe. Il m'a reconnu, j'en suis certaine. Il continue de chanter tout en me fixant, comme si il ne chantait que pour moi. C'en est assez, je n'en peux plus. Alors, je me retourne et me faufile discrètement dans la foule, en direction de la sortie. Je sais que c'est interdit car les hôtesses doivent rester dans la salle tout le long du concert. Mais là, il s'agit d'un cas de force majeure: mon passé. Alors que je m'apprête à saisir la poignée de la porte de sortie du personnel, une main me saisi le bras.


-Roxane: Tu vas où?
-Moi: Je ne me sens pas bien. Je... euh... il faut que je sorte!


Sans plus attendre, je quitte le concert, laissant Roxane comme deux ronds de flan. Je marche rapidement vers les loges filles, où je vais me passer un peu d'eau sur la figure. Ensuite, j'ouvre mon casier où je saisi ma bouteille d'eau et la vide entièrement. Puis, je le referme et me laisse glisser sur le sol, dos à ce dernier. Je n'arrive toujours pas à réaliser qu'il y a à peine dix minutes, j'étais presque face à face avec mon ex que je n'avais pas revu depuis plus de deux ans, et dont je n'avais plus aucunes nouvelles. Pour moi, c'était totalement clair: il ne faisait plus parti de ma vie. Et le voilà qui ressurgit, telle une gifle inattendu. Ceci dit, je doute que c'était fait exprès et je suis quasiment sûre qu'il a été autant déconcerté que moi. Mais alors que je m'apprête à me relever, quelqu'un passe la tête par la porte des vestiaires.


-Roxane: Cam? Ça va?
-Moi:...
-Roxane (s'agenouillant à côté de moi): Camille, s'il te plaît. Dis-moi ce qui se passe.
-Moi: Tu te rappelle de Côme?
-Roxane: Euh... celui qui a le rôle de Julien Sorel?
-Moi (hochant la tête): Oui. Eh bien c'est... c'est mon ex.
-Roxane: Quoi?!
-Moi: Oui.
-Roxane: Et... ça fait longtemps que vous n'êtes plus ensemble?
-Moi: A peu près 2 ans et demi.
-Roxane: Et vous ne vous êtes jamais revu après?
-Moi: Non. Jamais revu, plus aucune nouvelle.
-Roxane: Oh, je suis vraiment désolée. Je comprend que le revoir te choque et je sais aussi à quel point une rupture est douloureuse.
-Moi (tournant brusquement la tête vers elle): Ah bon?
-Roxane (hochant la tête): C'est un peu la même histoire que toi. On est sorti ensemble de la seconde à la terminale, c'était l'amour fou et puis un jour, tout a foiré et ça a été terminé. Plus aucunes nouvelles, plus aucun signe de vie. Bon, allez! Je crois qu'il vaut mieux qu'on y retourne!
-Moi (me relevant d'un bond): Ah ça non! C'est hors de question! Je ne veux plus le voir!
-Roxane: Cam... Tu risques gros en faisant ça...
-Moi: M'en fous! Et puis, on a le droit de sortir si on ne se sent vraiment pas bien et là, c'est le cas. Mais vas-y toi! Je saurais me débrouiller si je suis réprimandée!
-Roxane: Bon bon... c'est comme tu voudras. A toute à l'heure.
-Moi: Oui, à tout à l'heure.


Une heure plus tard...


Ça y est, le concert est terminé. Je n'ai eu aucun soucis car je crois que personne n'a remarqué mon absence. Même Ruby a fait comme si de rien était. Roxane m'a rejoins il y a environ une demi-heure, juste après la fin du concert. Nous nous sommes changées puis nous avons un peu papoté avec d'autres filles. A présent, nous sortons toutes les deux des loges, en direction de la sortie des employées. Nous ouvrons la porte en riant et nous frissonnons en réajustant nos écharpes lorsque nous entrons en contact avec le froid de cette nuit de novembre. Soudain, tout mon corps se crispe, mon coeur s'accélère et je suis parcourue par un frisson non pas de froid mais de peur. Vous l'avez compris, je suis de nouveau face à face avec Côme. Ce dernier est adossé à la porte de sortie des artistes, les mains dans les poches et les yeux rivés sur le sol. Il lève alors la tête et nos regards se croisent. Percevant nos malaises, Roxane préfère s'éclipser.


-Roxane (me chuchotant presque à l'oreille): Bon, je vous laisse. A demain.
-Moi (essayant de la retenir): Non, Roxane, attends!! Ne me laisse pas toute seule avec ce...


Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que Rox a déjà pris la poudre d'escampette. Super! Quelle solidarité! Je m'apprête à faire de même lorsqu'il m'adresse la parole.


-Côme (parlant d'une voix calme en s'avançant doucement vers moi): Bonsoir Camille.
-Moi (d'une voix glaciale, sans me retourner): Il n'y a plus aucun artiste. Tu devrais être parti depuis longtemps.
-Côme: Je t'attendais.
-Moi (toujours de dos): Ce n'était pas la peine. Je ne veux pas te voir.
-Côme: Ecoutes, ça a été aussi brutal pour moi. Jamais je n'aurais pensé te revoir et encore moins dans ces conditions. Mais vu la façon dont nos chemins se recroisent, je pense que ça ne peut être qu'un signe du destin et qu'il faut en profiter pour essayer de discuter.
-Moi (me retournant brusquement): Ah oui?! Et pourtant, ça ne t'a pas posé de problèmes de te casser il y a deux ans et de ne plus jamais donner de nouvelles! Ça aussi c'était un signe du destin! Le signe que toi et moi, c'était une énorme erreur!
-Côme (perdant son sang froid): Non mais attends, je rêve là! C'est toi qui m'a plaqué!
-Moi: Et tu t'es déjà posé la question de pourquoi j'avais fait ça?! Tu crois que c'était par pur plaisir et parce que je prends les gens pour des jouets?! Eh ben non! C'était pour me protéger! T'en avais rien à foutre de moi, y'avait que la musique, la musique et encore la musique! Et moi dans tout ça? C'était que pour le fun! Alors oui je t'ai plaqué! Mais ça m'a énormément coûté parce que je t'aimais espèce de con!!!


Je n'en peux plus. Je n'en peux plus de me battre. Alors, je fond en larmes. Cette dispute cumulée à la fatigue, au stress et aux problèmes avec Ruby et c'est le cocktail explosif. Face à ma détresse, Côme me prend dans ses bras et me berce doucement. Nous restons dans les bras l'un de l'autre durant de longues minutes, puis nous sortons de l'enceinte du Zénith en marchant sans un mot, sans trop savoir où nous allons. Au bout de quelques minutes de marches, Côme brise le silence.


-Côme: Tu sais, même si je ne t'ai jamais donné de nouvelles, au fond, je ne t'ai jamais oublié.
-Moi (d'un ton ironique): Ravie de l'apprendre!
-Côme: Arrêtes Camille! Je suis très sérieux. J'ai mis du temps à comprendre pourquoi on en était arrivé là. Et puis j'ai fini par me remettre en question et là, j'ai tout compris. J'ai eu tort sur toute la ligne. J'ai agi comme un gros con qui ne pense qu'à sa gueule. Depuis que j'ai compris que la fautif c'était moi et uniquement moi, je m'en veux énormément. Sincèrement Cam. Si tu savais comme je m'en veux. Plusieurs fois, j'ai pensé te recontacter pour m'excuser de tout le mal que je t'ai fait mais je vais être franc: je n'en ai jamais eu le courage. Alors quand je t'ai vu ce soir, je me suis dit que c'était le moment ou jamais. Il fallait que je mette ma fierté de côté et que j'aille m'excuser une bonne fois pour toute. Je veux que tu saches que t'es une fille géniale, et que tu mérites d'être heureuse avec un homme qui sera à ta hauteur.
-Moi: Je... j'accepte tes excuses.


Super Camille! T'as rien trouvé de mieux?! Il te fait un discours et en plus de ça il est sincère et toi tout ce que tu trouves à lui répondre c'est une minuscule phrase passe-partout! Honteuse, je baisse la tête et accélère le pas.


Au bout d'une bonne demi-heure de marche, je m'aperçois que nos pas nous on mené juste devant mon immeuble. Inconsciemment, j'ai voulu rejoindre mon chez-moi. Je tape le code d'accès à la résidence et nous montons les marches du grand escalier jusqu'à atteindre mon appartement. Je sors de mon sac à main les clés de la porte d'entrée et l'invite à entrer.


-Moi (enlevant mon manteau): Tu veux boire quelque chose?
-Côme: Euh, non merci. Je ne compte pas rester.


Il se lève, se dirige vers la porte, puis saisi la poignée. Mais au moment d'ouvrir la porte, il la relâche et se tourne vers moi.


-Côme: Je... je voulais que tu saches que depuis notre rupture, je n'ai jamais réussi à refaire ma vie. Plus aucune fille ne m'intéresse et dès qu'il y en a une qui s'intéresse à moi, je l'envoie bouler. Je ne t'ai jamais oublié Cam. Tu es toujours restée enfouie au plus profond de mon coeur et dès qu'une femme manifeste un intérêt pour moi, je ne peux pas m'empêcher de la comparer à toi. Tu me manques Cam. Je... je t'aime.


Involontairement, je me suis rapprochée de lui. Nos visages ne sont à présent plus qu'à quelques centimètres et je lui chuchote en le regardant droit dans les yeux.



-Moi: Moi non plus. Moi non plus je ne t'ai jamais oublié.


Alors sans plus attendre, il pose une main derrière ma nuque et vient capturer mes lèvres dans un langoureux baiser. Puis, il s'écarte doucement et m'interroge du regard. Je lui répond en pressant mes lèvres sur les siennes et en l'embrassant encore plus passionnément. Puis, tout en continuant à l'embrasser, je défait un à un les boutons de sa chemise. Il passe alors ses mains dans mon dos et me retire délicatement mon Tee-shirt, qui ne tarde pas à aller valser sur le sol. Ensuite, il me soulève par la taille et, tout en continuant à m'embrasser, avance jusqu'au milieu du salon. Le voyant alors un peu perdu (eh oui, il ne connait pas mon appart!), je me laisse glisser doucement de ses bras jusqu'à ce que mes pieds touchent le sol, puis le prend par la main et l'attire jusque dans ma chambre. Ensuite, il me couche sur le lit et parsème mon corps de baisers. Puis, je le sens descendre lentement ses mains jusqu'au bouton de mon jean, avant de le défaire doucement et de le laisser glisser sur le sol de la chambre. Ses mains se faufilent immédiatement derrière mon dos et, voyant où il veut en venir, je lui saisi les poignets et inverse nos positions. Afin que nous soyons à égalité, je défait sa ceinture et lui retire également son jean. Nous voilà à présent tous deux en sous-vêtements et dans un baiser passionnel, il me dégrafe enfin mon soutien-gorge, puis me retire ma culotte. Je suis à présent nue et à la merci de ses caresses, mais je me charge tout de même rapidement du sort de son boxer. Étant maintenant nus tous les deux, nous commençons des petits allers-retours avec nos bassins, jusqu'à être de plus en plus rapides. Nos ébats durent jusqu'à l'épuisement total se nos corps. Puis, nous rejoignons progressivement les oreillers, où nous nous embrassons longuement, avant de nous endormir dans les bras l'un de l'autre.


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Alors, que pensez-vous des retrouvailles inattendues de Camille et Côme? Avez-vous aimé et trouvé original (même si vous êtes peut-être un peu déçues)?

Camille Lou: De l'ombre à la lumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant