Chapitre 12

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Aaron :

Quel genre de réveil peut être plus perturbant que celui-là ? Je garde les yeux rivés sur Octobre, n'ayant toujours pas saisi la raison de sa venue et encore moins la justification de sa tenue. Mais merde, qu'est-ce qu'elle fout ici en sous-vêtements ? Elle parle, mais impossible d'enregistrer quoi que ce soit. Je la regarde, continue de m'interroger sur le comment du pourquoi, puis mon regard dévie sur ce qu'Octobre fixe, et le visage d'Estelle à quelques centimètres du mien me remet rapidement les idées en place.

— Alors autant pour moi de faire intrusion comme ça, je m'appelle Octobre, j'ai quelques soucis là, et ça va pas tarder à être le cas de ce jeune homme à côté de toi. Articule clairement cette dernière à l'attention d'Estelle, comme si c'était le moment adéquate pour de telles présentations.

Elles s'échangent un petit sourire étrange, puis Octobre me fixe à nouveau.

— Faut qu'on parle là, non ?

Je soupire, frotte mon visage dans le creux de mes mains, puis reporte mon attention sur elle.

— Ouais, putain mais pourquoi t'es dans cette tenue ?

— C'est pas le sujet Aaron, et pour ce qui est de ça, se défend-elle en pointant du doigt son corps, c'est simplement dû à un petit problème que je ne peux pas régler dans l'immédiat alors on va aller droit au but.

Je souffle, balade mes yeux d'Octobre à Estelle, crucial dilemme. Mais comme d'habitude, cette dernière comprend. Elle comprend même si rien n'est dit.

— Je vais aller prendre une douche, vous n'avez qu'à en profiter pour... Pour éclaircir les choses. Déclare Estelle avant de se retirer du drap, simplement vêtue d'un tee-shirt qui laisse deviner la forme de ses seins.
Je m'en détourne, non sans déception quand je remarque qu'Octobre non plus n'en rate pas une. Comment je vais rattraper ça moi ?

— Octobre, je vais pas bouger de derrière cette porte, t'entends ?

À ces mots, aucun de nous ne bouge. Je regard Octobre, puis Estelle qui se pétrifie instantanément. Octobre s'empresse d'ajouter en chuchotant cette fois.

— Ah oui, et j'ai oublié de préciser qu'Owen est là, visiblement l'eau au réveil c'est pas sa tasse de thé.

Elle dit ça presque avec insouciance, comme si ce qu'elle avait fait n'avait pas d'importance, mais quand je croise le regard d'Estelle, elle et moi savons qu'il n'en est rien, que si Owen nous voit, c'est la fin.

— Désolée, mais la conversation va devoir être reportée, Aaron, bouge ton cul !

Je m'exécute aussitôt sous le ton autoritaire d'Estelle et me lève du lit. Sans donner plus d'attention à Octobre, j'attrape mon jean sur le bureau et trouve mon tee-shirt un peu plus loin. Estelle fait glisser un petit short le long de ses jambes dont je me délecte une nanoseconde. Ce n'est que quand je me dirige vers la porte et qu'Estelle ouvre en grand la fenêtre, qu'Octobre se manifeste, visiblement plus que troublée.

— Oh, vous pouvez m'expliquer ce qui se passe là ? Tu vas pas ouvrir Aaron, Owen va me tuer.

Elle pose brusquement sa main sur mon bras comme pour m'empêcher d'ouvrir. Je regarde Estelle, elle hoche la tête dans ma direction et se rapproche d'Octobre.

— Si tu veux savoir les choses, tu n'as qu'à venir avec moi.

Elle lui tend sa main, les yeux emplit de confiance, cependant, Octobre ne se résigne pas à la suivre, elle reste braquée sur moi, décidément pas prête de me lâcher.

— Et pour nous ? Tu crois quand même pas que je vais te laisser tranquille avec ce que t'as fait ? Faut que t'assumes Aaron et que moi j'en tire des avantages.

Ses yeux scrutent les miens, je sais qu'elle n'est pas crédule, elle se doute bien qui s'est passé quelque chose entre Estelle et moi, mais le moment est mal choisi. Autant dire que l'année ne commence vraiment pas fort, se faire griller par son propre pion à deux semaines de la rentrée, c'est pitoyable. Cependant, je ne veux pas qu'Estelle ait des problèmes, alors je baisse la tête, promet à Octobre qu'on en parlera et insiste pour qu'elle suive Estelle sans faire d'histoire si elle veut, elle aussi, éviter Owen.

— Prépare tes arguments, j'ai eu le temps de réfléchir. Me met-t-elle alors en garde tout en se dirigeant vers la fenêtre.

Je hoche la tête, soupire, puis sens la poignée s'abaisser depuis l'extérieur. Je ne sais pas dans les détails ce qu'Octobre a fait, mais Owen a l'air vraiment déterminé. Quand je me retourne vers les filles, je vois Octobre au bord de la panique, sûrement à l'idée de passer par la fenêtre, quant à Estelle, toujours sûre d'elle, elle enjambe le rebord et montre l'exemple sans se dégonfler.

— T'inquiète, il n'y a aucun risque, je suis une experte en fuite, tu fais comme moi et tout ira bien.

Je l'entend rassurer Octobre qui semble hésiter, puis quand je tourne la tête vers la porte avant de de nouveau reporter mon regard sur la fenêtre, elles ont disparu. J'entends un petit cri de joie s'élever et suppose qu'elles ont réussi à descendre sans trop de dégâts. Par la suite, j'inspire un grand coup, regarde une dernière fois la chambre maintenant vide et tourne la clé dans la serrure pour faire face à Owen.


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Ouhouh ! Un petit PDV masculin, la réécriture vous plaît ? N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ;)

Amour amour et chocolat mes petits loups !

Virginity Game (Deuxieme Version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant