Chapitre 14

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Musique : Columbine- Cache-cache


Lorsque nous arrivons au lac, je sens la fatigue peser sur mes paupières. Estelle baille bruyamment, me sourit, regarde la maison et m'adresse une moue compatissante.

— Bon, Octobre, quand on rentre, tu vas directement dans la chambre ok ?

— Oui. Je vais voir si je le trouve en haut, toi qu'est-ce que tu vas faire de ton côté ?

On se fixe dans un silence commun. Comment avons-nous pu oublier le peu de vêtements que nous portons ? Son sourire se tord, mais elle tente de retenir son éclat de rire.

— Je vais aller me chercher des fringues, je vois pas ce que je peux bien faire d'autre. Ironise-t-elle en s'avançant vers la baie vitrée de la cuisine.

Elle la fait coulisser, se faufile dans la pièce sur la pointe des pieds, puis m'adresse un petit salut de la main et disparaît derrière le mur. Je me lance à sa suite après un moment d'hésitation, trottine dans le salon qui est étrangement vide, comme si tous les gens qui dormaient un peu plus tôt s'étaient volatilisés. Je garde ce mystère pour plus tard, le cale dans un coin de mon esprit et me focalise sur ma décision. Mais pendant une seconde, celle que je prends pour gravir la première marche de l'escalier, une pensée se faufile parmi les autres et me ramène brusquement à Owen. 

Je me demande ce qu'il fait, s'il m'a cherchée, s'il le fait toujours, et je surprends mes envies quémander sa rencontre hasardeuse, cependant, aucun des trente-six scénarios que je me fais avant d'atteindre l'étage ne se produit. Avant d'entrer dans la chambre où Aaron est supposé être, je rassemble mes idées, jette un regard à mes jambes nues, puis soupire en songeant que je perds un peu de crédibilité ainsi. Mais peu importe, au moment où je m'apprête à ouvrir la porte, la poignée s'abaisse de l'intérieur et un frisson me parcourt quand je me retrouve en face d'Aaron.

— Octobre, un problème ?

Il arque un sourcil, esquisse un sourire, mais intérieurement, je sais qu'il espère que je dise non, que je ne parle jamais de ce qui s'est produit tout à l'heure. Manque de bol pour lui, je ne viens que pour ça.

— Pas tout à fait, mais comme je te l'ai dit avant notre départ précipité avec Estelle, j'aimerais qu'on parle toi et moi. 

Sans qu'il ait le choix, je place ma main sur son torse et le pousse à l'intérieur de la chambre. Je referme la porte derrière nous et suis Aaron du regard qui touche un peu à tout ce qui l'entoure de façon embarrassée.

— Bon je suppose que tu veux une explication ? S'enquiert-il comme si nous étions un couple, auquel cas, il ferait un copain assez minable.

— Pas exactement, le comment du pourquoi tu as couché avec Estelle, je suis pas sûre que ça me regarde, mais pour ce qui est du jeu, je pense qu'il y a certaines choses à revoir.

J'opte pour une attitude franche, implacable, mais pas trop persécutrice, je ne tiens pas à ce qu'il se braque, j'aimerais même que cette situation nous permette d'améliorer notre relation, enfin, dans l'idéal évidemment.

— Aaron, les règles qui nous concernent, comme celle de ne pas pouvoir coucher avec quelqu'un en dehors du jeu, s'appliquent aussi à toi, donc t'as pas d'excuses pour te sortir de là, il va falloir qu'on trouve un compromis.

— Octobre, un problème ?

Il arque un sourcil, esquisse un sourire, mais intérieurement, je sais qu'il espère que je dise non, que je ne parle jamais de ce qui s'est produit tout à l'heure. Manque de bol pour lui, je ne viens que pour ça.

— Pas tout à fait, mais comme je te l'ai dit avant notre départ précipité avec Estelle, j'aimerais qu'on parle toi et moi.

Sans qu'il ait le choix, je place ma main sur son torse et le pousse à l'intérieur de la chambre. Je referme la porte derrière nous et suis Aaron du regard qui touche un peu à tout ce qui l'entoure de façon embarrassée.

— Bon je suppose que tu veux une explication ? S'enquiert-il comme si nous étions un couple, auquel cas, il ferait un copain assez minable.

— Pas exactement, le comment du pourquoi tu as couché avec Estelle, je suis pas sûre que ça me regarde, mais pour ce qui est du jeu, je pense qu'il y a certaines choses à revoir.

J'opte pour une attitude franche, implacable, mais pas trop persécutrice, je ne tiens pas à ce qu'il se braque, j'aimerais même que cette situation nous permette d'améliorer notre relation, enfin, dans l'idéal évidemment.

— Aaron, les règles qui nous concernent, comme celle de ne pas pouvoir coucher avec quelqu'un en dehors du jeu, s'appliquent aussi à toi, donc t'as pas d'excuses pour te sortir de là, il va falloir qu'on trouve un compromis.

Son regard se durcit aussitôt, pour la première fois ses yeux scrutent les miens avec austérité. Je suis à la limite de retirer ce que j'ai dit, de prendre mes jambes à mon cou et de fuir loin, très loin.

— Je suppose que tu as déjà réfléchi à quel type de compromis tu voulais ?

— Disons que... Je m'interromps, cherche mes mots. Oui, disons que j'aimerais qu'on passe un marché.

Je guette la réaction d'Aaron, mais il arbore les mêmes traits indéchiffrables que tout à l'heure. C'est ce qui me convainc d'en venir aux faits. En voyant sa mâchoire serrée, j'imagine qu'à l'intérieur ses dents doivent grincer.

— J'en ai donc envisagé un, si tu tiens à ce que tes galipettes avec Estelle restent secrètes, je veux que, de toute l'année, tu ne tentes rien avec moi. Je serai ton pion en apparence, mais ça s'arrêtera là. Pas de petites dragues, ni de flirts, ni de je ne sais quoi que tu aurais en tête.

Je prends conscience que le ton de ma voix s'emballe un peu et visiblement, Aaron n'y est pas indifférent. Ses bras qu'il s'efforçait de maintenir fermés contre son torse se retrouvent comme désarticulés et retombent le long de son corps. Il souffle, me regarde comme si j'allais changer d'avis d'une seconde à l'autre, pensée que j'écrase en ajoutant :

— C'est à prendre ou à laisser.

Je me plante devant lui avec l'assurance qu'il me reste et patiente dans ce silence désagréable, jusqu'à ce qu'il ouvre enfin la bouche.

— Je peux pas... Je peux pas accepter, c'est pas possible.

Il semble si las à cet instant et le fait qu'il ne dise rien d'autre manque de me mettre hors de moi. Je me reprends, un peu, peut-être pas assez.

— Mais.. Mais arrête de faire le gamin ! Comment tu peux prétendre que la victoire de ce jeu t'importe plus qu'Estelle ou Owen ?! Ouvre les yeux un peu et vois la réalité, c'est pas votre Virginity Game à la con ni ...
Aaron me coupe instantanément la parole et enchaîne, les nerfs à vifs, les traits crispés, comme s'il faisait face à la plus cruelle des frustrations.

— C'est pas ça le problème, c'est juste que.. Que putain ! Je peux pas accepter sans rien en retour, c'est pas possible !

Je ne dis rien, il passe ses mains dans ses cheveux, râle en murmurant que ça n'arrange pas sa gueule de bois, ce qui fait naître en moi un certain amusement.

— Bon, écoute, j'accepte. J'accepte, mais il me faut quelque chose. Y a pas de raison que tu sois la seule gagnante dans l'histoire.

Je croire mes bras pour les décroiser la seconde d'après. C'est qu'il en a du culot. Et j'ai soudainement bien plus de choses à dire, mais je me tais, fais le tri dans mes pensées. Mes yeux parcourent son visage, il a des cernes, il est beau, mais trop arrogant.

— Je crois pas que tu sois en mesure de marchander en fait. Tu peux proposer quelque chose, mais si ça me plaît pas, je peux toujours te balancer.

Je n'ai plus envie de jouer, mais d'un côté, je n'ai pas non plus envie de trahir Estelle, alors j'espère sincèrement que nous parviendrons à une autre issue. Aaron soupire, affiche un regard amer, contrasté par un sourire en coin. C'est quoi cette expression au juste ?

— Octobre, t'as peut-être de quoi me mettre la pression et j'en ai conscience. Maintenant, moi je veux une faveur, après, qu'elle te plaise ou pas, le marché ce sera ça ou rien.

Je grince des dents. À tous les coups sa proposition va me déplaire. Néanmoins, je suis prête à faire une concession si ça peut m'assurer une sûreté jusqu'à la fin de l'année.

— Alors balance. C'est quoi ta faveur ?

— Je veux un baiser. Un bon baiser.

Il sourit, soudain éclairé par une confiance téméraire. Je m'attendais à pire, mais son attitude est exécrable. Sa beauté en serait presque ébranlée, sauf qu'il reste séduisant bien que ses propos soient méprisables. Alors je vais accepter, un baiser, ce n'est rien à côté de ce que j'évite.

— Si c'est la seule chose qu'il te faut pour sceller notre marché, je t'en prie.

Le masque que j'ai fixé sur mon visage me semble parfait. Je ne laisse transparaître qu'un sentiment dédaigneux, mais serein. En aucun cas il ne doit savoir, voir, ce qui anime réellement le fond de mon être. Je m'approche de lui pour que cet instant passe plus vite, seulement Aaron ne bouge pas. Il sourit, me fixe, attend que je fasse le pas de trop, le pas qui nous sépare. Dans le silence qui s'installe, le malaise me retombe dessus, ça n'a rien d'agréable. Je m'empresse de réduire la distance entre nous, penche la tête vers son visage et ferme les yeux, mais rien ne vient. Je reste immobile une nanoseconde, incertaine quant à ce qui est en train de se passer.

— Octobre, t'es bien mignonne et tes lèvres offertes sont tentantes, mais je n'ai pas donné de précision quant à l'instant de ce baiser. Ce sera peut-être aujourd'hui, peut-être dans une semaine, qui sait ? Je trouverai le moment approprié, celui qui te plaira le moins.

Il laisse échapper un petit rire craquant tout en passant une main sur ma joue de manière tendre et manipulatrice. Je me sens soudain poupée au travers de ses pupilles. Son rôle est parfait, le séducteur insolent, le manipulateur malsain, le joueur dans toute sa splendeur. Celui qui veut le fin mot de l'histoire, une petite victoire qui soit proprement sienne. Je recule pour briser ce sentiment qui émane de lui et m'écrase, cependant, je prends soin de garder mes yeux accrochés aux siens.

— Eh bien parfait ! Nous avons donc un accord Aaron.

J'ai conscience d'une chose au moment où sa main serre la mienne pour sceller notre marché. Si je veux jouer dans leur cour, il va falloir que je mette le paquet, que je n'hésite pas une seconde pour foncer là où ils m'attendent le moins, sinon, j'ai de fortes chances de me retrouver à terre avant même de le voir.

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Saluuuut Saluuut ! 

Alors ça fait un petit bout de temps que j'ai pas publié de nouveau chapitre, il faut dire que celui là ne m'avait pas satisfaite ^^ 

J'ai donc pris le temps de revenir dessus (il faut donc le relire pour la suite désolée), j'ai pas mal réfléchis à ce que je voulais faire de nouveau, mais c'est assez complexe d'insérer mes nouvelles idées pour le chapitre suivant, parce que le changement va devenir intégral à partir de là... Je m'excuse donc de ne pas vous avoir donné des nouvelles pendant un bout de temps, mais c'est bon je suis de retour, enfin à moitié parce que là je pars en vacance du coup je sais pas quand je vais pouvoir écrire, mais je vous promets que la suite ne tardera pas ;) 

Voilà, encore merci de votre patience et de votre présence mes petits loups, merci pour vos messages qui me motivent à chaque fois, je vous souhaite une bonne lecture, plein d'AAAAMOUUUUUR !!

Virginity Game (Deuxieme Version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant