Prologue

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Avant de débuter cette FanFiction, je tenais à préciser qu'il s'agit bien là d'une Dramione mais que la romance entre Ron et Hermione sera respecté pour suivre le cours de l'histoire de J.K. Rowling après les Reliques de la mort. C'est un sequel de la saga...

Ensuite, cette FanFiction sera basée sur les événements du film et des livres. J'essaierai de respecter au maximum les deux univers mais si il y a des incohérences, faites-le moi savoir (ainsi que pour les fautes). Par contre, je ne tiendrai pas compte de la pièce de théâtre, qui personnellement, ne m'a pas convaincue, même si quelques éléments seront présents.


Merci d'avance et bonne lecture.

***


Elle n'avait rien vu venir, trop occupée à pleurer sur les mots qui composaient cette lettre. Une séparation brutale, expéditive, et cette révélation qui avait fait pulser puis imploser son coeur sur les dernières ponctuations.

C'était arrivé en quelques secondes. Un fracas bruyant contre les murs fragiles qui s'étaient mis à vaciller et elle avait vu les premières lueurs orangées se répandre, longer les cadres des portes et des fenêtres comme un spectre qui la narguait en envahissant la petite maison.

Les flammes montaient, s'introduisaient dans la chaumière en passant dans les espaces les plus restreint et elle était impuissante, immobile, spectatrice de sa mort à venir. Dépossédée de sa baguette, elle était prisonnière, victime de la chaleur étouffante qui s'accaparait tout l'oxygène, lui volait ces précieux atomes, l'étourdissant un peu plus à chaque minute.

En voulant la protéger, Drago l'avait condamné et elle s'entendit réclamer sa présence comme une enfant réclamant la présence réconfortante de ses parents.

Il fallait qu'elle sorte, mais tout avait été verrouillé par Drago et les flammes menaçaient. D'un pas rapide, elle se dirigea à l'opposée des ouvertures, vers le mur de pierres et testa une à une les briques, à la recherche d'une seule qui montrerait le moindre signe de fragilité. Mais rien.

La panique prenait possession d'elle, ainsi que la fumée qui infiltrait à présent ses poumons.

Malgré le bruit des flammes qui embrasaient sa cachette, elle parvenait à entendre un grondement sourd parfois, au loin, comme des coups de tonnerre, plus longs, plus déchirant.

Elle continuait de tâter, frapper jusqu'à ce que sous ses pieds, l'une des pierres roulent, manquant de la faire tomber. Aussitôt, elle se rua sur le sol, creusa d'abord tout autour à l'aide de deux doigts, s'arrachant, griffant sa peau, retournant ses ongles sans s'attarder sur la douleur. Puis, au moment où elle poussait un cri de terreur en entendant comme des bruits étouffés dans le conduit de la cheminée, elle parvint à passer sa main sous la roche moyenne et tira de toute ses forces pour l'extraire de la terre humide.

La peur guida ses gestes suivants. Les autres pierres suivirent plus facilement et quand elle dégagea suffisamment de blocs pour laisser passer son corps, elle creusa, éjectant derrière elle la terre, les insectes, les petits cailloux, des racines qu'elle arracha avec furie en pleurant lorsque des petits tas retombaient à l'intérieur.

Les larmes devinrent plus abondantes et elle pensait à lui tout en chassant la terre...

Au Maelström qui avait suivit leur baiser.

Aux regards si explicites qu'il lui adressait, aux sourires taquins parfois... Tout défila alors. La douleur fulgurante, le visage de Drago qui cherchait capter son attention quand elle se vidait de son sang, leur premier moment de complicité, cet acharnement à la protéger, répondre à la promesse de Ron de la sauver pour redorer cette image qu'il se faisait de lui même, ces disputes violentes, ces douces réconciliations... La noyade... Cette peur tenaillante de l'avoir perdu lui aussi...

À cette découverte de l'autre. Apprécier ce pour quoi ils s'étaient haïs, extraire la douceur de son enveloppe faite de violence, étouffer sa part ombrageuse pour révéler ce qui le rendait lumineux.

À la puissance des sentiments, aux petits bonheurs ineffables qui les unit...

Elle réalisa brusquement qu'elle ne pourrait jamais creuser aussi vite qu'elle ne l'espérait. Ses mains écorchés laissaient de longues trainées rougeâtres le long de ses avant-bras et le manque d'oxygène l'essoufflait. Résolue, elle se laissa retomber en arrière en écoutant les crépitements dangereux gober la chaumière.

Hier, ce bruit était encore chaleureux, propice à une soirée lovée dans ses bras.

Un sortilège vint encore frapper la petite maison, puis un autre. Le premier la fit sursauter, les suivants la laissèrent de marbre. Elle était condamnée.

Son existence prendrait fin avant même d'avoir pu vivre ce qu'elle s'était imaginé accomplir. Allongée, elle observait la carcasse de la maison au dessus d'elle, le bois apparent comme une cage thoracique et son regard s'attarda sur cette charpente.

Elle aurait aimé revoir son visage une dernière fois, l'entendre rire ! Oh, son rire ! Il lui manquerait éternellement. C'était comme un cadeau unique qu'il n'accordait qu'à elle, comme une révélation lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. Tristement, elle repensa à la manière dont il l'étreignait sans fin, à la douceur dans l'acier de son regard et ces oeillades discrètes qu'il lui adressait... Devait-elle s'en vouloir de ne penser qu'à Drago à cet instant ?

Un énième coup, plus brutal, fit trembler les murs. Ses poumons brulaient à chaque inspiration et doucement... Sans vraiment s'en rendre compte... Aspiré dans le néant... Ses paupières se fermèrent.

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant