Partie 20 : Les rôles s'inversent

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Elle ouvrit ses yeux sur une pièce vide, dénuée de tout objet personnel et dont le seul bruit qui lui parvenait était celui de la ventilation. En baillant bruyamment, une lumière douce s'activa pour l'aider à émerger et elle laissa retomber ses bras mollement en fixant le plafond d'un air grave.

Deux jours qu'elle était clouée au lit, terrassée par une grippe qui affolait le thermomètre. Deux jours sans aucune visite, ou alors avait-elle été si fatiguée qu'elle ne s'en souvenait pas ?

Le soir de leur arrivée, un repas convivial s'était déroulée autour de la grande table en bois de la cuisine où était dressé diverses préparations dont tous s'étaient délectés jusqu'à l'excès. Il y avait, pour beaucoup d'entre eux, longtemps qu'ils n'avaient pas eu de véritable dîner. Hermione avait imité les autres, en s'émerveillant du goût des légumes et du poulet et s'était vite retrouvé repue en observant Claudia d'un œil serein qui riait aux éclats.

Le goût des aliments étaient décuplés après tant de mois à grignoter des miettes en cachette.

Les heures suivantes, on leur avait fait faire le tour des lieux. L'ensemble était bétonné et la vaine tentative d'y mettre une moquette couleur crème sur le sol n'apportait aucune gaieté à l'endroit. Malgré cela, Hermione avait essayé de se convaincre qu'elle n'avait pas quitté une prison pour une autre.

On leur avait offert la possibilité de choisir entre des chambres individuelles ou collectives et à son plus grand étonnement, une bonne majorité s'était rabattu sur les chambres collectives après avoir été privé de liens sociaux dans l'enfer du manoir où une parole échangée était passible de sortilèges de tortures.

Malefoy s'était rapidement éclipsé et elle s'était surprise à regretter cela. On lui apprit qu'il s'était écroulé sur le lit dans la chambre qu'il occupait.

Elle toussa bruyamment, déclenchant des maux de tête. Du plafond, elle reporta son attention vers la porte qu'elle découvrit entrebâillée et elle se leva prestement pour la fermer en jetant un coup d'œil dans le long couloir. Personne. Ils devaient tous dormir encore.

Puis en empruntant le même chemin en sens inverse vers son lit, elle découvrit une masse noire sur une pile de vêtements au pieds de son lit qu'elle n'avait pas vu en se levant. En s'approchant doucement, la boule sombre émit un miaulement et elle sourit à l'animal en lui caressant doucement l'arrière de l'oreille. Et se recula vivement en le dévisageant.

— Pitié, ne me dit pas que tu es un animagus ?

Le chat lui adressa un second miaulement en guise de réponse et elle le chassa du linge qui semblait lui être destiné. Un pantalon noir et un pull marron à grosses mailles trois fois trop grand pour elle, lui apportait une véritable joie. Elle avait porté trop longtemps ses habits de prisonnière pour rester encore vêtue de cet accoutrement déplaisant.

Avec un certain empressement, elle enfila les vêtements et quitta sa chambre. Elle traversa le long couloir où différentes pièces se trouvaient de chaque côté comme une colonne entre chaque vertèbres. Les chambres se trouvaient à l'opposé des pièces à vivre et le reste se composait d'une salle d'eau avec plusieurs cabines, d'une bibliothèque aménagée, d'un petit salon et d'une cuisine. Aucune autres pièces plus fantaisistes.

Il était évident que le bunker était fait pour accueillir plusieurs personnes, mais Rud s'était accaparé le lieu et en avait fait sa propriété. Hermione se demandait ce qui avait poussé l'homme à s'isoler dans un tel endroit.

Dans la cuisine, elle trouva Bethany - Beth - avec Zabini et une autre jeune femme dont elle ne connaissait pas encore l'identité. Ils étaient plongés dans une grande discussion dont Hermione préféra ignorer le sujet aux gloussements des filles.

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant