Partie 33 : Absence déchirante

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Deuxième jour sans nouvelle de lui.

Deux jours qu'elle arpentait les alentours à la recherche de Drago qui s'était volatilisé sans plus donner aucun signe de vie. Encore une fois, elle avait agit sottement, l'accusant sans même attendre des explications... pourtant, au fond d'elle, elle savait qu'il était incapable de ce genre d'ignominie : Drago avait bien des défauts mais pas celui d'être un tueur compulsif. Elle observa autour d'elle en remontant la pente, les mains au fond des poches de son vieux blouson retrouvé dans sa penderie.

En deux jours seulement, il avait provoqué un manque chez elle, presque maladif. Au delà de son sentiment d'insécurité, elle dormait mal la nuit, des milliers de questions défilant et les réponses qu'elle trouvait durant son sommeil la faisait se réveiller en sursaut.

Plusieurs fois par jour, elle sortait et effectuait des kilomètres en espérant tomber sur un indice, ou même sur lui. Mais ensuite ?

Des excuses ? Qu'en ferait-il ? Lui dire de revenir ? Et quoi d'autres ?

La façon dont elle avait posé la question sous-entendait qu'elle avait douté. Comment pouvait-il le prendre autrement que mal ?

Il devait être en colère ou blessé. Parce qu'elle même le serait à sa place. Elle imaginait sans peine l'horreur de se retrouver face à ce que l'on cherche à fuir, à ces mots qui lui rappelait ce qu'il avait commis, se faire rattraper par son passé, happer par cette ombre qui s'accrochait inlassablement à lui, ravivant ce souvenir qui ruinait ses nuits et brisait son moral.

Deux jours.

À se demander si elle le reverrait, si elle serait prise à nouveau dans ses bras, respirer son odeur...

Elle en était arrivée à ce point, à se raccrocher à cet être qu'elle avait détesté avec force et qui occupait désormais ses pensées à chaque heure, chaque minute, avec cette boule au ventre.

Où était-il ?

Et s'il s'était fait prendre ?

Pour ne pas penser à cette dernière supposition, elle s'enfonça un peu plus dans le tissus de son manteau, son expiration formant une fumée opaque de sa bouche. Il faisait terriblement froid mais elle en oubliait ses tremblements : ne comptait plus que Drago.

Au loin, dans la rue qu'elle remontait, elle vit Mme Boderon lui faire signe.

— Eh mince, dit-elle pour elle même en arborant un léger sourire pour accueillir la femme qui semblait l'attendre en faisant de grand geste.

Pas qu'elle ne l'aimait pas, bien au contraire, cette femme était la bonté résumée en une personne mais le cœur n'était pas à la discussion. Pas après des jours de recherche sans succès, pas après ces nombreux repas sautés et ces nuits entrecoupées.

— Bonjour ma jolie !

— Bonjour, répondit-elle poliment.  

— Je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que tu cherchais quelque chose ? J'ai vu un petit chien traîner dans le coin alors j'ai...

— Non, rit doucement Hermione. Je ne cherche pas de petit chien, mais si vous le revoyez, n'hésitez pas à l'apporter à la femme dans la rue qui fait l'angle à la notre, indiqua-t-elle en pointant une direction sur leur droite. Il s'enfuit souvent d'après ce qu'elle m'a dit.

— D'accord, j'en parlerai aux enfants, dit madame Boderon. C'est ma fille qui l'a vu...

Hermione sourit sans trouver quoi lui dire. C'était bizarre de la revoir après tant d'années et ne plus savoir quoi lui dire. Enfant, elle lui racontait toute sorte de chose et la femme s'en amusait en lui servant bien souvent des pâtisseries.

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant