Partie 13 : Question de confiance

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Lorsqu'elle s'éveilla, toujours blottit dans les bras de Malefoy, elle resta immobile, profitant de la chaleur qu'il dégageait. Mais son inquiétude la poussa à s'assurer qu'il était toujours en vie malgré la moiteur de sa peau contre la sienne. Elle glissa doucement sa main contre son cou et attendit de ressentir les pulsations contre son index, son majeur et son annulaire. Elle l'entendit spontanément marmonner « toujours en vie». Alors qu'il inspirait profondément, il redressa son corps toujours endolori et grommela des injures contre un Rodolphus dont le nom rappelait vaguement quelque chose à Hermione.

— Excuse-moi, je ne voulais pas te réveiller. Comment te sens-tu ?

— J'ai été en meilleure forme, avoua-t-il. J'espère que la nuit... ou le jour t'a portée des idées parce qu'il faut qu'on trouve un plan pour se sortir de là.

— Le problème, c'est qu'on ne sait ni quand ils passent, ni qui passera...

— On pourrait les attendre près de la porte ?

— Et ? Malefoy, armé d'une baguette je veux bien, mais sans, je ne parviendrai même pas à lui mettre une claque sans faire passer ça pour une caresse... Je pense que...

Elle baissa la tête dans le noir et frotta ses paupières brûlantes. Elle fut ravie qu'il ne puisse pas détailler son visage à cet instant. Tout en resserrant son étreinte autour d'elle, elle se fit la remarque que dehors, il devait soit faire nuit, soit faire extrêmement froid. Depuis que Malefoy s'était éloigné, elle grelottait.

— Quoi ? Tu penses quoi ? Réclama Malefoy.

— Laisse tomber, dit simplement Hermione en se redressant elle aussi. Quelque chose chagrinait la jeune femme.

Elle se guida comme elle put dans le noir, fixant la fine bande lumineuse sous la porte et se cogna contre une silhouette invisible, qui, instinctivement, posa ses mains sur ses bras menus.

— Wow ! S'exclama Malefoy. Ne me fais plus ça, tu m'as surpris !

Hermione bredouilla un « désolée » et frémit en sentant ses doigts froids sur sa peau. Elle s'écarta rapidement, sa chaussure s'enfonçant dans la flaque d'eau, trempant sa chaussette de ce fait. Elle se mit près du sol, sa respiration soulevant une flopée de poussières et tendit l'oreille.

— Il n'y a aucun bruit... remarqua-t-elle. Pas une plainte, pas un gémissement. Tu ne trouves pas ça étrange ?

— Où es-tu ? Chercha Malefoy en avançant au son de sa voix.

Les pieds du Serpentard s'emmêlèrent dans les jambes de la jeune femme et il tomba à la renverse, son corps s'écrasant contre celui de Hermione faisant taper le menton de la Gryffondor contre le sol.

— Aoutch ! Se redressa aussitôt Hermione en tenant la zone endolorie. Mais qu'est-ce qu'il te prend ?

— Je te signale qu'on y voit rien, grommela-t-il en essayant de se relever maladroitement. Qu'est-ce-que tu fiches par terre ?

— J'écoute.

— Granger, on ne sait même pas quelle heure il est... ils dorment sûrement.

— Je te dis que c'est bizarre, écoute... Pas une toux, rien !

Il glissa sur le côté du corps de Hermione et se concentra à son tour sur les sons extérieurs à la cellule. Mais si il trouvait effectivement que tout était bien silencieux, il ne s'en inquiéta pas plus que cela. Le silence plombant de l'instant obligea Malefoy à parler à voix basse pour s'adresser à elle comme pour imiter les autres otages.

— Peut-être qu'il y a un sorcier qui veille dans les couloirs, souffla-t-il. Ça expliquerait la raison pour laquelle personne ne parle.

Hermione croisa les bras et posa son visage dessus pour profiter de l'air pur qui s'immisçait sous la porte en bois, la soulageant des odeurs d'humidité et d'eau stagné de la geôle. Elle expira bruyamment et ferma les yeux pour tenter de revoir la maison, imagina la vue qu'ils avaient de la fenêtre sur la grande plaine, de la forêt avoisinante et ses odeurs automnales, de la chaleur qui frappait les baies vitrées pour venir caresser sa peau quand elle lisait posément un livre dans son fauteuil. Elle aurait aimé ressentir tout cela encore une fois.

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant