Persécutés

Partie 38 : Les aveux de Krylov

— Pas Cripson, bavait-il dans un état second. Non, ce n'était pas lui.

Les deux amis regardaient la scène avec une certaine épouvante inscrite sur leur trait. L'attitude de l'ancien homme de main de Bogovitch faisait peur à voir, dépareillé de son comportement habituel, il semblait possédé, remuait bras et jambes avec une brusquerie anormale et ne contrôlait plus vraiment ses yeux qui inspectaient la pièce nerveusement.

— À qui elle était destinée cette note ? Interrogea posément Blaise.

— Un Auror avec qui je travaille.

— Qui ? Questionna le blond.

— En Angleterre ? Demanda à son tour Blaise.

Krylov dont le front suintaient abondamment secoua la tête négativement, donnant l'impression de vomir chacune de ses paroles.

— Non, la Russie.

— Pourquoi ?

— Le ministère de la Russie et d'Angleterre se sont alliés pour essayer de le piéger. On veut piéger Bredan. Bredan !

— C'est quoi cette histoire ? Grommela Drago en croisant les bras. Qui est Bredan ?

— Nous le suivons depuis plusieurs mois, les disparitions, les meurtres, tout ça remontent à lui. C'est lui qui dirige les groupes comme ceux de Cripson et qui les aide à capturer et transférer les prisonniers. C'est du trafic... du trafic d'humains ! Scanda-t-il.

— Ouais, mais c'est qui ? D'où il sort ? Demanda Drago qui ne semblait pas surpris. Après tout, il avait été témoin de la mascarade dans les cachots de Cripson.

— On ne sait pas. Juste qu'il est lié à toutes ces histoires.

— Bredan comment ?

— Bredan Ombrage.

Blaise observa Malefoy qui posa une main sur son menton, choqué par cette révélation.

— Attends tu veux dire que c'est le frère de Ombrage qui est derrière tout ça ? Mais j'ai entendu dire que c'était un Cracmol !

— Ça doit être une erreur, marmonna Blaise à l'attention de Drago.

Alexander eut plusieurs mouvement de tête saccadé, les effets secondaires étaient très marqués sur lui, lui proférant des allures de fou. Il ouvrait puis fermait la bouche en faisant résonner des sons sourds à la recherche du fonctionnement de sa langue.

— Je l'ai vu une fois, il est petit et rond, cracha-t-il. Tout petit et rond, répéta-t-il.

Drago se pencha sur Blaise et lui fit remarquer que la potion devait être sacrément corsée. Ils retinrent difficilement leurs ricanements.

— Tu connais la provenance ?

— Non, pas du tout.

— Il a des réactions étranges, non ?

— C'était pas un Cracmol, il avait une baguette et une sacoche jaune, déclara Krylov.

— Bien, nous voilà avancé, s'agaça Drago. Blaise, tu notes ? On doit trouver un homme grâce à un accessoire vestimentaire, dit-il avec sarcasme.

Ils continuèrent de l'interroger un moment, apprenant simplement que le mot était destiné à un Auror du nom de Zakarov, qui l'aidait et suivait son affaire depuis son entrée dans le ministère à son infiltration dans le manoir. De ce qu'il en savait, Krylov leur apprit que Bredan Ombrage n'était pas aussi Cracmol qu'il était censé l'être, il ne connaissait pas plus son histoire, ni si il était lié d'une façon ou d'une autre à Dolores Ombrage, mais Krylov était implacable sur la question : toutes les affaires impliquant des nés-moldus et autres sorciers dit "impurs" remontaient à lui. Il était ce nom cité sur toutes les lèvres des personnes interrogés, que ce soit grâce au véritasérum, sous la torture ou la menace.