Partie 18 : Campement improvisé.

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Les plaintes s'amplifiaient. Au départ, les réclamations ne survenaient que toutes les heures puis s'étaient rapprochés jusqu'à entendre marmonner toutes les deux minutes ce qui avait le don d'agacer Malefoy. D'une quelconque façon, il trouvait le moyen de froncer toujours plus les sourcils, accentuant les plis au dessus de l'arrête de son nez. Il finit par céder.

Lui même devait se sentir épuisé après la chute de l'adrénaline. Et force était de constater que le voyage était plutôt calme. Les rires et les cris de joies avaient subitement cessés après la première heure, tous victimes de cet abattement. Ils ne pouvaient pas le deviner mais tous, presque sans exception, remettait en cause leur vie à présent qu'ils étaient libre. Que feraient-ils ? Où aller ? Où chercher les proches ? Que deviendrait untel ou telle personne ?

Le groupe de sorcier commençait à amortir la descente pour une pause méritée après ces interminables heures de vols et le Serpentard osa un regard en arrière vers Hermione qui piquait du nez, bercé par les mouvements du corps de Buck. Une rythmique imposé par ses battements d'ailes.

— Hey, l'oiseau, prêt à descendre ? Appela Malefoy en venant se coller si près de Buck que l'aile de l'hippogriffe touchait constamment le balais.

Faisant perdre rapidement sa patience à la créature, elle tentait quelques coups de bec dans sa direction, manquant de désarçonner sa passagère.

— Malefoy ! Râla Hermione en agrippant Buck. Qu'est ce que tu fais ? Tu vois bien que tu l'énerves !

— Je viens réveiller son altesse qui semblait sur le point de s'endormir.

— Non, je suis parfaitement é...

— Tu as un filet de bave, ici ! Montra-t-il sa propre lèvre étirée d'un sourire narquois.

— N'importe quoi ! Vociféra Hermione en passant ses doigts pour s'en assurer, tout de même. Hey ! Malefoy, arrête ça tout de suite ! Tempêta Hermione en le voyant virevolter devant Buck qui poussait des cris mécontentements.

Amusé, Malefoy continua de provoquer la chimère, ralentissant devant elle puis passant dessous pour gratter du bout du doigt l'une des pattes de l'animal qui tentait de se saisir de lui en serrant les serres avec vivacité.

De la colère, Buck porta rapidement un nouvel intérêt au sorcier qui semblait jouer avec lui dorénavant, oubliant presque de chambrer Hermione qui faisait tout son possible pour garder son équilibre en observant curieusement Malefoy qui volait en décrivant des cercles autour d'eux, attirant les yeux perçants de l'hippogriffe.

Aussi horripilant était-il resté, Malefoy n'était pourtant plus tout à fait le jeune garçon qu'elle avait connu. Il paraissait avoir gagné en maturité, plus paisible... Son absence de réaction face à ses colères en était la preuve, là où autrefois, il aurait rétorqué méchamment, en menaçant. Elle se demanda si la disparition du seigneur de ténèbres était en train de révéler sa vraie nature et pas celle que lui imposait ses parents et sa survie.

Dans sa provocation, Buck se mit à le suivre aux travers des sorciers qu'ils bousculaient nonchalamment sur son passage dans l'espoir de se saisir du jeune homme blond qui ricanait à présent.

— Malefoy ! Scanda pour la énième fois Hermione avec hargne, trop épuisée pour lutter contre les mouvements irréguliers du vol. Laisse-le ! Malefoy !

— Pas la peine de hurler, Granger ! Je t'entends, répondit-il sans lui accorder un regard, son balais penché à quarante-cinq degré au dessus du sol. Désolé mon vieux, ta maîtresse est une emmerdeuse.

Hermione lorgna l'animal qui ne réagit pas après l'insulte et faillit s'en offusquer. Elle n'avait pas remarqué qu'ils n'étaient plus très loin de la terre ferme et deux minute après, ils touchaient enfin le sol. Hermione sauta du dos de Buck en se tenant les lombaires, ses chaussures roulant sur les cailloux qui jonchaient les abords du lac où ils venaient d'atterrir et osa un regard par dessus la bête pour admirer les eaux calmes qui s'étendaient devant eux. Sans savoir depuis combien de temps elle n'avait pas vu un tel paysage, émue, elle laissa échapper une larme, la fatigue n'aidant en rien à raisonner ses émotions.

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant