Partie 22 : Le misanthrope qui aimait les gens.

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La porte claquée, Hermione se dirigea à pas feutré vers la salle d'eau. Ce n'était pas la première fois qu'elle prenait sa douche dans ce bunker, mais elle ressentait toujours une pointe de malaise à chaque fois qu'elle s'y rendait, la peur de croiser trop de sorciers.

La buée qui envahissait la pièce s'échappa par l'ouverture quand elle passa de la moquette au carrelage. L'avantage, c'est qu'elle ne pouvait voir personne et donc, ne pouvait être vu en retour. Néanmoins, les voix qu'elle percevait témoignait qu'elle n'était pas seule. Elle choisit la cabine à l'opposé de celles où émanait les voix d'hommes, toujours discrètement et s'enferma en retenant la porte pour qu'aucuns bruits ne puissent les avertir de son arrivée.

Intimidée, elle se déshabilla en gardant toujours une main pour barrer sa poitrine à tous les regards pervers qui s'amuseraient à braver les cloisons d'environs deux mètres qui faisait office de séparateur. À la moisissure noire qui incrustait l'angle des carrelages, Hermione en déduit que le dernier nettoyage remontait à bien longtemps. Si il y en avait déjà eu, un jour.

À mesure qu'elle se savonnait, les voix devenaient plus claires, plus audibles et elle comprit qu'une des douches n'étaient plus en fonction. Elle s'empressa de se rincer en frottant énergiquement ses cheveux pour chasser tout le savon et débarrassa le reste du corps, toujours en protégeant une partie de son intimité.

Elle s'épongea et se rhabilla à la hâte en relevant le bas de son pantalon, toujours un peu large par rapport à sa taille, pour éviter qu'il ne soit trempé. En sortant de la cabine, elle reconnut le rire de Zabini et les réponses de Drago quand elle ne fit plus qu'à quelques mètres d'où s'élevait un nuage de vapeur.

Ils échangeaient des blagues inaudibles, mais elle entendit nettement le rire de Drago. Un rire quelle n'avait jamais entendu : sincère. Réellement amusé. Ça changeait des rires cyniques qu'elle lui connaissait.

L'eau de la seconde douche cessa de couler et une porte sur sa droite s'ouvrit brusquement, la faisant s'arrêter nette pour ne pas entrer dans la silhouette qui en débouchait à demi-nu, une main maintenant fermement la serviette autour de sa taille.

— Granger ? Qu'est-ce que tu fiches ici ? S'exclama Blaise.

— Ça ne se voit pas ? S'emporta Hermione en tournant la tête.

Malefoy sortit à son tour, quelques secondes plus tard, simplement vêtu de son pantalon noir en frictionnant ses cheveux avec sa serviette, un sourire imbécile sur les lèvres. Son torse présentait plusieurs cicatrices longues qui s'étendaient sur toute la largeur de son corps comme de gigantesques griffures dont Hermione détourna difficilement les yeux.

— Vous ne pouvez pas vous habiller, sincèrement ?

Zabini rit en s'auscultant.

— Pourtant, on n'est pas dégueulasse ? Pourquoi cette tête ?

— Il n'est pas question de ça ! Grommela Hermione en arrachant le tee-shirt des bras de Zabini pour lui jeter au visage. Un peu de décence ! Ce sont des douches communes !

— Granger, arrête de faire ta prude ! Railla Malefoy en soutenant son regard de fureur qui n'empêchait pas Hermione de rougir.

— Surtout que tu l'as déjà vu à poil, lui ! Se moqua Blaise.

— N'importe quoi ! Répliqua Hermione vivement.

Puis l'image de Malefoy, nu, avec cette fille au dessus de lui, fit irruption dans ses pensées.

— Oh, par Merlin ! souffla-t-elle dans ses mains derrière lesquels elle se cachait le visage, rouge.

Zabini éclata d'un rire tonitruant.

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant