Persécutés

Partie 32 : Le tueur en larmes

— Non ! Rien ! Rien ne peut expliquer le meurtre d'une famille, d'enfants ! Hurla-t-elle a l'adresse de Blaise qui essayait de la calmer.

— Tu ne sais absolument pas ce qui s'est passé ce jour-là ! Gronda à son tour Blaise, la voix passablement brisée par toutes ces émotions.

Après avoir avoué, Malefoy s'était élevé dans une volute noire et s'était évaporé par la fenêtre en faisant éclater le verre que Hermione avait fait réparer d'un simple tour de baguette.

Elle pleurait sans s'arrêter, autant que la question qu'elle se posait inlassablement « comment a-t-il pu faire ça ? ». Sur le bord sur lit, elle semblait sur le point de s'évanouir. Alexander n'avait pas bronché, inébranlable devant l'horreur et Blaise le dévisagea, se précipitant droit sur lui, le nez froncé par une fureur qu'elle n'avait jamais vu poindre sur le visage du Serpentard, d'ordinaire stoïque.

— Qu'est-ce que tu lui as dit ?! Empoigna-t-il le col de Krylov, lui cognant la tête contre le mur pour se faire plus brute que son aspect physique, à présent.

— Ce que je sais.

— Ce que tu sais ou ce que tu veux croire ? D'où tu tiens cette histoire ? Parle ! Parle ou je te frapperai jusqu'à ce que mort s'ensuive ! Ragea-t-il. Comment as-tu eu vent de cette histoire ? Qui t'a raconté des conneries pareilles ?

— Les cadavres étaient là, lâcha-t-il posément... Et Malefoy lui même l'a admis ! Renchérit Alexander. On sait la rancoeur qu'il a pour les nés-moldus ! C'est peut être une approche pour mieux la tuer, elle aussi !

Blaise lui adressa un coup sur le crâne si violent qu'il perdit son équilibre en même temps que sa victime.

— Tu ne connais pas Drago !! Fulmina Blaise. Tu ne sais rien de ce qui s'est passé ce jour là !

— Parce que toi, oui ? Cria Alexander, comme s'il venait enfin de trouver une once d'émotion.

— J'étais là, imbecile ! Le frappa-t-il en accordant un coup à chaque syllabe. J'étais là ce jour là ! J'étais là, soumis et obligé de subir tout ça ! Drago n'a rien fait !

Alexander tenait son visage, la joue tuméfiée, il observait Blaise avec les yeux exorbités, redoutant qu'il déverse sa folie sur lui si il osait parler.

— Arrête ! Stop ! Dit Hermione en tentant des les séparer. Arrête !

Blaise avait le regard bestial, si sauvage que Krylov se redressa hâtivement et s'écarta des mains rageuses et puissantes d'un Zabini en colère.

— Tu ne peux pas dire qu'il n'a rien fait, alors qu'il a tué des familles'... dit Hermione. Il a dit que...

— Il les a tué, oui ! Se retourna brusquement Blaise. Et je vais même te dire, ils ont commencé par les familles avant de lui faire tuer son père.

— Lui faire tuer... Répéta Hermione, soudainement prise de nausée.

— Oui ! Lui faire tuer ! Tu commences à comprendre ? C'était l'Imperium, ma jolie, abrégea Blaise, cherchant à tâtons une surface, avant de se laisser couler le long du mur, les yeux embués. L' Impérium...

Il s'isola derrière ses mains, comme un enfant inconsolable qui cherchait à fuir visuellement ce qui provoquait ses larmes, ramené de force dans cet affreux souvenir qu'ils cachaient communément.