Partie 10 : Pardonné

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Dehors, le vent soufflait sur les plaines, écrasant les herbes folles et faisant danser les dernières feuilles récalcitrantes à tomber. Il s'immisçait jusque dans les fenêtres qui poussait de petit sifflement grave et angoissant.

Hermione, silencieuse, observait tour à tour Malefoy qui avait joint ses mains devant sa bouche comme une prière et écoutait attentivement Harry qui, les bras croisés, réclamait des détails des évènements passés jusqu'à ce que Hermione lui avoue qu'elle était persuadée qu'il s'agissait d'Animagi, plongeant sa chambre dans un silence total.

— Des animagi, répéta Harry. Et tu penses que c'était un piège ?

— Quoi d'autres ? Questionna Malefoy en se redressant. Ils s'en prenaient à Buck en sachant que cela attirerait Hermione hors de la zone qui la protège et puis ça leur fournit une bonne couverture pour fuir le ministère.

— Et ça expliquerait le comportement de Buck de ces derniers jours. Comme Je le disais à Ron la dernière fois, il est blessé mais ce ne sont pas des blessures qui pourraient causer un tel changement de comportement.

— Oui, admit Harry. Il essayait sûrement de te protéger.

Hermione acquiesça.

— Dans tous les cas, tu es protégée tant que tu restes ici... Je ferai renvoyer Buck à Hagrid et...

Hermione se redressa vivement, le visage déformé par la colère que suscitait l'annonce et le pincement de ses blessures. Malefoy se releva pour l'obliger à rester au fond de son coussin et revint s'asseoir après lui avoir adressé un regard noir.

— Quoi ? Non, je refuse !

— Hermione, souffla doucement Harry pour marquer son exaspération.

— Non, il n y a pas d'Hermione qui tienne ! Pas de "faut que tu fasses des efforts !" ou encore des "sois patiente !". Je ne veux plus de ces remarques : Buck me permettait de sortir un peu, de m'occuper l'esprit et mon temps !

— Ne t'adresses pas à moi comme si tout cela était de ma faute ! Rétorqua le brun avec colère. Je fais de mon mieux pour qu'ils soient tous envoyés à Azkaban et que tu retrouves la liberté !

— Sauf que c'est trop long ! S'emporta Hermione. Je ne veux plus rester enfermé dans cette prison déguisée en jolie maison confortable ! Je veux terminer mes études, je veux pouvoir sortir sans avoir de permissions et retrouver ma famille !

Après un instant où elle défiait son ami de répondre tandis que lui, la fixait avec compassion, il s'excusa.

— Je t'assure que je fais de mon mieux Hermione... Je passe ma vie au bureau à organiser des interventions où à contacter le service des potions pour obtenir du veritasérum pour leur obtenir le plus d'informations possible.

— Sortez, ordonna-t-elle en essayant de rouler sur le côté en réprimant une grimace.

Malefoy vint l'aider à s'allonger confortablement, puis passa le revers de sa main contre son front pour s'assurer qu'aucune fièvre ne venait compliquer l'état de la Gryffondor puis exécuta ses ordres et quitta la chambre après avoir remonté la couverture jusque sur ses épaules. Harry observa la scène et, à peine la porte fermée, lui jeta un coup d'oeil furtif.

— Je vois que ça se passe mieux, c'est...

— Non, Potter.

— Pardon ?

— Non, je n'ai pas envie de parler de ma vie ici... Hermione n'est pas la seule à trouver le temps long. Je fais des efforts et je fais en sorte que l'ambiance reste au beau fixe, mais ça ne veut pas dire pour autant que j'apprécie la situation. Plus vite elle sera remise sur pieds, plus vite elle pourra de nouveau materner le gamin qui me prend pour sa nourrice... Au passage, trouve lui un professeur de potions pour qu'il me lâche la grappe !

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant