Persécutés

Partie 1 : le Serment dévoilé.

Un an plus tôt...

Hermione se redressa lentement dans son lit, les draps moites de sueur, le cœur battant à tout rompre.

L'horloge indiquait une heure douze du matin. Elle s'assura après un instant qu'il s'agissait d'un mauvais rêve et quitta le lit en rabattant vivement la housse pour descendre les marches de la petite maison où elle avait trouvé refuge après la chute de Lord Voldemort.

Étonnement, l'idée venait de Ronald.
Malgré la réussite de Potter, les "sang-de-bourbe" étaient toujours violemment chassés par les derniers Mangemorts qui n'avaient pas été capturés par le ministère et ce dernier semblait encore abriter quelques membres conservant des idéaux extrémistes. Mais elle était celle qu'ils recherchaient.

La sang-de-bourbe du trio d'or.

Alors d'un accord commun avec ceux de l'Ordre, les élèves nés-moldus avaient été séparés et placés dans différents foyers, protégés, loin de toute l'agitation du monde des sorciers.

Hermione se cachait désormais dans une ancienne maison abandonnée et rénovée, faite de pierres apparentes et d'un toit pentu qui appartenait à une grand-tante maternelle de Harry. L'habitation en question était isolée du reste du village par de vastes plaines et un petit bois esseulé mais bien camouflé qui dissimulait "Ventdebout".

La cachette idéale - bien qu'elle s'y ennuyait - en attendant que les derniers partisans soient enfermés et que les employés du ministères soient tous contrôlés. D'après ses deux amis, Kingsley prendrait prochainement la place de Ministre de la Magie et Hermione ne doutait aucunement en ses capacités à reprendre les rênes après le bazar engendré par l'élection de Pius Thicknesse.

Mais ces derniers jours, elle restait confinée dans la maisonnée. La dernière parution dans la Gazette des Sorciers - abonnement qui lui avait été interdit pour ne pas trahir sa présence - n'inaugurait rien de bon et elle espérait que ses amis soient eux aussi protégés.

Sous le gros titre qui annonçait la probable élection de Shacklebolt, on lisait clairement un "génocide" au nord du pays où plusieurs sang-de-bourbe - et quelques autres sorciers - avaient été retrouvé mutilés et entassés non loin d'un festival de créateurs artisans de baguettes magiques qui avait viré au fiasco. L'enquête visait à déterminer l'auteur ou les auteurs du massacre et si ils étaient soumis aux sortilèges de l'impérium comme pratiqué de plus en plus régulièrement par les partisans pour accomplir leur mission sans risquer leur propre peau. Il était également noté que de plus en plus d'enlèvements de sorciers étaient pratiqués pour ces cas là. Le département de la justice magiques était sans dessus-dessous depuis la chute et les actions des partisans se poursuivaient pour reconquérir le ministère.

Tremblante, elle se servit un verre d'eau et jeta un coup d'oeil au calendrier une nouvelle fois comme si elle redoutait que celui-ci ne change de date entre temps.

Dans quelques heures, Harry et Ron feraient irruption dans le salon pour lui amener le jeune Dennis Crivey.

Le pauvre garçon, après la perte de Colin lors de la bataille, s'était retrouvé sans domicile après une attaque de Mangemorts et avait souhaité que l'on jette un sort de faux souvenirs à son père pour le protéger tout comme Hermione l'avait fait avec ses parents. Désormais, l'homme poursuivait son métier de laitier sous une tout autre identité et une autre ville.

Elle attendait avec impatience la venue de Dennis pour occuper ses journées mornes. Bien que la bibliothèque à l'étage soit garnie de livres grâce à Harry (Ron lui ayant suggéré de ne rien apporter pour que Hermione puisse occuper ses journées autrement que par des livres) la maison était horriblement vide et silencieuse. Les chambres à l'étage étaient inoccupées - à l'exception de la sienne - et résonnaient malgré le mobilier sans qu'elle ne puisse atténuer les échos. Il y avait bien la télévision, après tout, elle vivait dans une maison moldue, mais elle avait perdue l'habitude de la regarder dès l'âge de onze ans, ses années à Poudlard lui ayant offert un autre train de vie.