Partie 6 : le mauvais rêve.

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La maison était silencieuse. Pas un bruit ne venait perturber la quiétude nocturne. Mais si le vent semblait absent, le froid avait prit place, tel un spectre, s'immiscent jusque dans les plus petits recoins de la maisonnée qu'Hermione ne semblait réussir à chauffer malgré le feu dans la cheminée.

Résignée et sur la pointe des pieds pour limiter le contact avec le sol, elle s'empressa de rejoindre les escaliers qu'elle grimpa rapidement pour aller s'engouffrer dans ses draps épais de plusieurs couches. Ron lui manquait cruellement dans ces moments là.

Elle gardait ses vêtements pour la nuit, s'entortillait, coinçait le bout de la couverture sous ses talons : toutes techniques étaient bonnes pour essayer de maintenir la chaleur. Une fois réchauffée, il lui semblait impossible de trouver le sommeil tant elle pensait aux récentes attaques et à la situation qui l'obligeait à vivre reclus et caché.

Les paroles de Ron avait éveillé à nouveau la peur et elle sursauta quand elle entendit un son sourd résonner dans les murs, comme si quelqu'un venait de s'y écraser. Elle resserra la couverture autour d'elle, réflexe de petite fille en proie à ses frayeurs cherchant à se camoufler derrière son piètre bouclier et se demanda une nouvelle fois si elle ne devait pas faire transférer Dennis dans un autre foyer, pour sa sécurité. Les idées, les suggestions faites à elle-même se bousculaient, devenaient envahissantes, s'enracinaient pour créer des scénarios toujours plus macabres jusqu'à ce qu'elle tape l'édredon avec force, pour mettre un terme au cours de ses pensées.

Elle devait se changer les idées et vite.

Elle attrapa sa baguette qu'elle gardait toujours près d'elle et chuchota un accio pour attirer le livre qu'elle convoitait de sa place et débuta sa lecture des contes de Beedle le Barde qui lui faisait de l'œil avec sa reliure aux couleurs de la maison Griffondor. Elle réfléchirait à la condition de Dennis demain, au petit jour, quand l'obscurité ne se jouerait plus d'elle.
Tout en caressant la couverture de l'ouvrage, elle repensa à ses propres aventures depuis sa lettre d'admission, avec nostalgie.

Tout était passé si vite, songea-t-elle alors qu'elle dépassait les premières pages. Ne devait-elle pas craindre de s'ennuyer de la vie qui l'attendait après la chute de Voldemort ? Car même si la menace perdurait encore, le rythme de vie des autres Sorciers s'étaient allégés depuis la disparition du mage noir.

Ses pensées et sa lecture furent coupés pas des cris étouffés qui ne semblait pas provenir de la chambre voisine, mais bientôt, les environs retombèrent dans le silence le plus total et elle reprit sans mal le cours de sa lecture, un sourire en coin en lisant un passage dont elle connaissait le dénouement.

Un hurlement, plus rauque cette fois-ci l'obligea à poser son livre contre ses cuisses et à écouter attentivement. Serrant sa baguette entre ses doigts, elle abattit la couverture et sortit de son lit quand les cris résonnèrent de nouveau, plus terrifiant encore que les précédents.
Aussitôt elle se précipita, le cœur battant frénétiquement, hors de sa chambre et frappa à la porte de Dennis, s'imaginant aisément Drago en train de malmener le jeune garçon.
Elle s'apprêtait à frapper une nouvelle fois, appelant Dennis à plusieurs reprises lorsqu'il se présenta timidement à l'embrasure de sa porte. D'une voix angoissée, il lui assura que tout allait bien.

— Ça vient de la chambre de Drago, avertit Dennis d'une voix basse, tremblant.

— Reste dans ta chambre et ne sors sous aucun prétexte, le prévint-elle en s'éloignant prudemment, l'estomac soudainement noué d'avoir à affronter des Partisans qui auraient réussi à s'introduire dans la chambre de Drago.

Un hurlement long dont le son semblait coincé dans la gorge l'obligea à s'arrêter dans le couloir et à observer la porte avec la peur que celle-ci ne vole en éclat sans avertissement.

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant