Partie 5 : Altercation.

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Elle attendit le retour des jours sans pluie pour aller faire les courses et les emplettes pour ses potions, avec Dennis. Et une fois sur place, comme à son habitude, elle échangea quelques mots avec la caissière de la supérette, avec qui elle appréciait discuter chaque fois qu'elle passait, lui faisant oublier sa condition de femme-presque-prisonnière. Tout en rangeant les courses dans le sac, elle s'assura avoir pris l'ensemble de ce qu'elle avait noté sur la liste et d'autres choses qui lui viendrait a l'esprit : elle n'avait pas la possibilité de sortir souvent alors il lui fallait être réfléchie.

Sur le Chemin de Traverse, se fut une autre paire de manches. Dennis pouvait se montrer tête dégagée, mais elle, s'était armée d'une perruque et d'un maquillage à outrance pour ne pas se faire repérer. Sa notoriété pouvait la trahir et redoutait plus que tout une exécution sur place publique. Plusieurs nés-moldus avaient perdu la vie ainsi, en se baladant simplement. Il suffisait que son nom soit noté dans les registres des nés-moldus - ces mêmes registres que Hermione désirait voir disparaître - et il risquait toute sorte de peine : la mort (plus répandue) ; la torture ; l'esclavagisme...

Ce dernier cas était de plus en plus répandu d'ailleurs, d'après Harry. Les trafics de sorciers rapportaient beaucoup de Gallions, selon l'état et le sexe des prisonniers. Les femmes étaient vendues plus chères généralement, souvent pour assouvir le désir des acheteurs, pour des mariages forcés ou pire encore, assurer une descendance à des sorciers de sang-purs n'ayant trouvé de partenaire.

Cette bestialité la révulsait rien que d'y penser.

Lorsqu'ils arrivèrent sur les dalles des allées asymétriques, bien moins bondés qu'elle ne les avait connu, elle abattit la capuche de sa veste sur le sommet de son crâne et entraîna le jeune homme avec elle dans les différents magasins, où elle put renifler l'odeur des vieux livres, taquiner un chat dans la boutique des créatures de compagnie tout en évitant les futurs élèves de Poudlard, qui commençaient leur achat pour la rentrée. Ils passèrent tout de même à la boutique de Farce pour sorciers facétieux que George tenait à présent seul.

— Bonjour, s'adressa-t-elle à George qui lui tournait le dos, pour mettre en rayon quelques nouveaux gadgets. Auriez-vous, s'il vous plaît, de quoi repousser les farceurs qui composent la majorité de votre clientèle ?

Elle dévisagea un jeune garçon qui venait de faire exploser les cheveux de son ami d'un simple échange de claquement de mains.

George pivota sur lui-même en levant les yeux au ciel.

— Il n y a que Rusard pour être si rabat-joie, ou Hermione ! Commenta-t-il. Puis faisant semblant d'être surpris, il émit un "oh, Her-mignonne, quelle surprise !"

— Comment vont les affaires ? Demanda-t-elle curieuse en attrapant une poignée de poudre mauve dans un bocal à sa portée en le portant sous son nez. Puis surprise par l'odeur fleurie, elle déposa le tout à sa place en craignant un maléfice d'amour.

— Avec la rentrée : du tonnerre ! Rusard a de très mauvaises et longues années à tenir grâce à nous.

Elle ne releva pas le "nous" qu'il avait employé, il était courant qu'il parle toujours au nom de son frère. Au départ, Hermione s'en attristait, lui renvoyant sans cesse l'image de Fred étendu sur le sol froid à Poudlard durant la Seconde Guerre, entouré de sa famille qui pleurait sa disparition. À présent, elle prenait cela avec le sourire : George n'en parlait que de manière positive, sans jamais le pleurer. Sa manière à lui de continuer à le faire vivre, pensait-elle.

— Il appréciera d'autant plus sa retraite, rétorqua-t-elle.

— Puis-je te dire à quel point tu es hideuse, maquillée ainsi ? J'ai de très bons produits qui...

PersécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant