Partie 45

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Sa voiture avait bloqué la circulation. Il a foutu le bordel, tout le monde klaxonnait, ils nous regardaient.

Il s'approcha de moi, et me chuchota.

BADRO : tu vas remonter en douceur dans la gove

Je disais rien, j'exécutai. De toute façon j'avais pas le choix, y'avait tous les regards baraqués sur nous et il était têtu, il bloquait la route et s'en foutait royalement de ça.

Nous remontâmes, il insultait les gens qui klaxonnait, il leurs faisait des fucks. Il était horrible. Il démarra, mon cœur battait la chamade, j'avais trop peur, je tremblais de stress. Mais sérieux, j'étais devenue comme une habituée à sa violence, il me faisait plus peur, pas comme avant.

BADRO : fais pas la meuf avec moi et fais gaffe avant que je te brise les côtes

Je lui lançai un regard plein de haine.

BADRO : oh ! Evite de me regarder comme ça !

Je détournai le regard. Je le calculais pas, j'avais qu'une envie : rentrer chez moi.

MOI : Badro, je suis faya, arrête s'bon là

BADRO : j'aime pas zerma quand une go fait sa ouf avec moi

MOI, hurlant : arrête de me comparer avec les autres filles wesh. Faut se décider Badro, si tu me vois vraiment comme les autres, sache qu'on a rien à foutre ensemble.

Il roulait en silence pendant un moment, il s'est éloigné de la tess. Comme s'il allait prendre la route de la banlieue.

Quand j'ai vu qu'il a pas eu de réaction vis-à-vis mes paroles, j'ai eu la mort. J'avais le sentiment qu'il se foutait de ma gueule. J'ai commencé à pleurer bêtement.

Quelques minutes plus tard, j'étais toujours dans ma werss de déprime. Rien que je pleurais. Je sentais sa main sur mon épaule. Je le regardai, il fixait toujours devant lui.

BADRO, doucement : pourquoi tu pleures là ? Explique-moi !

Je reniflais, j'avais pas la force de parler.

Il s'arrêta, croisa le bras et se mit à me fixer.

BADRO : alors ?

Je lui attrapai le menton, je le serrais grave fort.

MOI : dis que tu l'aimes pas ?

BADRO : putain mais Soraya, t'es sah ?

MOI : je m'en fous dis moi la vérité.

BADRO : ...ben non

MOI : non.. je veux tu hlaf (le jurer)

Il détacha ma main de son menton, on pouvait voir la trace de mes ongles. Ensuite il m'attrapa et me fixa droit dans les yeux pendant quelques secondes.

BADRO : la tombe de mon père j' ai rien à foutre de Nacera ou autre. Voilà arrête tes coups de gamins là

Je m'éclatai en sanglots. Je l'avais cru ça c'est sûr. Badro jurait pas pour rien, au moins il était honnête.

Il me lâcha, et se mit à me regarder un peu perdu.

BADRO : je vais la flinguer cella nahel chétane

J'avoue que ça m'a donné envie de rigoler.

BADRO : Yeeeuh t'es paro toi ! Pourquoi tu pleures là wesh ?

Je séchai mes larmes, mais j'avais toujours des sanglots.

MOI, je sanglotais en même temps : parce que j'en peux plus, j'en ai marre...Ton, ...ton amour m'étouffe Badro.

Entre les blocs de ciments, l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant