Partie 40

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Ça a été si rapide que j'avais prit le temps pour piger. Je regardai Sab, elle détourna le regard et marmonnait un rythme. J'allais la buter cette meuf. Je la regardai de trav'.

SAB : tu l'as entendu ou pas ?

MOI : tu lui as dit quoi ta race ?

SAB : foy wesh

MOI : putain Sab, tu lui as dit des trucs ? T'as pas à me mytho

SAB : tête de moi je lui ai pas dit tu l'aimais

MOI : alors tu lui as dit quoi ?

SAB : ...mais t'inquiètes

MOI : Sab wallah t'as foutu le merde.

SAB : d'ou j'ai foutu la merde ?

J'avais les larmes aux yeux.

MOI : si si wallah Sab

SAB : vazi descends Soraya le voir, tu verras par toi-même que je lui ai rien déclaré

MOI : je descends pas wesh

Elle me releva de la chaise, me poussa vers la sortie de la cuisine.

SAB : avale ta putain de fierté de merde et bouge ton gros cul Soraya

MOI : Sab, Sab. Téma Mouhssine qu'est ce qu'il va dire ?

SAB : zebi Mopuhssine sait tout

MOI : oh t'es sah là ?

SAB : nachav de chez moi, va voir ton gars

Elle criait, je lui faisais des signes pour la fermer. Rima était morte de rire.

Je mets ma veste sur moi et descends le voir. J'étais en panique, j'avais peur d'être devant lui. Mon cœur se mit à bander, ma respiration accélérait. J'ouvre la porte, je sors de la cage et là, je le vois posé dans sa gove juste en face de moi.

Je marchais en direction de son bolide, mon cœur bat au rythme de mes pas. J'ouvrai la portière, il leva le regard. Quand nos regards se sont croisés, mon cœur a fondu. A force de battre, il allait s'arrêter.

Je montai, il démarra, il roulait en silence. Des fois il chantait avec un morceau de 2puc je crois. Lui et le rap rikain est une histoire d'amour avec un A en majuscule. Et surtout il gérait l'anglais, même moi qui avait fait l'anglais à l'école, je ne la gère pas autant que lui. Je sais pas comment il a fait, mais je crois qu'à force d'être accro au Rap us, il s'est adopté à la langue.

Quelques minutes plus tard, son silence m'avait saoulé. J'avalai difficilement ma salive, j'avais trop peur de parler.

MOI : on va ou là ?

Il fixait la route attentivement. Et comme par magie, le raclo roulait doucement.

BADRO : cher ap. Tu veux graille ?

MOI : ...non

BADRO : cher ap moi, tu veux taper dans un McFleurry ou haja ?

MOI : ...laisse tomber

Il continuait à rouler, on était sur une route qui menait aux bois. Il s'arrêta, posa sa tête contre le siège, frotta les deux mains.

BADRO : la dernière fois, tu m'as foutu le seum.

MOI : ...s'toi..

BADRO : ...non laisse-moi parler So !

Je mis ma main sur ma joue et le fixait attentivement.

BADRO : tu vois meuf, ya vla les trucs que...

Il bégayait, ça se voyait il était mal à l'aise. Il me regarda droit dans les yeux, ça m'avait tétanisé.

Entre les blocs de ciments, l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant