Partie 62

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Je savais pas trop comment réagir devant elle. La meuf était vraiment dans un état pathétique. Elle tremblait, se griffait le visage. Je m'avançai pour la serrer contre moi, elle recula. Donc je la laissai tranquille quelques minutes pour qu'elle se calme.

J'avais aucune idée de la cause de cet état, mais je savais très bien que Linda avait trop peur de son grand frère. Et je la comprenais. Avec elle, il était tout le temps strict, il jouait bien le rôle du grand frère.

MOI : viens on monte chez moi !

Elle leva le visage. Elle sanglotait toujours.

LINDA : je suis désolée Soraya !

MOI : te casse ! Viens !

Nous montâmes chez moi. Y'avait personne à part Asma dans sa chambre. Papa au bled (Il faisait souvent des vas et viens au bled pour la maison) et Maman chez Zohra. Elle se posa sur mon lit et elle recommença à pleurer, le visage dans les mains.

MOI : alors ? Tu vas me raconter ce qui t'arrive ?

Elle se frotta les yeux pour essuyer ses larmes.

LINDA : je me suis tapée le copain à mon frère

Elle éclata en sanglot. Je suis restée bouche bée. Je ne croyais pas mes yeux. La sœur de Badro doit même tomber amoureuse, encore pire de son pote. Mais franchement, la meuf est dans la merde.

MOI : putain ! Il est au courant ?

Linda hocha la tête.

MOI : comment ça il le sait ? En sah ?

LINDA : ben oui putain. On lui a tout balancé ces putains de poucaves

MOI : c'est qui le raclo ?

LINDA : il s'appelle Rayane

MOI : zeeeeh Linda cher pas quoi te dire

LINDA : regard Soraya, il m'a appelé pour me dire de rentrer tout de suite à la maison. Mais je suis venue direct te voir

MOI : mais qui t'as dit il veut te voir par rapport à ça ?

LINDA : il a appelé Rayane et il l'a insulté, puis depuis tal'heure il m'appelle..Regarde !

MOI : mais t'es folle toi, tu te serres l'un des gars de ton reuf ?

LINDA : Soraya je l'aime

MOI : ben assume maintenant

LINDA, toujours en pleurant : de quoi assumer putain ? Tu le connais Badro, tombe de mon père il peut me planter

MOI : toi aussi tu cherches la merde sœur

LINDA : s'il te plaît Soraya parle-lui !

MOI : t'es sah ?

LINDA : s'il te plaît il tient à toi, il écoute que toi !

Son téléphone se mit à sonner. Elle sursauta et commença à chialer hyper fort. J'avais conclu que c'était Badro. Elle me suppliait avec ces yeux.

MOI : bon donne le téléphone !

Je pris le téléphone, je décrochai.

BADRO : t'es ou la putain de ta race ?

La tonalité de sa voix faisait peur. Je connaissais Badro. Les tons de sa voix pour chaque humeur. Et là, il était loin d'être calme.

MOI : Badro, s'moi ?

BADRO : tu veux quoi toi ?

Quand il est en colère, il perd contrôle. Il fait pas la différence, il peut mal parler à tout le monde, les insulter et même ça peut partir loin. Mais je le pardonne car depuis le début, je connaissais ses défauts, et je l'avais accepté avec.

Entre les blocs de ciments, l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant