Instinctivement je l'ai fixé avec un grand silence. Soit il virait paro, soit c'était moi qui virer paro. Bon Badro c'est vrai il a changé, il est posé maintenant mais le raclo il reste un mec qui a grandit dans la rue. Donc c'était pas facile pour lui de s'excuser ou de parler de ses sentiments. C'est pour ça j'étais choqué, il avait une grosse fierté et je savais qu'au fond de lui il a fait des efforts de malade pour le dire.
Il remarqua que j'étais choqué, il fronça les sourcils.
BADRO : wesh il t'arrive quoi ?
MOI : tu viens de dire t'es désolé
BADRO : ouais et c'est haram le dire ou s'comment ?
MOI : non s'pas ça
BADRO : s'quoi alors ?
MOI : t'es vraiment désolé ?
BADRO : pourquoi tu deuh ? Je l'ai dit ah ouais
Dans ma tête c'était la guerre. J'étais perdue puisque le mec il était là, devant moi en chair et en os et aussi comment lui pardonner qu'il m'avait blessé. Ça devait pas être facile comme ça, je voulais surtout pas qu'on me prenne pour une vieille meuf qui se lâche deuspi après une grosse disquette. Cependant avec Badro c'était pas le cas, il était loin d'être le disquetteur ou le beau-parleur. Rien à voir ! Vraiment.
MOI : pourquoi tu me le dis ?
BADRO : zeeeh elle est guedin elle
MOI : parce qu'avant tu voulais même m'écouter
BADRO : ouais mais ça c'était avant
MOI : pourquoi ?
BADRO, hurla : de quoi pourquoi ? Qu'est ce tu me saoules toi
MOI : qu'est ce t'as ?
BADRO : t'es bête ou tu le fais belhani ? (exprès)
MOI : tship !
BADRO : sur ma vie je vais t'envoyer en l'air toi là
J'avais oublié qu'il aimait pas qu'on tship. Mais sérieux lui, il pouvait pas le saquer, zehma pour lui c'était une manière de meuf qui se la pétait, mdr
MOI : s'bon là, s'bon GIBRALTAR
BADRO : d'où tu me dis Gibraltar toi ? Je suis ton pote ?
MOI : ouais mais s'ton deuxième blase
BADRO : mais ça me bourre la tête maintenant
MOI : sah pourquoi ils t'ont appelé Gibraltar ?
BADRO : ouaah c'était teh l'ancienne ce zebla
MOI : Gibraltar zehma c'était un héro à l'ancienne ?
BADRO : Quand j'étais gosse j'étais un gros malade. Je hagar les kemer teh le tiek et un jour un grand de la cité kamal m'a dit wesh Gibraltar et voilà tout le monde m'appelle comme ça maintenant.
Il souriait en se mordant un tout petit bout de sa langue. Il me tuait à chaque fois il faisait ça.
BADRO : Gibraltar zehma le héro, le fort, le chanmé
MOI : le héro ?
BADRO : ah sisi ma gueule
MOI : t'étais même pas stockma tu te rappelles ?
BADRO : sah j'étais grave mince
MOI : t'avais pas de barbe et t'avais un piercing
BADRO : oh tu te rappelles de ça ?
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Entre les blocs de ciments, l'amour ne choisit pas ses couleurs
Non-Fiction« Si vous aimez quelqu'un, aimez malgré les traditions soi-disant, misez sur l'amour qui est plus fort que les médisants... » Chronique enregistrée, elle n'est pas à moi.