Partie 50

304 2 0
                                    

Sa maman entra dans le salon. Elle avait plein de sacs dans ses mains. Au début, elle a pas trop calculé ma présence, mais juste après elle m'a regardé avec des gros yeux. Elle était pire que surprise, on dirait elle a vu un fantôme.

Franchement moi, j'étais dans une situation pathétique, la honte internationale. J'aurais voulu être à cent pieds sous terre ou tomber dans une situation pareille. C'était embrassant.

Elle me regarda un temps, ahurie. Puis me fit un magnifique sourire.

AIDA : As Salam Aleykoum ma fille.

MOI : aleykoum salam.

Badro se grattait la barbe, ça se voyait lui aussi il était pas bien.

BADRO, il bégayait : mama ...euh Soraya, ...elle, elle

Nous faisions rire tous les deux. Nous étions dans un état pathétique. Sa maman venait de nous pécho, on faisait rien de mal ça c'est certain, mais à mon avis elle allait sûrement s'en douter d'un truc.

Madame Aida nous regardait tout les deux avec un grand sourire, une sourire plutôt malicieux.

AIDA : s'ta première fois chez nous, hein Soraya ?

Je fis oui de la tête, puis je le baissai.

AIDA : marhba bik (bienvenue)

MOI : merci khalti (tata)

Badro prit les sacs de la main de sa mère, et sortit de la pièce. J'étais tête à tête avec ma belle mère (lol, dans mes rêves ha.) Elle commença à enlever son voile, ensuite elle s'installa dans le salon.

AIDA : ta maman va bien ?

MOI : hamdoulah, en fait khalti je dois y aller, ma sœur Amina est aux urgences. Et je dois garder mes neveux.

AIDA : Kheyr ?

MOI : elle a fait une fausse couche

AIDA : aie aie miskina. Allah y chafiha. (Qu'Allah la guérisse)

MOI : amine

Je me levai pour sortir. Elle se leva elle aussi et me tapota sur l'épaule.

AIDA : reviens souvent nous voir benti !

MOI : inchallah

AIDA : Badro, Badro ! Viens accompagner Soraya !

MOI : nan khalti, laisse-le s'pas grave

AIDA : nan, nan quand même et comme ça il ira chercher Linda se chez sa pote.

Il sortit d'une pièce, il avait mit une autre casquette. J'avoue qu'il avait une collection de ouf, que des casquettes, de toutes les marques, de toutes les couleurs.

MOI : s'pas grave Badro, je vais que redescendre chez ma reuss, s'pas la peine que tu me raccompagnes.

BADRO : vazi moi j'y go chercher l'autre là

AIDA : Et l'embrouille pas

BADRO : s'bon wesh

AIDA : aywa je te connais, tu la tapes pour rien

BADRO : vazi mama, à toute.

MOI : B'slama khalti (au revoir tata)

Nous sortîmes de l'appart. Y'a eu un silence. Sah, sa mère était trop gentille, elle avait la classe cette femme, elle s'est pas tapée des films de malade dans sa tête, enfin je crois bien. De toute façon, c'était claire elle s'en doutait d'une chose. Elle nous avait pécho deux fois ensemble, du coup c'est évident.

Entre les blocs de ciments, l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant