Partie 36

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C'était la voix de Badro, j'en étais sûr. Je pouvais la distinguer parmi vla les voix. Mais quand même j'allais pas lui sauter dessus, faut jouer la meuf un peu hein.

MOI : ...euh...s'qui ?

BADRO : zerma comment ça s'qui ? S'Gibra ta race

MOI :...ah, ça va ?

BADRO : wesh s'quoi les bails avec toi là ? Mahmoud parlait depuis tal'heure d'un embrouille avec ton pd teh shab les spice girls

Le raclo je l'avais pas vu depuis des décennies et le voilà, me taper une crise direct.

MOI : ah ça ?

Il me traumatisait, je savais pas parler quand il s'agit de lui. Il était dans l'autre bout d'fil, mais il me faisait un effet, comme si j'étais à ses côtés.

BADRO : vazi là je suis pas shab qui se tapent la discute au phone, descends voir pour m'expliquer

MOI : non je descends pas, c'est chaud de sortir chez moi à cette heure

BADRO : invente une disquette vazi

MOI : ben non

BADRO : t'es sérieuse là ?

MOI : ...très sérieuse même. T'as cru chez moi c'était un bordel, je sors le soir tranquille voir des raclos

BADRO : s'pas des raclos, s'moi zebi

MOI : ...non

BADRO : fonce dans le mûr Soraya, je te dis de descendre tu fais ta meuf, vire wallah

MOI : mais t'as craqué mec

BADRO : évite de me parler comme tu parles à ton pd, je suis pas ton shab moi, on fait pas les 400 coups ensemble.

MOI : mais,... tu te zehef pour foy, Badro

BADRO : moi s'Gibra s'pas Badro et attends je te pécho dehors, tu vas moins assumer.

Il raccrocha, lol ..Il pétait les câbles le pauvre. Mon dieu j'avais vraiment envie de le zapper. Son amour me rendait pas heureuse, c'était bien le contraire. Son amour m'étouffait, il me rendait pathétique. Comment j'étais chamboulée. Mais sérieux il m'a vraiment fait peur, ça veut dire il allait me taper la galère je le connais lui.

C'était au milieu de la semaine, j'étais revenu à mon état de déprime à cause de Badro, j'étais arrivée à un stade ou les sentiments faisaient un mal plus épée que le mal physique. Avoir mal au cœur est beaucoup plus douloureux qu'avoir un mal de corps croyez moi. Si j'avais le choix à cet époque, j'aurais choisi une maladie corporelle qu'avoir le cœur souffrant. C'était un sentiment qui me déchirait tout court.

Ce jour là, je revenais du taf, il neigeait toujours. Nabil m'a appelé pendant la journée mais j'ai pas calculé. Le dernier appel, c'était gueh un appel qui m'a allumé de ouf. C'était comme suivant :

MOI : ZEBI NABIL T'AS PAS DE IVE ?

NABIL : Wallah je vais te finir.

MOI : enculé va te faire foutre sale connard, tu me rends paro, tu me nique ma vie putain. Tu veux quoi ?

J'étais dans la rue, tout le monde me regardait crier.

NABIL : j'ai trop envie de toi, de te prendre dans mes bras, de t'embrasser, de te ...

Il me parlait des trucs hachek, il m'a même dit qu'il avait envie de coucher avec moi. Mais la façon dont il l'avait dit était hyper dégoutante. Wallah je vais même pas vous faire un dessin et vous dire sa phrase parce que c'était un truc honteux. En gros, j'étais grave dégoutée, même s'il me l'avait juste dit par téléphone mais ça m'avait fait trop mal, j'avais l'impression d'être une pute.

Entre les blocs de ciments, l'amour ne choisit pas ses couleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant