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« Ce matin, j'ai allumé la télé. La télé, c'est notre fenêtre sur le monde, alors perchée sur mon balcon, je regardais ma télé. J'avais un œil sur le soleil qui se levait et un œil sur le monde. Ce monde qui semble tellement différent du mien. J'avais l'impression d'être ailleurs, c'est comme si la vie que je connaissais était une utopie. Ce matin j'ai ouvert ma fenêtre qui donne sur le monde et j'ai vu des choses que mon œil d'enfant n'aurait pas dû
voir. Concrètement, je ne suis plus vraiment une enfant mais à 20 ans révolus, j'ai gardé mon innocence. Le monde me parait bien trop triste aujourd'hui.

En me penchant par-dessus mon balcon, j'ai vu le soleil se lever mais il ne brillait pas. Il avait l'air triste, triste de l'horreur de ce monde. En regardant par-dessus mon épaule, j'ai aperçus du coin de l'œil ma fenêtre sur le monde, j'ai aperçu ces gens souffrir, mourir, hurler, pleurer. J'ai vu la haine dans leurs yeux. En regardant par-dessus mon balcon, j'ai vu que le soleil les comprenait mais qu'il était impuissant. J'ai vu dans la lueur de ce soleil sans chaleur qu'il était à l'image de mon cœur. Mon cœur est criblé de balles tout comme leurs corps criblés d'impacts. Impactes de bombes, impacts de balles... On ne sait plus que dire ni que faire, on ne sait pas comment leur venir en aide.

En regardant par ma fenêtre, celle qui donne sur le monde, j'ai vu les crimes qui se cachaient dans les mensonges des gouvernements, des médias. Ils meurent. Des centaines de milliers de personnes meurent. Au nom de quoi ? Dites le moi ! Au nom de quoi ont-ils le droit d'assassiner ces enfants, ces femmes, ces hommes qui ne demandent rien et qui n'ont jamais rien demandé à personne ?! Ils osent parler de défense mais en quoi réside la défense lorsque l'on attaque un peuple qui n'a ni arme ni char de guerre ? Ils n'ont que leurs yeux pour pleurer et leur foi pour prier ! Comment peuvent-ils parler de guerre lorsque l'un des deux assaillants ne peut se défendre ? Des bombes contre des pierres... C'est le combat d'un peuple, un peuple qui manque de reconnaissance, un peuple privé de sa terre.

L'école m'a appris que le temps des colonies était révolu, il n'est plus d'actualité pourtant ma fenêtre sur le monde m'a prouvé le contraire. Dans cette région du globe il reste un pays colonisateur. Il dévore ses pays frontaliers petit à petit et se crée son propre empire. Ironie du sort : pays colonisateur soutenu par des pays qui se sont eux-mêmes battus pour leur
indépendance...

Perchée sur mon balcon j'ai voulu crier au monde d'ouvrir les yeux et d'ouvrir leur fenêtre sur le monde mais le soleil m'a dit que lorsque l'on porte des œillères il est souvent trop difficile de les retirer...

Ouvrez vos fenêtres sur les horreurs de ce monde, en espérant qu'un jour le soleil puisse briller dans le cœur de chaque être humain peuplant la terre... »

#OneShotWhere stories live. Discover now