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Insomnie quand tu nous tiens... Impossible de fermer l'œil de la nuit... Un seul être vous manque et tout est dépeuplé disent-ils et pourtant leurs fantômes hantent mes nuits. Je n'arrive pas à fermer l'œil parce qu'ils ne sont plus là. Ils me manquent, seul Dieu peut imaginer à quel point ils me manquent. Seul Dieu peut comprendre ce que je ressens. Les douleurs sont différentes les unes des autres. Et finalement, les douleurs physiques ne sont rien à côté du manque que leurs absences m'imposent.

« Je regarde là-haut »... La fouine n'est pas le seul à tourner vers le ciel. Il n'est pas le seul à compter les étoiles. En cette nuit de décembre, les minutes me semblent longues et même si le froid me glace, il n'est pas comparable à l'absence de leurs chaleurs à tous. J'ai appris, ou essayé d'apprendre, à suivre chacun de leurs conseils, et pourtant j'ai du mal à avancer sans eux. J'ai crié et j'ai prié. J'ai pleuré et j'ai essayé d'oublier mais rien n'y fait, ils ne sont plus là physiquement mais ils hantent mes pensées.

J'ai gardé un dernier souvenir de chacun d'entre eux, mais leur image s'efface. Cette nuit, j'ai cherché, j'ai fouillé, je voulais revoir leurs sourires figé sur papier glacé, mais je n'ai rien trouvé. Alors j'ai cherché dans ma mémoire mais leur image s'efface, leur image se fane. J'ai essayé de me rappeler de leur odeur, du son de leur voix ou de n'importe quoi pouvant me rattacher à eux, je reste dans le brouillard. J'ai peur qu'ils soient tombés dans l'abime. Si je ne me souviens plus d'eux qui le fera ?

Ils ne sont plus là mais je les aime. Je les aime à en mourir. J'aurai voulu supporter tout le poids de leurs fardeaux en plus du miens. J'aurai supporté toute la misère du monde pour qu'ils soient encore là. J'aurai bravé le monde pour leur sourire. Mais Dieu en a voulu autrement. Tout n'est que Sa volonté, alors je souris et tout va bien. Je prie pour eux, pour moi et pour les autres. Je prie pour qu'ils restent en paix.

J'ai appris à pleurer en silence, aujourd'hui j'apprends à ne plus pleurer. J'aimerai apprendre à ne rien casser. J'apprends à être en paix pour qu'ils le soient en retour. Mais je ne suis pas une élève appliquée et je rechute souvent. J'ai perdu mes bouées, j'ai perdu mes repères. Un de perdu dix de retrouver, mais y'a des gens qu'on ne remplace pas. Ils en font partis. Maintenant ils vivent leur mort et la vie suit son cours.

Je ne suis pas là seule, on a tous déjà perdu un père, un frère, un ami... Ca ne va pas toujours bien, mais on ne le dira pas, on ne vous le montrera pas. Parce qu'aujourd'hui on sait que vos mots ne soulageront pas nos maux. On avance les yeux vers le ciel et on se dit qu'ils seront surement mieux là-haut. Et même si on pense à eux, on continuera d'avancer, quitte à vouloir vivre ce qu'ils n'ont pas vécu...

« Parce qu'accepter la vie c'est accepter la mort, nier cette dernière c'est vivre comme un mort... »

#OneShotWhere stories live. Discover now