Chapitre Trente.

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" Prendre le risque de tout perdre : Il existe deux types de personnes réactionnaires de cette philosophie

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" Prendre le risque de tout perdre : Il existe deux types de personnes réactionnaires de cette philosophie. Les raisonnables qui y réfléchissent à deux fois avant de se lancer dans l'aventure et il y a les passionnés qui se jettent à corps perdu dans ce feu. Puis, il y a moi, La raisonnable passionnée qui souhaite prendre le risque mais ne va jamais jusqu'au bout" @



Extrait du chapitre 29

_Gemma, Je ne suis pas une mauviette mais ce tir bouchon ne marche pas et crois moi je suis un...s'agace Harry en sortant de la cuisine.

Il s'arrête.

Je m'arrête.

Tout le monde se fige.

Nos regards se croisent, et je ne peux plus respirer. Qu'est ce qu'il fait là ? Je crois que nous nous jaugeons tels des hiboux tellement nous ne nous attendions pas l'un à l'autre, enfin pour moi c'est le cas. Une tension électrisante se charge dans le salon, et je ne peux plus bouger aucun de mes membres au risque de m'effondre. Pourquoi suis-je là ? Il me dévisage littéralement. Ces pupilles verte-grise s'ancrent dans les miennes et plus personne ne parle. J'ai besoin de m'asseoir. Trente seconde passent, peut être plus quand il redirige son attention sur Gemma. Moi j'en suis incapable. Il a pris des couleurs en Amérique. Mon dieu, ça me tue de dire ceci, mais il est beau, vraiment d'une beauté naturelle que je lui connaissais mais elle ne m'était jamais paru aussi virulente que ce soir.

_ Gemma, j'aimerais te parler dit-il sans même m'adresser un quelconque Bonjour.

Fin d'extrait du chapitre 29



 

16 Novembre || Janice
 
L'ambiance est électrique. Je m'assoie auprès d'une fille aux cheveux court avec des allures de hippie. Elle a l'air sympa et plus que tout, je ne sais pas si elle a pris des substances illicites mais elle ne porte pas cette lourde aura qui me juge en silence comme toute les autres amies de Gemma autour de moi. La vérité c'est que j'aurais dû fuir dès que je l'ai aperçu. C'était la bonne attitude à adopter. Le conflit spirituelle qui règne au dessus de nos têtes n'aurait pas été si pesant. Cependant je suis incapable de faire le moindre mouvement et de m'éloigner de lui. Je ne sais pas pourquoi. J'ai envie de comprendre pourquoi il est parti aussi vite, pourquoi il n'a pas pris la peine de me dire au revoir, et pourquoi il ne m'a pas donné le droit à la parole, le droit de lui expliquer pourquoi j'avais fait le choix de stopper ce contrat. Non, il est juste parti et depuis ce jour j'ai été anéantie. J'ai essayé de me voiler la face, d'adopter un comportement hermétique à son départ. Je me suis fatiguée à sourire à tout le monde, à chaque personne que je croisais dans la rue pour que personne ne le voit, pour que personne ne le sache, pour que je garde au moins cette liberté là, cette intimité. Celle d'être triste pour moi, de pleurer son départ.
 
A vrai dire je ne sais même pas comment j'en suis arrivée à ce stade. Tout allait plutôt bien dans ma vie bien monotone et déjà bien amochée. Il est arrivé tel une tempête et à tout bouleversé. Mes habitudes, mes principes, mes valeurs. Je me suis en quelque sorte perdue depuis qu'il était là. Je pense que cette homme m'est néfaste. Il m'empêche de réfléchir correctement et de penser convenablement. Il altère chacune de mes décisions concernant mon avenir et ma famille lorsqu'il est aux alentour et je déteste me sentir comme cela : faible et indécise. Je suis l'ainée de ma fratrie et je suis la tutrice légale. J'ai toujours encadré correctement ma vie et celle de mes sœurs. Tout était à sa place. Il n'y avait pas de débordement. Avec Harry, Ma tête est devenue anarchique. Je ne suis plus capable de contrôler quoi que ce soit.
 
La hippie se recule et glisse au fond du canapé ou je suis, et commence à me parler de festivals ou elle est allée au printemps dernier. J'arrive à comprendre qu'elle se prénomme Nadia, et qu'elle est étudiante dans la même promo que Gemma. Je ne l'écoute déjà plus. L'angoisse me submerge ainsi que mes pensées et j'attends qu'Harry et Gemma sortent de cette cuisine. Je n'en peux plus. Je pense savoir qu'Harry partira de toute manière dès qu'il sera sorti de celle-ci. Il ne doit pas avoir envie de me voir au vu de sa réaction, il y a quelques minutes. J'aperçois enfin Gemma quitter la cuisine, une mine renfrognée couvre son visage. Ce qui ne me rassure absolument pas. Personne ne la suit. Je me sens tout à coup très mal, Ce n'est pas comme toute ses autres fois ou j'avais le cœur lourd, ou cette sensation d'étouffement. Non. Cette fois, c'est pire. Définitivement, parce que j'ai littéralement l'impression que mon cœur se déchire, se réduit en miette. Cette douleur m'arrache des montées de larmes et je suis obligée de me diriger vers la salle de bain.
 
Depuis quand Harry est capable de me faire autant de mal ? Moi, qui le détestait au début. Comment, j'ai pu laisser cela arriver ?
 
Je m'installe directement sur le bord de la baignoire au fond de la salle de bain et j'essaye de me reprendre. Les larmes coulent d'elles-mêmes et j'inspire et expire en tentant en vain de faire ralentir mon rythme cardiaque et par la même occasion d'atténuer la douleur...
 
_ Alors, on en est à ce point là ?
 
Gemma m'observe de la porte de sa salle de bain, son air renfrognée a disparu pour laisser place à du désolement.
 
_ Tu aimes mon frère. C'est ça ?
 
Uppercut. J'ai l'impression qu'on m'a lancée un Uppercut droit directement dans l'estomac.. Le cognement dans ma poitrine ne cesse pas. Le dire à voix haute rend ça tellement plus vraie que je n'y arrive pas. Je suis amoureuse de lui ? Non. J'étais amoureuse d'Aaron. Je sais exactement ce que je devrais ressentir si c'était le cas. Non, là c'est bien pire. C'est comme si l'aimer était plus douloureux que tout. Ça me consume littéralement. Je suis dans tout mes états parce qu'il n'a pas daigné m'adresser la parole et parce qu'il est parti comme un voleur il y a plus de deux mois de cela. Je pensais m'en être remise. Mon état me prouve que définitivement, non. Ça me fait peur, Je me heurte à ma conscience. Elle me hurle de m'en aller mais je ne peux pas. En fait si je peux, mais pas dans cet état. Je ne lui permettrais pas ce plaisir.
 
Gemma est maintenant à mes côtés et elle me caresse le dos, me réconfortant.
 
_ Mon frère est stupide. Tu sais. Il n'a pas supporté que tu annules le contrat sans raison.
 
Sans raison ? Il se fiche de moi. Le management avait un milliard de raisons pour qu'on en vienne à le rompre. Je me calme petit à petit. Il est un homme à femmes, avide de célébrité et je suis seulement une des nombreuses personnes qu'il a manipulé en croisant son chemin. Il m'a choisit parce que je le détestais et parce qu'il était hermétique à moi. Il se fichait dès le début de me blesser.
 
Les yeux rougis, Gemma me prête gentiment du maquillage pour cacher le désastre que je suis. Je n'avais pas craqué comme ceci depuis bien longtemps mais j'aurais aimé que ce soit dans d'autres circonstances. Avant de rejoindre le salon, Je fais promettre à Gemma de ne rien dire malgré le fait qu'elle soit réticente.
 
Je retrouve Harry riant aux éclats à côté d'une blonde qui m'a l'air tout à fait charmante mais que je ne peux m'empêcher de trouver superficiel. De toute manière ça a toujours été le style d'Harry. C'est pour ça que ça ne pouvait pas coller entre nous. Je rejoins la hippie. Elle m'impressionne parce que soit elle n'a rien remarqué de ce qu'il se passait dans l'appartement à défaut des autres, soit elle est rudement perchée. Dans tout les cas, je la remercie. Elle ne me demande même pas ou j'étais. Elle continue simplement la conversation, là ou nous l'avions laissée. Il devient  rudement difficile de rester dans la même pièce que lui. Je me laisse une heure et je prétexterais Sally malade pour m'en aller. J'hésite même à le faire maintenant. Mais je suis venue pour Gemma, alors je reste. Un peu.
 
On me propose une coupe de champagne que je décline. Dans l'état que je suis, l'alcool ne sera pas un atout pour moi. Harry cumule lui, encore une fois. Après tout, il fait bien ce qu'il veut. Il roucoule avec cette blonde, et je n'ose même pas relever la tête de peur de la foudroyer du regard.
 
Mon portable que j'ai laissé sur la petite table du salon qui entoure les fauteuils présents, vibre. Il est proche de la blonde, et elle l'attrape sans que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit. Elle me lance, suivit d'un clin d'oeil.
 
_ Tiens, un certain Aaron essaye de te joindre. Décroche vite.
 
Non mais je rêve. Je porte le téléphone à mon oreille et m'isole dans la cuisine ignorant royalement Harry et Kelly ? Je crois peu importe. Au moins, j'aurais attiré l'attention d'Harry, je sens ses pupilles brûlant mon dos. Je fronce les sourcils en redirigeant mon attention sur mon smartphone. Il est tout de même tard. Pourquoi m'appelle t-il maintenant ?
 
_ Aaron ? Ça va qu'est ce qu'il se passe ?
_ Janice ? Je suis dans un bar. Désolé de t'appeler. Mon doigt a ripper sur ton prénom. dit il en gloussantJ'ai peut être consommé un peu trop. Janice, je veux te voir. Je te veux.
 
Je soupire et hausse un sourcil. Il n'y en a pas un seul qui aimerait lâcher cet alcool et arrêter de se désinhiber à tout bout de champs ? Je suis exténuée, énervée et par la même occasion soucieuse. Comment toutes ses émotions peuvent-elles être en moi en même temps ?
 
_ Aaron tu es sûr que ça va ? S'il te plaît ne rentre pas au volant de ta voiture.
_ Tu t'inquiètes pour moi réplique t-il avec beaucoup de sarcasme et un peu d'émotion dans la voix.
 
Bien sûr que je m'inquiète pour lui. Il a fait partie de ma vie. D'ailleurs, j'ai toujours l'impression qu'il  en fait partie et je ne veux pas qu'il lui arrive un malheur. Je le somme de rester ou il est. Je lui demande le nom du bar. Ceci me servira de couverture pour partir sans mentir. J'aurais au moins gagné ça.
 
Je rencontre Gemma et lui explique la situation. Je dois partir maintenant avant qu'Aaron ne fasse une bêtise. Elle me stoppe dans mon élan lorsque j'ai attrapé mon manteau.
 
_ Tu ne peux pas y aller toute seule. Janice, il est tard et le bus est trop dangereux.
 
Oui, mais désormais, je ne peux plus me permettre de prendre le taxi avec mes revenues.
 
_ Ne t'inquiètes pas pour Moi, Gemma. Ça va aller.
_Bien sûr que je m'inquiètes. Je vais venir avec toi.
_ Non, Gemma, écoute ceci est ta fête. Profite en. L'hôte ne va quand même pas abandonner son appartement et ses invités. Voyons, c'est ridicule.
_ Je vais y aller avec elle.
 
Une voix rauque auquel je ne m'attendais plus du tout s'élève et m'arrache un frisson par la même occasion. Je ne peux pas croire qu'il dise ça.
 
Je me retourne pour lui faire face. Je réagis à l'inverse de ce que mon corps et mon cœur réclame mais je m'en fiche.
 
_Non, tu ne peux pas.
 
Retourne avec ta blonde. Je sais que c'est bas de penser ainsi mais je n'en ai que faire. Je suis terriblement en colère contre lui.
 
_ Oh, évidemment. Empêche moi.
 
Il a ce sourire condescendant, et dédaigneux quand il m'adresse la parole. Je sais que me battre contre sa volonté ne sert à rien. C'est pourquoi, sans un mot de plus, j'ouvre la porte et je m'en vais.
 
Je descends au plus vite les escaliers et je fais claquer mes talons sur le trottoir.
 
_ Janice.
 
Mon cœur s'emballe mais ne s'arrête pas. Je suis bien trop énervée et déterminée.
 
_ Je t'accompagne. Ok. Seulement et simplement. On n'est pas obligé de parler.
_ Et là, tu fais quoi au juste ? Économise ta salive pour ta chère blonde et laisse moi tranquille.
 
C'est sorti bien malgré moi, ce qui me stoppe dans mon élan. Je me gifle mentalement. Pourquoi, j'ai dit ça ? C'est ce que je disais. Lorsqu'il est là, je ne contrôle plus rien, et c'est effrayant à un point inimaginable.
 
Je vois ses muscles se contracter. Je l'ai froissé...
 
_ J'appelle un Taxi. On ne va pas marché jusqu'au centre de Londres. Comme tu n'es pas fichu d'en appeler un, alors que tu pourrais largement te le permettre, je vais aimablement le faire à ta place. 
 
Ironie du sort. Si il savait. Si j'avais eu cet argent. J'aurais appelé moi-même un taxi pour qu'on ramène Aaron chez lui sans que j'ai à me déplacer et je l'aurais rejoins chez lui pour voir si tout allait bien. Mais avec le salaire d'une éducatrice qui couvre les frais de deux autres enfants. C'est compliqué. 
 
_ Dégage, je ne t'ai jamais demandé de me suivre. 
_ T'es l'amie de ma sœur. Ok ? Elle a peur pour toi et je n'aime pas la voir s'inquiéter. Je le fait uniquement pour elle. Si tu crois que ça m'amuse d'être là ?! 
 
Tout n'est qu'amertume dans nos paroles. Tout n'est que règlement de compte implicite. Tout n'est que haine pour lui. Il m'anéantie et j'essaye de le blesser du mieux que je le peux. Je n'y arrive même pas parce que je ne suis pas ce type de personne. Je ne sais pas comment faire et je ne le saurais jamais. Alors, je me ferme complètement et je ne dis plus rien. J'attends juste de m'assurer qu'Aaron va bien et de rentrer chez moi...  
 
Le taxi est là plus rapidement que prévue ou c'est moi qui n'est même plus la notion du temps. Peu importe... Je monte dans la taxi et Harry passe un appel. Je me suis collée contre la fenêtre, le plus loin possible de lui et lui est de l'autre côté également. Je suffoque d'être enfermée dans un aussi petit espace avec lui. C'est insupportable. 
 
_ Bonsoir, Harry Styles à l'appareil. J'aimerais commander un taxi. Oui. Dans le centre de Londres. Attendez une minute.... Janice, dans quel bar est-il ? 
 
Je sors soudainement de ma léthargie et écarquille les yeux lui répondant de manière détachée. Lui est tout simplement hautain. Son ton l'est tout du moins, mais je suis atterrée qu'il est eu la même idée que moi. 
 
_Patrick's Day. Oui c'est ça. Je vous attends dans 20 minutes. Merci. 
 
Tout ça me paraît irréel. Il est hors de lui. Tout ses muscles contractés ne peuvent me dire le contraire. Il se contient.
 
_ Je suppose que tu n'auras pas de mal à m'indiquer son adresse ? 
 
Il est si acide que ça en est exaspérant. Pourquoi tant d'acharnement ? Je lui réponds vaguement l'adresse mais je n'ai plus ni l'envie, ni la force de m'animer de nos joutes verbales habituelles. Je lui donne seulement les renseignements nécessaire et je me tais. J'ai hâte d'être chez moi. Je sens que je m'étouffe dans cette voiture. C'est une catastrophe. 
 
Lorsque nous arrivons au domicile d'Aaron. Je ne prends même pas la peine de lui montrer le chemin. Je me dirige rapidement vers l'entrée de l'appartement d'Aaron et frappe. Pendant un cours instant, j'ai même l'impression qu'Harry s'est volatilisé puisque je crois qu'il ne m'a pas suivi. Aaron est couché par terre entre son canapé et sa table basse. Je le réveille délicatement, lui prépare du café. Il a l'air mal en point. Il gémit quelque chose que je ne comprends pas et je m'avance vers lui.

Home is where the heart is // H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant