Chapitre Seize.

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« L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre

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« L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre. » - Jean Rouaud -


extrait du chapitre quinze


_ Cette Janice qu'on voit dans les médias avec Harry, un des partenaire de ton fameux groupe. Tu la connais ? Me questionne-il d'un drôle d'air

_ Ami, c'est un ami, un frère. Oui, je la connais. Pourquoi ? rétorquai-je, la méfiance ressortant de mon ton employé.

_ Donc, je suppose également que tu as probablement rencontré ses soeurs Joy et Sally ?

_ Oui. Effectivement. réponds-je de manière sèche.

_ Nous avons donc un point en commun alors.



fin de l'extrait du chapitre quinze







28 aout 2012



_ Janice, C'est vrai que demain, nous allons au centre ville ?Me demande le plus jeune d'entre eux.

_ Oui, absolument, je vous l'ai promis. Dis-je en souriant.

Je regarde par dessus le hublot afin d'essayer d'entrevoir si la direction a fini sa réunion. J'aimerais négocié un camp pour les vacances d'hiver. Je sais que ça va être compliqué au vu des fonds que possède l'association et des aides modestes de l'état. La profonde indignation que je ressens est explicable. Comment un enfant peut-il trouver un sens à sa vie ou se construire des projets si on ne peut lui donner un temps soit peu de rêve ? Ce sont de là que découlent leur imagination et leur créativité et qu'ainsi leur personnalité se matérialise.

Mon attention se reporte sur Eva. Elle est dans le coin de la pièce recroquevillée sur elle même et ne fais rien. J'ai remarqué qu'elle s'était rapprochée d'Heloise. Elle se sont échangées quelques mots depuis ses derniers jours, bon on ne peut pas dire qu'elles vont tout de suite échanger leur collier de l'amitié mais quand même, c'est un bel effort de la part d'Eva. Des hématomes sont apparues depuis une semaine et je suis un peu inquiète. J'ai très envie de venir lui tenir la conversation et de lui faire cracher le morceau, mais je sais qu'elle n'en ferait rien. Il faut que je sois plus subtile. J'en parlerais à la psychologue de l'association peut-être en tirera-t-elle plus de conclusion que moi. J'approche Heloise assise sur un banc, dégustant un livre, que je pense être « Fascination ». Cette histoire de vampire pour qui tout les ados se passionnent.

_ Heloise ? Tu ne joues pas avec les autres au ballon prisonnier ?

_ Non, je préfère la lecture. J'aime beaucoup ce livre et puis je ne suis pas très sportive. me déclare t-elle sur un ton que je dois avouer très mature.

_ Oh, c'est bien de se dépenser, mais ce moment est avant tout créer pour que tu te détendes, si tu préfères lire, il n'y a aucun problème.

C'est étonnant, la sérénité qui l'habite. Elle a intégré l'association des suites de violences physiques et morales venant du paternel de cette dernière. Elle est arrivée, il y a cela deux mois. Elle était recouverte d'hématomes et son dos lancinant laissait entre-voir les bouts de chair. Il parait que c'était affreux et je veux bien la croire. Ce sont des choses qui me révoltent. Comment peut-on faire autant de mal à son enfant. Je pense qu'elle en aura des cicatrices à vie. Le monde ne tourne pas rond, et j'ai l'impression que nous ne sommes que très peu à nous en apercevoir.

_ Tu parles à Eva ?

_ Non, pas tellement. Je voudrais être son amie mais je crois qu'elle ne veut pas vraiment. Pourtant on est pareil. Moi aussi, j'ai eu des bleues et des griffures comme elle. Je voulais lui en parler mais elle n'a rien voulu me dire.

_ Oh tu sais, je pense qu'Eva deviendra ton amie, seulement, il faut lui laisser du temps..

Heloise est la seconde plus jeune du groupe. Elle vient seulement de rentrer en 6ème. Elle subit beaucoup de bouleversement, un changement de domicile, des changements intrinsèque au vu de son entrée da sa phase de pré-adolescence et puis, ses complications familiales, un père violent, alcoolique. Cette une fille vraiment très courageuse, très attachée à sa mère.

_ Janice, Janice. La chef de service t'appelle dans son bureau. Je garde les enfants, en attendant. S'affole ma collègue de travail.

En théorie, nous devrions être deux éducateurs par groupe mais là encore, nous manquons de moyens. Je lui lance un faible d'accord, m'inquiétant de ce qu'il m'attends dans le bureau. Je traverse la cours de la batisse, et me dirige dans l'office de Mme Smith. Je frappe et entre directement.

_ Janice , je vous attendais. me regarde - elle dans un implacable sourire.

_ Vous m'avez convoqué madame ? Je peux vous aider ?

_ Je voulais juste vous annoncer que nous avons reçu un don anonyme d'un montant de 100 000 livres.

Je recule assommée par la surprise.

_ Oh Mon Dieu, mais c'est fantastique. m'exclamai-je toute émoustillée par la nouvelle.

_ La directrice de l'association s'est déplacée en personne afin de s'enquérir de la nouvelle. Je peux vous annoncer que votre projet d'emmener les enfants ces vacances d'hiver va pouvoir enfin se concrétiser. Vous l'avez mérité. Vous faîtes un excellent travail depuis que vous êtes arrivée ici, alors que vous n'êtes pas rémunérée.

_ Merci beaucoup, c'était tellement important pour eux. Je suis ravie.

Je sors du bureau en trombe afin de rejoindre ma collègue et de lui donner la nouvelle. Je rigole en la voyant dépassé par la situation. Elle s'occupe de mon groupe et du sien à la fois. Je me réjouis d'avance et prends un temps sadique à lui délivrer la nouvelle avec excitation. Je bénis ce donneur. C'est incroyable. Je repense à ce que vient de me dire la chef de service. Ce sont ces enfants qui l'ont mérité, pas moi, pas elle, eux et seulement eux. Peut être s'agit- il de l'adjoint du Maire qui était venu visiter l'association, il y a de cela deux mois. Apparemment, il avait beaucoup été touché par la situation.

J'explique à ma collègue Diana le tout. Et nous nous emballons à parler de projets fantastique qui pourrait enfin aboutir...

Ma journée terminée, je salue mon groupe, passe dire au revoir au personnel et à Diana. Elle me lance juste avant que je n'ouvre la porte un message.

_ Tu diras merci à ton Harry chéri pour le don.

Harry ? Faire un don ? Non, je ne crois pas. C'est vrai que lorsqu'il était venu me chercher, il y a de cela quelques jours. Il m'avait posé des questions sur cette assoc' mais je pensais qu'il le faisait par politesse, histoire de faire la conversation pendant qu'il me ramenait. Je le pense toujours d'ailleurs. Je me dépêche d'avancer dans la rue, et rentre le plus vite possible dans ma voiture. Depuis cette sortie en discothèque, les médias sont ignoble avec moi. Heureusement peu me suivent encore. Ils sont concentré davantage sur les trois bimbos qu'il l'entourait que sur moi. Ça me suffit largement.

J'ai cogité durant tout le trajet. La phrase de Diana est restée ancrée dans ma mémoire et ne cesse de se répéter. C'est pourquoi, lorsque j'arrive à l'étage, je n'entre pas chez moi directement mais décide de sonner en face. Je suis un peu nerveuse parce j'ai agis impulsivement et je ne suis pas habitué à avoir ce genre de comportement. Il n'est pas là, bien sûr... Il doit surement être au studio ou en promotion. Je retenterais plus tard.

J'ouvre la porte de la maison, pose les clé sur le buffet de l'entrée et m'avance.

_Joy, Sally ?

_Je suis là ! Joy est dans la chambre, elle discute au téléphone avec une copine.

Je n'en demande pas plus ravie que Joy entretienne de bonne relation amicales à Londres et demande à Sally ce qu'elle souhaite manger. Je me remémore la soirée de la veille que j'ai passé avec Gemma également. Nous avons été boire dans un pub dans le centre ville et nous avons passé une très bonne soirée . Il y avait d'ailleurs longtemps que je ne m'étais pas amusée ainsi. Moi qui n'aimait pas me rendre dans les endroits ou il y avait foule. je me rends compte que je change. Lorsque la porte sonne, Sally s'empresse d'aller l'ouvrir pendant que je m'affaire dans la cuisine.

_ Qui est-ce Sally ? entonnai-je depuis la cuisine.

_ Janice, viens je crois que je louche !

Je fronce les sourcils et me questionne sur les sottises qu'elle a pu encore inventées. Cette gosse déborde d'imagination. Je me penche en arrière alors que je remue les haricots dans la casserole afin d'apercevoir mon visiteur, puis piquée vivement par la curiosité, je me dirige vers le hall d'entrée.

Je me fige soudainement. Tout mes muscles se sont contractés et le seul mouvement que j'arrive à effectuer est cligner des yeux successivement comme si il s'agissait d'un mirage ou d'un rêve qui tournerait au cauchemar. Niall et Thibaut sont tout deux à l'embrasure de la porte. Il me faut quelques secondes pour réagir et continuer mon chemin de quelques pas jusqu'à être devant eux et leur prier de rentrer dans la maison. Je suis un peu sonnée et à vrai dire je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe.

_ Thibaut ? Niall ? Expliquez moi parce que j'ai l'impression de perdre la tête.

_ C'est une longue histoire... intervient Niall assez brusquement.

Je pense immédiatement à Joy. Oh mon Dieu. Pendant un instant, j'hésite à ne pas aller l'avertir de leur venue, mais je me dis qu'elle doit être sûrement la première concernée par cette visite.

Je m'excuse, et accourt dans la chambre en ouvrant sans frapper, alors qu'elle est en plein débat sur les modifications capillaires qu'elle aurait à apporter sur les cheveux de sa chère amie.

_ Joy ? dis-je une première fois. Appel qu'elle ignore totalement bien que je sois entrer brutalement dans la chambre. Joy ! criais-je une deuxième fois impatiemment

_ Quoi ? Je suis au téléphone, ça ne peut pas attendre ? me lance-elle agacée par ma présence et le manque d'intimité.

_ Pose ce portable. Je pense qu'il faut que tu viennes immédiatement dans le salon. Surtout prend une grande inspiration lorsque tu passeras cette porte. C'est un conseil.

Au vu du regard inquiet et alarmé que je lui lance, elle finit par comprendre que c'est important et marmonne quelques justifications pour permettre de raccrocher le téléphone.

_ Qu'est ce qu'il se passe ? me demande t-elle d'une voix tremblante.

Je lui fais juste signe de me suivre, ce qu'elle s'évertue à faire. Je me retourne pour observer sa réaction à la vue des deux hommes quand je la vois tourner de l'œil et s'écrouler par terre. Je ne peux m'empêcher de penser que je savais que c'était une mauvaise idée. Niall et Thibault se précipite tout les deux sur ma sœur, complètement paniqués. Je leur ordonne de s'écarter pendant que j'appelle les pompiers. Niall n'arrête pas de gueuler alors que Thibaut se mure dans un silence complet. Je me penche vers Joy pour poser délicatement ma main sur son front et évaluer sa température. Je la secoue un peu, et elle reprend conscience. Ça n'aura duré quelques secondes.

Tout d'un coup, je prends conscience que Sally n'est pas dans mon champs de vision et je la recherche. Elle est recroquevillée dans un coin du salon, pleurant toutes les larmes de son corps. Je m'approche d'elle et lui explique dans l'oreille que personne ne va mourir, qu'il s'agit juste d'un malaise. Seulement le traumatisme de la mort de Maman plane encore au dessus de nos têtes. Sally, est dans une angoisse perpétuelle que la mort vienne lui enlever un être cher et je sais combien ça peut être difficile pour un enfant de son âge. Les ambulanciers arrivent vite pour prendre des mesures face à la situation, et nous prévenir qu'il s'agit juste d'un malaise mais que néanmoins, ils préfèrent l'emmener à l'hôpital pour des examens plus complets. Je prends quelques vêtements à Joy, un peu secouée. Notre appartement est devenu un véritable débarquement. Tout le monde entre et sort, comme dans un hall de gare, d'ailleurs ma porte est grande ouverte lorsque mon regard s'y attarde laissant entrer un Harry apeuré ? Enfin c'est ce que son expression faciale montre. Il s'avance directement vers moi alors que je suis à demi choquée et perturbée par la situation.

_ Qu'est il arrivé ?

_ Joy a fait un malaise. Je pars à l'hôpital.

_ Je t'y accompagne. lance -il d'un air grave.

_ Niall et Thibaut peuvent m'y amener.

Il reporte son attention sur les deux qui ont l'air aussi bouleversés que moi, fronce les sourcils et secoue la tête désespérément face à l'attitude de ces derniers. Je crois qu'il est au courant de quelque chose.

_Ce n'était pas vraiment une question. me répond t-il.

Je tiens Sally entre mes bras durant tout notre échange, lorsque Harry lui ouvre les bras et qu'elle vient s'y réfugier à l'intérieur.

_ Harry s'il te plaît. Garde Sally à la maison. La dernière fois qu'elle s'est rendue dans un hôpital, c'était pour la mort de notre mère. Je ne veux pas qu'elle revive la même chose. Je te tiens au courant de la situation. Surtout qu'il faut que je parle avec ces deux là.

Il souffle, se concentre et acquiesce en silence. Je lui lance un bref merci, et me dépêche de sortir de l'appartement.

Nous arrivons rapidement à l'hôpital, où nous nous dirigeons immédiatement aux urgences. La secrétaire enregistre le fichier de ma sœur et nous prie de nous asseoir dans la salle d'attente le temps qu'on vienne nous donner des nouvelles. La secrétaire nous rassure néanmoins sur l'état de ma sœur, elle est toujours éveillée et elle va bien. Rassurée, nous nous installons, et je soupire de soulagement me prenant la tête entre les mains.

Quelle soirée. J'étaye la pièce de regard voilé. Je déteste les hôpitaux, c'est incontestable. La froideur du papiers peint et de l'odeur désinfectée m'écœurent. La faucille de la mort est toujours dressé au dessus de mes plus grandes craintes. Je sais que Joy est hors de danger mais le processus de deuil n'est toujours pas terminé et ça me rappelle énormément cette fameuse soirée. J'en ai des sueurs froides. J'ai envie de rendre mon déjeuner. Je ne veux plus revivre ça. Jamais. J'essaye de me calmer en inspirant un bon coup. Il faut absolument que je pense à autre chose.

Je souffle et redirige mon attention sur les garçons.

_Bon, je crois que vous avez des choses à me dire vous deux. Thibaut, qu'est ce que tu fais ici à Londres en Angleterre ?







Une bonne demi heure plus tard et des explications faîtes, le médecin arrive enfin et nous interroge sur l'identité des proches de la patiente, je me lève pour le suivre et laisse les deux improbables jumeaux dans la salle d'attente. Je n'arrive pas à y croire. Il ne manquait plus que ça sérieusement. Joy ne sait déjà pas où elle en est avec ses sentiments mais là, à mon avis, ça risque d'être prochainement un polar à la maison durant les semaines qui vont suivre. Joy va avoir besoin de soutien plus que jamais. Jumeaux, non mais qui l'aurait cru ? Sosie, ça suffisait amplement... Mais j'aurais dû y penser, ça me paraissait invraisemblables lorsque j'avais rencontré Niall.

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