Chapitre Trente-et-un.

9 2 0
                                    

" On a autant de chances de nuire à l'univers qu'on en a de l'aider, et on n'est pas près de faire ni l'un ni l'autre

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

" On a autant de chances de nuire à l'univers qu'on en a de l'aider, et on n'est pas près de faire ni l'un ni l'autre."

- Jonh Green - Nos étoiles contraires -




extrait du chapitre Trente

_ Bonjour Juliette chantonné-je en arrivant. 
_ Bonjour Joy. Comment vas-tu ? Entre. Je t'en pris. Il fait froid dehors. J'ai un invité dans le salon. Tu connais le chemin me sourit-elle. 

C'est là que je retrouve Niall, inconfortablement debout. Il frotte ses mains sur son jean mal à l'aise et me lance un simple "Hey".

Je me fige. Toute ma circulation sanguine s'est stoppé, l'information n'arrive même pas à atteindre mon cerveau. L'oxygène commence également à me manquer mais j'essaye de garder pied. Il avance d'un pas. j'en recule d'un. Ce n'est pas possible c'est une illusion.

_ Nous sommes rentrées d'Amérique il y a quelque jours. 

Non, ce n'est définitivement pas une putain d'illusion.

fin de l'extrait du chapitre Trente
 
 


Janice

Une Migraine m'encercle les tympans et frappe de toute ses forces sur mon encéphale lorsque je me réveille. Les événements de la veille me reviennent en plein tête. Mon cœur s'affole alors que mes yeux sont ouverts depuis seulement deux minutes. Comment peut -on être aussi vulnérable ? Harry, Harry. Toujours. Harry. Il est partout, dans mon esprit, sur mes vêtements et il y a de cela quelques semaines encore, dans mes draps. Je suis épuisée. Tellement épuisée que je crois que c'est à présent une norme physique chez moi, plus communément appelé Dépression. Un mot qui fait peur, oui, qui fait même trembler, mais je suis obligée de me rendre à l'évidence. Je suis en train de sombrer pour une histoire débile. Sincèrement, je ne me comprends plus, je ne me reconnais plus. L'amour à ce côté dévastateur quand on s'y attend le moins. Je n'avais pas prévue de tomber amoureuse d'Harry. Ce genre de chose ne se prévoit jamais. Sauf qu'en fait. Je prévois la majorité de ce qu'il m'arrive. Je le provoque. Je fais en sorte qu'il soit là, ce que j'attends. Harry n'est pas quelqu'un que je prévoyais dans mon planning. Maintenant il est carrément dans la section de dépendance. C'est ce qui me terrifie le plus. Je ne peux pas être dépendante de quelqu'un. C'est ce qui me mènerait à ma perte. Mes sœurs sont déjà un repère fragile pour moi que j'essaye de mettre le plus à distance de mes émotions les plus virulentes. J'ai peur sans arrêt. C'est effroyable.
 
Je consulte mon agenda aujourd'hui. Une date me percute. Aujourd'hui, est l'anniversaire de mon père. Un simple texto suffit généralement « Bon Anniversaire Papa. Bisous ». Point. Pas de grande déclarations, ni d'invitations. Rien.
 
J'ai mal rien que d'y penser. Et c'est ce pourquoi je ne me permets pas d'y penser parce que c'est toujours la même chose. Le vide remplit mes poumons et mon cœur. L'insécurité me poursuit à grand pas. J'aime mon père dans toute ses vicissitudes, dans toutes ses maladresses, dans toute son incapacité à être père. Mais voilà, le vide intersidérale qui me traverse est toujours là. Je sais qu'il le sera toujours parce que cette place était unique, elle était pour lui et il ne s'y est pas investi. Maintenant, il a sa famille qu'il aime. Ça se voit, c'est indéniable mais il n'y a pas de place pour moi. Même si je suis contente qu'il soit heureux, j'ai cette désagréable sensation toujours omniprésente d'être extrêmement seule, tourmentée et malheureuse. Malheureuse de ne pas avoir été suffisante. Suffisante pour qu'il se batte pour moi, pour me garder contre lui.  Malheureuse qu'il n'est pas pris mes signaux d'alarmes au sérieux, Malheureuse parce qu'il n'est pas aujourd'hui ce qu'il devrait être auprès de moi. Un père.
 
Je crois que ce manque de confiance irrémédiable en vers les hommes n'est pas anodine. Mon père a laissé son empreinte sur moi, il m'a marqué a jamais de cette inaccessibilité à l'ouverture, à l'abandon de mon âme, à ce magnifique don à CET homme. Tout les hommes a tout leurs niveaux possible m'ont abandonnée. Mon grand père en mourant, mon père en me laissant, mon Oncle en partant.. Même si il est là maintenant. Je suis certaine que ça a eu des répercussions sur ce que je suis aujourd'hui. Sur les difficultés que je possède. Je sais que Joy aussi l'est. De différente manière mais elle l'est.
 
J'ai besoin de me protéger de tout ça. C'est plus fort que moi et dès que je vois un semblant d'espoir, quelqu'un qui pourrait peut être être ici auprès de moi. Il disparaît. Harry a disparut, une fois. Il est revenu. Mais Aaron aussi est revenu. Je n'arrive pas à savoir si je dois oui ou non le laisser découvrir mes plus grandes failles parce qu'elles le concernent directement. Il est là, il n'est plus là. Je ne pourrais pas subir tout ça très longtemps. J'ai besoin de constance et si il y a bien un homme sur terre qui ne peut pas m'apporter ça. C'est bien d'Harry. Pourtant, je sais que quelque chose au fond de moi, une flamme très faible, mais qui ne me laisse pas indifférente me pousse dans mes retranchements et j'ai envie d'y croire. J'ai envie de m'ouvrir, et de laisser faire les choses, même si j'en tremble de peur, même si je suffoque à chacune de ses approches.
 
Je regarde assise au fond de mon canapé, le regard vide la télévision depuis ¾ d'heures. Je suis incapable de penser à autre chose qu'à mon père. J'ai envie de pleurer comme à chaque fois que je pense à lui. Il n'est même pas venue à l'enterrement de ma mère. Je l'ai tenue au courant, je lui ai indiqué le lieu des funérailles ainsi que l'heure. Il m'a répondu qu'il ne pouvait assister à un enterrement d'une femme qu'il ne le portait pas dans son cœur. D'une femme. Ma mère. J'ai eu tellement mal ce jour là. Mon cœur en saignait j'en suis sûr, parce qu'encore une fois, je tendais la perche. Pour la millième fois, j'essayais de lui faire comprendre que j'avais besoin de lui et pour la millième fois j'échouais. Ce jour-là. J'ai décidé d'entamer le deuil de ma mère mais aussi d'un père.
 
La sonnerie retentit partout dans l'appartement et je me fige. Il se pourrait que ce soit Harry, Pire Aaron. Une deuxième sonnerie retentit. On ne pourrait pas me laisser tranquille pour une seule journée. J'ai réellement besoin de réfléchir. Joy se lève à la troisième sonnerie, les paupières closent parcourant la totalité de l'appartement sans la moindre embûche. Je suis tellement impressionnée par ce talent que j'en oublie de lui dire de ne pas ouvrir.
 
_ Et bien, j'ai pensé pendant une seconde que personne n'allait m'accueillir. Merci Joy. Comment vas-tu ? Oh, mon dieu je t'ai réveillé ? Demande une voix féminine avec plein d'entrain que je reconnaîtrais au entre mille.
 
Ludivine. Je saute du canapé et accourt vers elle, les yeux rougis.
 
_ Ludivine, tu es là. Enfin. Tu m'as tellement manquée.
 
_ Toi aussi, Tu verrais ta tête. Tu ressembles à un cadavre. Joy m'avait dit que ça n'allait pas mais je ne savais pas que c'était à ce point. J'ai bien fait de prendre l'avion dans la nuit.

Home is where the heart is // H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant