Chapitre Vingt-Deux.

10 1 0
                                    



" Comment vous dire ? Je ne suis pas la personne que vous semblez percevoir, parce que justement c'est ce que vous percevez, pas ce que je suis" @





Point de vue Janice || 6 septembre 2012

Ma sœur n'est pas rentrée hier soir et elle ne m'a pas avertie. Ce genre de comportement ne m'aurait pas étonnée avant, elle était toujours en vadrouille quelque part avec je ne sais qui. J'espérais toujours secrètement qu'elle soit avec Thibaut mais ce n'était évidemment pas toujours le cas. Si j'estimais la mesure de mon inquiétude que je vivais à cette époque, je serais probablement morte. Alors, imaginez celle que je peux ressentir à cet instant, parce que depuis que notre mère n'est plus là. Elle ne l'avait pas refait. Plus jamais.
 
Je sais obligatoirement que le fait qu'elle est découché a un lien avec Niall, c'est évident. Ludivine est venue frappée à huit heure du matin à la porte de la suite d'Harry, qui a émit un juron avant de prendre son courage a deux main et de lui ouvrir. Moi, je n'avais pas la force de bouger après la conversation épuisante que nous avions eu la veille. Quand, j'ai entendue la voix de Ludivine, alarmée. J'ai compris que quelque chose n'allait pas. Mon cœur s'est mis à tambouriner dans ma cage thoracique et c'est là qu'elle m'a informée que Joy n' était pas rentrée. J'ai pensé la seconde suivante qu'elle était peut être avec Niall dans sa suite. J'ai dû me faire violence pour ne pas courir à sa porte. Harry m'a encouragé dans ce chemin là et puis je savais qu'elle ne me pardonnerait pas de les avoir dérangé juste pour m'assurer qu'elle était bien rentrée, si ça avait été le cas. Elle n'est plus une enfant. Je le savais, mais ma tête me disait d'agir autrement. J'ai essayé de rester tranquillement dans la suite mais je n'arrêtais pas de faire les cent pas. Harry était prêt a m'étrangler si je ne me stoppais pas. C'est pour la même raison qu'il m'a invité à descendre au brunch de l'hôtel au lieu de le prendre dans notre chambre. Je m'étrangle en ayant  la pensée de dire "notre" chambre. ça fait... tellement...couple. Quoi qu'il en soit, nous descendons, alors que je n'ai même pas faim. Harry dédramatise la situation au maximum, en me répétant qu'ils ont surement fait des cochonneries toute la nuit et qu'ils sont fatigués donc par déduction ils dorment. Çà ne m'amuse pas le moins du monde mais je ne dis rien. Je suppose que ça part d'une bonne intention.
 
_ Nous dormons bien dans la même chambre et nous ne faisons bien que ça justement !
 
La réplique que je lui lance, lui vaut des joues cramoisies, tandis que je prends conscience de ce que je viens de lui dire. Mon dieu. Je veux qu'on m'expulse hors de cette planète, qu'on m'envoie sur Mars, que je puisse déverser tout le poids de la honte que j'abrite depuis vingt ans. Harry ne me réponds pas, il se dirige jusqu'à notre table en prenant grand soin de ne pas croiser mon regard. Je ne comprends pas son comportement. Je sais qu'il ne m'aime pas, mais tout de même. Je ne savais pas que je le dégouttais à ce point et ça me rend malade. Je suis soudainement prise de nausées, je n'aurais pas dû accepter de déjeuner avec lui. Il m'a convaincu de me changer l'esprit en me concentrant sur le contrat qui nous lit, et donc par conséquent manger en tête à tête. Ce qui, après réflexion ne sert strictement à rien, il n'y a pas un chat dans l'hôtel. Je soupire de frustration. Les maîtres d'hôtel et les serveurs se relaient pour satisfaire nos besoins gastronomiques, mais je n'ai aucune envie d'avaler quoi que ce soit. Je réclame seulement un jus d'orange alors que je sens le regard accusateur d'Harry se poser sur moi.
 
_ Fait un effort Janice. Comment veux tu qu'on soit crédible ?me dit-il en se penchant vers moi. 

Je n'ai pas tellement envie de produire le moindre effort. Je suis si tendue que je crois qu'on pourrait facilement m'empailler. Cette pensée me donne encore plus la nausée. J'observe le sol en attendant que mes sueurs froides s'atténuent lorsque je sens la main d'Harry se poser sur la mienne, effectuant des petits cercles sur ma peau. Ce contact redouble le nombre de battements de mon cœur mais pour une raison qui m'échappe, ça m'apaise et petit à petit, la tension et la peur redescendent comme si cet acte protégerait forcément ma sœur du mal, ce qui est concrètement ridicule. Mes yeux se lient au siens, et il soutient mon regard sans jamais cesser le contact de sa peau sur la mienne. Je frissonne. Comment puis-je ressentir une telle chose dans un moment pareil. La salle se remplit petit à petit et Harry continue de boire son café en ne rompant aucunement son geste, comme si il n'existait même pas, très naturellement. J'en suis abasourdie.

Home is where the heart is // H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant