Comme tout peut changer

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Je disais donc qu'il y avait dans le salon ma mère, mon père et mon frère. J'avais eu peur parce que je savais ce qui m'attendait. J'avais avancé doucement et j'avais pris place en bas.
Mon père commença sans tarder.

-Baba: bon Néné Rougui je t'ai appelé pour qu'on discute sérieusement. Hier ma mère m'a fait part qu'il y a un homme avec qui tu entretiens une relation amoureuse. Le problème c'est pas ça car c'est moi qui t'avais dit que je donnerai à ta main à l'homme que tu voudras pourvu qu'il soit musulman et de bonne famille. Mais Rougui en te disant celà est ce que je t'avais dit de faire comme les jeunes d'aujourd'hui , d'entretenir des relations amoureuses secrètes hum?

-Moi: ala baba. Non baba

-Baba : donc si c'était quelque chose de sérieux pourquoi vous vous cachez?

-Moi : on se cache pas dh Baba. J'ai tout expliqué à Néné.

Je parlais tout en baissant la tête avec une voix tremblante. Mais je m' efforcais d'être courageuse parce qu'il fallait que je me défende pour éviter le pire.

-Baba : mais il a fallu qu'elle te menace. Ta mère m'a tout expliqué mais qu' est ce qui nous dit que tu ne racontes pas des bobards?

-Moi : non c'est vrai il a prévu de me demander en mariage.

-baba: pourquoi il n'est pas venu nous en parler?

-Moi : c'est moi qui lui ait demandé d'attendre que je finisse mes examens.

Je me surprenais même de mes réponses avec aisance. Je deviens tellement odacieuse lorsqu'il s'agit de défendre mon Dou.

-Baba: donc c'est à cet genre d'homme que tu as affaire celle qui laisse les femmes décider pour eux. S'il était responsable il ne t'aurait même pas demandé ton avis. Il allait venir ici et dire ce qui l'intéresse.

-Moi ....

-Baba : bon ceux sont des détails. Ton amant là je veux qu'il vienne ici me voir. Je ne veux pas ces petites relations amoureuses qui sont bannies. S'il t'aime il n'a qu'à demander ta main sinon il te laisse tranquille. "Mine mi alla et ko ala foula et fayda a nani Néné Rougui?

-Moi : eey baba.

J'étais sur le point de sortir contente que Baba n'ait pas éclater. Je n'aurai jamais imaginé qu'il allait être calme. Je croyais qu'il éclater. Mais vu la façon dont il avait réagi j'avais deviné que Néné l'avait parlé de l'affaire positivement.
Je m'apprêtais à me lever mais c'était pas terminé.

-Baba : assieds toi. J'ai pas encore fini. J'aurai dû commencé par là.
Ton gars là il est quoi peulh olof, diola...?

-Moi : sérère.

-Baba: Mdr lahila sérerrrrrr? "Mine dh Rougui nagni kam"
il ne restait plus que celà.
Et tu l'as connu où? Viens t'il de bonne famille?

Ma mère vola à mon secours. C'était un grand soulagement pour moi. Je sentais qu'elle n'était plus fâchée contre moi.

-Néné :" kaaw a yedjiti mi wiinoma one ko sekhil Ama tidiane , woni odone oto mou ferrino Maïramelam" t'as oublié je t'ai dit hier que c'est un ami d' Ama Tidiane, celui qui avait percuté ma Maïrame.

-Baba : t'as raison tu me l'as maintenant je deviens vieux dh j'oublie vite .

Puis il s'était retourné vers Ama Tidiane qui n'avait prononcé aucun mot depuis le début. Franchement j'aurai préféré qu'il ne participe pas car lui il aimait trop faire le vieux. Il répondait en prenant un ton sérieux. Dans mon fort intérieur j'avais peur qu'il ne soulève la question de notre différence de religion. Mais bon j'essayais de me soulager quand même.

chronique de Rougui : quelle solution? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant