chapitre un

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Il est 3 heure du matin. L'air de dehors n'est ni chaud ni froid. L'herbe sur laquelle je suis allongé me frotte le dos. Je regarde les étoiles, ça me calme. Je me demande comment l'univers peut être infini et  pourquoi j'en fais partie, humain insignifiant parmis tant d'autres. La plupart des gens me prendraient pour un fou si il me voyait ici seul, en plein milieu de la nuit. Je pense à ma mère qui s'inquiète sans doute que je ne sois pas à la maison. Je ne veux pas lui faire de mal, mais là, j'avais vraiment besoin de sortir, je me sentais oppressé, dans ma chambre, comme dans une prison. Alors je me suis installé ici, dans le jardin public.
Je ferme les yeux.
J'espère trouver le calme.
Je reste là une bonne heure, je ne bouge pas, je ne ressens rien. C'est ces soirées les pires, celles où la douleur est tellement énorme que, c'est comme si mon cerveau refusais d'y penser. Alors c'est le néant, il n'y a rien à part mon corps et le vide qui y habite.
Il doit être 4 heure et demi quand j'entend les branches des arbres bouger. Je me relève un peu, me voilà assis à essayer de reperer quelqu'un. C'est sans doute un animal.
《 - Salut. 》
Je sursaute, ce n'est pas un animal. Il est derrière moi. Avant que je ne puisse comprendre ce qu'il se passe, il est assit à mes cotés. Presque personne ne vient ici en journée, alors encore moins la nuit. Cela m'étonne d'y voir quelqu'un. Je le regarde, lui, il fixe les étoiles, comme moi il y a une heure. Ses cheveux chatains sont en batailles, rabatuent en arrière. Il doit être un peu plus vieux que moi, mais ça ne saute pas tellement aux yeux. Je dirais 20 ans. Il a l'air aussi paumé que moi, là.
Nous restons comme ça pendant quelques minutes, lui et moi, sans dire un mot. On doit être assez étrange à regarder, assis l'un à coté de l'autre comme ça.
Le blanc en devient gênant, il doit le ressentir, parce qu'il pose enfin ses yeux sur moi et me fais un petit sourire.
《 - Enchanté, il dit. 》
J'ouvre légèrement la bouche mais aucun son n'en sort.
《 - Détends toi, je voulais pas te faire peur, il reprend. 》
Sa voix me parrait plus grave, malgré moi, je finis par sourire, un peu, mais je préfère lui laisser la parole.
《 - Moi c'est Even, en disant cela, il me tend la main. 》
Je lui sers la main et les mots me viennent enfin:
《 - Isak. Et, je n'ai pas eu peur, contrairement à ce que tu penses.
Un large sourire se dessine sur son visage.
《 - J'aime bien ta voix, me dit t - il.
- Oh.
- C'est un compliment.
Il me fait un clin d'œil et un petit rire lui échappe, moi aussi. Ça faisait longtemps que ça ne m'étais pas arriver, juste un rire leger.
《 - Et bien merci.
- Tu viens souvent ici? il me questionne.
- Plutôt oui, toutes les nuits où je n'arrive pas à dormir. Et toi, je ne t'ai jamais vue avant?
- J'allais a l'autre parc, mais j'ai trouver que celui ci avait l'air sympa aussi.
- C'est sympa oui.
Il se rallonge, sur le dos, le regarde vers le ciel. Je fais de même pour ne pas parraitre trop en deccalage avec lui. L'univers au dessus de nos têtes. Je ne le vois pas, mais je l'entend.
《 - Pourquoi tu ne dors pas bien, Isak?
Mon nom avait l'air presque joli prononcé par lui.
Je ne sais pas comment lui expliquer que parfois je me sens comme, prêt à exploser, puis parfois vide, trop vide. Que je ne dors pas parce que les voix dans ma tête font trop de bruit. Que les pleures de ma mère sont trop forts. Une multitude de chose qui fait que rester allonger dans ce parc est beaucoup mieux que tenter de dormir dans ma chambre. Ma chambre où je me sens à l'étroit.
《 - Pour pleins de raisons, mais surtout parce qu'il fait trop chaud à l'intérieur.
- Je vois.
- Et toi? je lui demande.
- Parce que je savais que j'allais croiser un inconnu cette nuit, sans doute, je savais que c'était ce soir et pas un autre.
Je tourne ma tête vers lui, pour voir son expression, si il blague ou si il est sérieux. Mais il a l'air absorbé par les étoiles.
《 - Tu es bizarre tu sais?
- Je sais, mais bizarre c'est toujours mieux que rien du tout, il dit. 》

Alors je repose mes yeux sur le ciel, et nous attendons en silence que le jour se lève.
Sous la même étoile.

Les chapitres seront toujours assez courts. N'hésitez pas si une faute vous saute aux yeux, je ne suis pas irréprochable. Merci!

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