pdv de even.
Je marche dans les couloirs, je fixe les casiers, la boule au ventre. Je vais, comme tout les jours, regarder la photo de Isak et moi qui circule sur Instagram, enfin, plus les commentaires que la photo. J'ai l'impression d'aimer me faire du mal, c'est horrible, ces insultes me brise le cœur mais je les lis quand même.
pédé. tapette. enculé. sale pédale. depuis quand il est gay lui? j'espère qu'il mate pas trop dans les vestiaires, sinon il va voir ce qui lui arrivera.
La sonnerie vient de sonner, je me fais pousser par quelques personnes, je fais comme si de rien étais. Je me déteste d'être aussi faible, Isak aurait honte de moi.
Isak. J'aimerais que mon lycée soit aussi tolérent que le sien, je voudrais un ami comme Chris. À vrai dire, c'est moi qui me suis éloigné de mes amis, je ne peux pas leur en vouloir, ils me sourient quand ils me croisent, parfois j'ai le droit à un petit bonjour, mais rien de plus.
Je reçois un message, ça ne peut être qu'Isak, je souris en voyant qu'il m'invite encore chez lui. J'ai tellement hâte de le voir, à chaque fois. Je ne l'ai pas vue hier à cause du diner avec sa mère en plus. Je lui répond que je serais chez lui dans trentes minutes.
J'ai le nez plongé dans mon portable, alors sans faire attention je fonce droit dans quelqu'un, je balance un petit "excuse moi" au passage, je ne m'arrête pas et donc n'arrive pas à voir de qui il sagit, pourtant, quand il commence à me hurler dessus au loin, je devine qui est derrière moi.
《 - Tu peux pas faire gaffe où tu mets les pieds connard? Tu parles encore à ton mec? il dit en ricannant méchament. 》
Je ne répond pas, j'espère qu'il ne va pas me suivre comme l'autre jour. J'ai rangé mon portable pour faire plus attention où je vais, histoire de ne renverser personne encore une fois.
Le couloir me parrait extrêmement long et à mesure que j'avance, une boule d'angoisse ce forme en dans mon ventre.
Mon cœur cesse de battre quand je suis projeté au sol dans un coin sombre, un petit couloir étroit où personne ne passe. J'ai du mal à respirer, a réfléchir, je ne peux même pas crier, comme si j'étais piégé, spectateur de cette scène. Tout ce que je fais c'est attendre. J'attend que ça passe, je reçois des coups de pieds, il y a du sang par terre, mon sang. Un coup, deux coups, trois coups. Je ne sais pas combien ils sont, je vois deux visages que je connais. Des gars qui m'avaient déjà insulter avant, je connais à peine leurs noms.
Je sens que je perd le controle, ma tête me fait mal, j'ai l'impression de mourir, je n'entend rien, juste un sifflement dans mes oreilles. Personne ne me voit, personne ne m'entend, je suis invisible. Peut être qu'à force de vouloir ne pas exister au lycée, les gens finissent par ne plus remarquer que je suis là?
Je remarque l'escalier qui ce trouve prêt de nous, je le vois se rapprocher, je le sens pas, pas du tout. J'ai peur. Bordel j'ai peur et j'ai envie que tout s'arrête. Ma tête heurte une marche, puis mon dos, une marche, deux marches, trois marches.
J'ai l'impression de mettre une éternité à arriver en bas de cet escalier, des gens viennent prêt de moi, mais c'est comme si ils étaient à des kilomètres. Je suis trop loin et c'est trop tard.
J'ai envie de leur crier d'appeler Isak pour lui dire que je serais en retard chez lui, mais trop tard.Le bruit des camions de pompier.
Quelqu'un qui me parle.
Puis plus rien. Trop tard.▪
Chapitre avec le point de vu de Even, je ne sais pas si ça vous plait. C'est différent.
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Evak
FanficIsak Valtersen, c'est moi. Je ne sais pas qui je suis, mais il y a une chose dont je suis sur, c'est que cette nuit, ce garçon m'a vu, et j'ai eu l'impression d'exister. [Je reprend juste les personnages d'Even et Isak, dans un contexte différent d...