chapitre vingt-huit

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Even sort de l'hôpital aujourd'hui, il va mieux, toujours son bras dans le plâtre, et quelques hématomes encore présents mais les médecins en on conclut qu'il pouvait sortir. Even n'a pas porté plainte contre les garçons qui lui ont fait ça, mais si ça ne tenait qu'à moi, je n'aurais pas hésité à les dénoncer, mais bon, c'est son choix. Le lycée à été prévenu tout de même, et ses agresseurs sont renvoyés, mais je ne trouve pas cette sentence assez dur pour ce qu'ils ont fait. Even va avoir du mal a retourné en cours, il a dit qu'il attendrait un peu. Il ne retournera pas dans son ancien lycée, ça lui rappel trop de mauvais souvenirs, alors il a décidé qu'il irait dans le mien, pour mon plus grand plaisir. Je l'aurais rien que pour moi, toute la journée. En sortant de l'hôpital, la chaleur nous encercle, je prend sa valise car il ne peut pas la porter à cause de son poignet. Nous devons rejoindre ma mère et les parents d'Even pour un repas chez moi, premier repas tous ensembles pour fêter sa sortie d'hôpital. Je stresse un peu, je ne sais pas pourquoi mais je ne peux m'empêcher de penser au pire, et si ça ce passe mal? Even doit voir mon stresse, parce qu'il me prend la main, ce qui me rassure immédiatement, quand il fait remonter sa main valide jusqu'à mon cou pour le caresser doucement avec son pouce, je frisonne et me mord la lèvre. Je le vois sourire en coin, ça l'amuse d'avoir le contrôle sur moi, de pouvoir me faire réagir simplement en me touchant. Nous marchons comme ça pendant un bon moment avant que j'aperçoive Chris au loin, au bras d'une fille, je ne la reconnais pas. Je m'avance vers lui, mes joues sont rouges, je n'ai pas l'habitude de me montrer aussi vulnérable face à mon ami, Even à le dont de briser toutes les rempares en moi. Les murs que j'ai monter pour me protéger, pour que mon cœur soit bien à l'abris. Mais je l'ai rencontré, et ce n'est plus pareil maintenant. Je me retrouve donc face à Chris et la fille sans prénom, mon meilleur ami me sourit de toutes ses dents en me voyant avec Even, son regard descend vers nos mains entremêlées et je ne serais dire ce que je vois sur son visage. De la joie? Serait - il heureux pour moi? Even, n'aillant qu'une seule main en état de marche, il me lâche pour dire bonjour à Chris. Puis il fait la bise à la fille à coté. Je fais de même. 

《 - Laura, voici Isak 》Chris dit à la fille qu'il tient maintenant par la main, il jete un coup de menton dans ma direction pour indiquer de qui il parler. 《 et son... copain, Even.

Je ne vois pas pourquoi il a hésité à dire "copain", mais j'essaye de ne pas y penser. Ça doit faire bizarre pour lui aussi, son meilleur ami, alias moi, à toujours été célibataire, et jusqu'à maintenant, purement hétéro. Je fronce des sourcils en direction de la dénommé Laura, j'aimerais bien que Chris m'explique. 

《 - Isak, Even, je vous présente Laura, ma copine.

La fille lui fait un grand sourire qu'il lui rend, ils on l'air heureux. Je n'ai pas l'habitude de le voir comme ça. Je hausse les sourcils à Chris, puis un long silence s'immisce entre nous quatre.

《 - Ça va mieux? Il t'ont pas raté! 》 demande soudain Chris à l'attention d'Even qui se force à sourire. Chris dans tout sa splendeur.

Laura pose des questions à son nouveau copain sur ce qui est arrivé à Even. Et dans toute sa délicatesse, Chris lui raconte tout comme si il l'avait vécu. Je soupire, comme pour lui montrer ma désaprobation, alors il s'arrête et me lance une petit sourire nerveux et désolé
Je sais qu'Even souffre encore, pas seulement la douleur physique. Je sais qu'au fond de lui, il est plus mal qu'il ne laisse paraître. J'ai l'impression qu'il est mon reflet d'il y a quelques mois. Je me sens triste pour lui. Même si mon cas est différent du sien, j'ai quand même l'impression qu'il me ressemble vachement. 

《 - Ça va. 》 il répond en prenant ma main pour la serrer fort, comme si il essayait de se raccrocher à moi, pour ne pas se noyer. 

Je t'aiderais. Je suis là. Pleure pas. Tu n'es pas seul. Je t'aime. 
Je pense très fort en espérant qu'il arrive à m'entendre, pas télépathie, qui sait?
Il sert tellement fort ma main que mon sang ne va bientôt plus pouvoir circuler, même si j'ai mal, je ne grimace pas, et ressert l'étreinte de mes doigts sur les siens. 

《 - On va y aller. 》 je déclare quand je sens que l'air devient trop irrespirable, même si on est dehors, je me sens encercler. Pris au piège par la tristesse de Even. J'ai peur que son mal être s'infiltre en moi pour me broyer de l'intérieur, comme avant. 

Nous nous éloignons après un rapide au revoir et nous reprenons notre route sans un mot. 

EvakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant