chapitre douze

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À table, il n'y a pas un mot, juste ce bruit de couverts insuportable. Le blanc qui rêgne ici est tellement gênant que je finis par prendre la parole.
《 - Pourquoi tu es aussi silencieuse ? je demande à ma mère. 》
Elle me regarde et me fait un grand sourire .
《 - Tu t'es fais un autre ami que Chris?
Elle à l'air heureuse pour moi, des étoiles pleins les yeux.
《 - Oh. Oui, Even, je répond en lui souriant.
- Il est au lycée avec toi?
- Non, je l'ai rencontré au parc.
Elle a l'air étonnée mais ne rajoute rien.
C'est horrible de ne rien lui dire, j'aimerais tellement le faire, lui raconter que je suis vraiment heureux, que j'ai enfin trouvé quelqu'un qui me fait me sentir bien. J'attend qu'elle me tende une perche pour tout lui dire.
Nous mangeons, le silence se réinstalle entre nous.
Je sais que j'attend pour rien, ma mère est ouverte d'esprit. Elle ne me demandera pas d'elle même, il faut que je lui dise clairement sinon le sujet risque de ne jamais arriver.
《 - Euh... je me racle la gorge. Maman? je dis doucement.
- Oui ? elle à l'air inquiète tout d'un coup.
- J'ai un truc à te dire.
- Rien de grave? elle me demande, vraiment soucieuse.
- Tu vois Even ?
- Oui?
- Et bah... j'ai du mal à continuer. Il se passe, hm... des choses entre lui et moi.
Ça y est. C'est dit. Je me sens anxieux, mes jambes et mes mains trembles, j'essais de me calmer mais rien à faire. Je ne sais vraiment pas de quoi j'ai peur. Elle ne dit rien, ce qui n'arrange pas mon état. Dis quelque chose, s'il te plait maman. Je suis en train de mourir là. Au bout d'un moment, elle me regarde droit dans les yeux, prend une de mes mains posé sur la table, toujours tremblante. Et elle me sourit. Un superbe sourire. La quasi totalité de mon angoisse s'évapore à ce simple signe. Elle n'est pas en colère. Elle ne va pas me mettre dehors. Je la regarde, un petit rire d'angoisse sort de ma bouche, j'étais au bord de l'explosion et voilà que tout me lâche.
《 - Isak, c'est merveilleux, elle dit, un peu hésitante. Il a l'air gentil, vraiment, c'est super. Tu as l'air tellement heureux depuis quelques semaines, je me demandais bien pourquoi.
Je ris légèrement, elle me sourit. J'aime tellement ma mère.
《 - Chris est au courrant?
Chris. Merde. J'avais presque oublié que je devais lui dire. J'espère trouver la force. Mais ce n'est pas la même chose qu'avec ma mère, Chris est mon seul ami, j'ai vraiment peur de le perdre.
Je secoue la tête pour lui dire que non et elle me donne un sourire compréhensif.
Toutes ses émotions me fatigue, je decide d'aller me coucher, enfin, plutôt d'aller dans ma chambre pour parler à Even tranquillement. Lui raconter tout en détail.
Je range donc mes couverts et dit au revoir à ma mère.

Je referme la porte derrière moi, me revoilà seul dans ma chambre, j'observe autours de moi, j'ai envie de pleurer, de rire, de crier à la terre entière que j'aime Even. Mais au lieu de ça je m'allonge dans mon lit, sur le dos, mon lit qui est encore imprégné de son parfum. Je souris comme un gamin, j'ai l'impression de pas être moi, mais c'est tellement agréable de ressentir autre chose que de l'angoisse et de la tristesse. Je sors mon portable et appelle Even, il répond presque tout de suite.

Even: Halo
Isak: Hey
Even: J'aime toujours autant ta voix, même à travers un téléphone

Je souris, je dois rougir aussi, mais bien heureusement personne n'est là pour le remarquer.
Nous parlons pendant au moins 2 heures, Even et moi, il est surement aussi enfermé dans sa chambre, sur son lit. Comme si nous étions cote à cote.
Il s'excuse d'être partit tout à l'heure, mais il m'explique que c'est parents sont strictes sur les horaires. Moi, je lui raconte ce qui c'est passé entre ma mère et moi. Il me dit qu'il est heureux pour moi, qu'il est fière, qu'il aurait aimé être avec moi maintenant pour m'embrasser.
D'un seul coup je ne l'entend plus parler, j'entend quelqu'un au loin au téléphone, une voix, pas la voix que je connais, elle à l'air énervé cette voix. J'essaye de comprendre ce qui se dit à l'autre bout du fil mais je n'entend que des mots part ci part là, icompréhensibles. J'entend Even me murmurer un "désolée", puis plus rien, il à raccrocher. Il avait l'air d'avoir peur, l'angoisse se ressentait dans sa voix.
Qui peut bien être en colère contre lui au point qu'il en ai peur?

EvakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant