Chapitre 25, Mia.

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Dimanche 18 avril 2017, seize heures quarante.

Je passais mes vacances de printemps loin de la vie urbaine, dans une maison de campagne qui avait appartenu à la famille de ma mère dans le Montana. C'est une maison toute bête avec une chambre parentale et un grand dortoir remplis de souvenirs. Je me rappelais qu'on n'y allait pas tant que ça au final, c'était aux vacances de février généralement. Avant que ma mère n'achète la maison à Memphis, on était venue ici passer une semaine ou deux le temps de se ressourcer. Je n'avais jamais compris pourquoi est-ce qu'elle ne l'avait jamais vendu avant.

En haut de la colline, on dominait toute la vallée. Des étendues à perte de vue. Tout était vert. Tout était silencieux. Un sentiment de liberté se propageait dans mon corps. Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. J'étais sortie pour m'aérer l'esprit. Ma mère avait voulu que je me recule de la ville pour travailler, c'était chose faite. Il ne me restait plus qu'un devoir à envoyer par e-mail et j'étais à jour de toutes mes révisions. Chers examens vous serez à moi.

Le silence parcourait la campagne. Je hurlai.

Mon cri ricochait à travers le paysage. Et puis, le silence à nouveau. Je rentrai chez nous et me préparais quelque chose à manger. Ma mère était absente sûrement avait-elle dû s'absenter pour une course ou que sais-je. Je fis couler dans une tasse du lait d'amande ainsi que trois grosses cuillères de cacao que je mis ensuite au micro-onde pendant une minute trente. Une semaine que j'étais ici. J'avais compté les minutes et vu les heures défiler et Garrett m'avait manqué terriblement. Je coupais également une banane en rondelle que je disposais sur une tranche de pain tartinée de beurre d'amande. Demain je le verrai.

Je remontai au bureau pour relire une dernière fois mon dossier avant de l'envoyer définitivement. Prêt à être envoyé, je découvris que j'avais un mail en attente depuis lundi. Je décidai avant toute chose d'envoyer mon travail de français pour ne plus à avoir à m'en préoccuper et malgré mes facilités en français j'avais tout de même eu du mal à trouver toutes les informations nécessaires. C'était envoyé.

Je bus de mon chocolat chaud et me penchais sur le fameux mail en attente. C'en était un de la part de Genna. Elle m'avait envoyé un lien et il y avait ce message avec : « Lorsque j'ai découvert ça, j'ai été horrifiée mais je me devais de te l'envoyer... » Qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Son message me transmit comme un électrochoc. Ma curiosité s'empara de moi et je cliquai sur le lien.

Une page noire et rose.

Jeu.                    Note.                                                 Jay.                                  Mia.

   Romuald.                                    19/20                             Pions.                                       Lesly.

             Sexe.                       Tessie                   Garrett                                  12/20           

        00/20                                            Simon.                          04/20                    Evan.                Samantha. 

Lesly. Pion de Simon. 19/20. Sans ses pulls c'est un canon.

Samantha. Pion de Romuald. 09/20. En chair mais on aime.

Tessie. Pion de Evan. 04/20. Impossible à passer mais divine.

Mia. Pion de Garrett. 14/20. Pas de timidité au lit.

Romy. Pion de Carl. 13/20. Bavarde mais bonne.

- Qu'une bande d'enfoiré, murmurai-je, tu vas me le payer cher Garrett... Sur tout ce que tu as de plus cher.

Comment avait-il pu me faire ça ? Comment pouvaient-ils faire ça ? À quelle heure on se permet ça ? J'avais la haine. Je voyais rouge. J'allais tout casser. Le démon sortait. Je pris mon ordinateur et le balançai sur mon lit. Je jetai à terre tout ce qui passait à la hauteur de mes bras.

Les pots se brisaient au sol. Les verres éclataient en mille morceaux. Ma chaise passa à travers ma fenêtre. Dans toute la maison on entendait ma rage et les objets qui se brisaient au sol. Je hurlai de rage. J'avais les mains qui me démangeaient. Je prenais tout et fracassais tout. J'étais devenue une putain de tornade qui détruisait tout ce qui passait au niveau de ses mains.

- Quelle conne j'ai été putain ! Hurlai-je

Je m'en voulais d'avoir cru en lui. En nous. De 'avoir oublié pour lui. Mais toi mon coco, tu le paierais et les créateurs de ce jeu aussi. On ne me trahit pas. PAS MOI ! Je descendis à la cave et prit mon vieux punching-ball. Le crochet dehors étaient toujours en place. Ma mère n'arriva que deux heures après que j'ai tout fracassé à l'intérieur de la maison. Et je continuais de frapper.

- POUR TOI GARRETT !

Un coup avec le pied.

- POUR TOI CREATEUR DE CE JEU !

Un coup avec le poing.

- POUR VOUS CONNARDS QUI AVEZ FAIT DU MAL A CES FILLES QUI N'ONT RIEN DEMANDE !

Gauche, droite, gauche.

- POUR VOUS DONT JE ME VENGERAI !

Gauche, droite, gauche. Coup de pied droit. Encore. Et encore. Puis coup de genou droit, coup de coude. Encore. Et encore.

- POUR QUI JE SUIS !

Coup de pied retourné enchaîné à la création de mon enchaînement. Genou droite, coup de poing gauche, coup de pied gauche, genou gauche, coup de poing droit, coup de pied droit et coup de pied retourné droit. Je n'avais rien perdu et ça me rassurait. Mes combats les plus glorieux étaient ceux que je menais lorsque j'avais la rage.

Je sentais le regard de ma mère. Elle ne savait pas pourquoi j'étais ainsi mais elle savait que je ne réagissait jamais sans raison. Elle savait comment j'étais. Elle savait comment j'avais été éduquée. Elle savait que j'étais comme ça lorsque quelque chose en moi avait déclenché mon démon. Elle savait qui j'étais tout simplement. Elle savait que j'étais contrariée et comment ça se terminerait.

Bain de sang.

Vengeance.


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